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Les arguments de Ghita Mezzour pour défendre l'heure GMT+1

C’est la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la réforme de l'administration, Ghita Mezzour, qui est monté au front, au nom du gouvernement, pour défendre le dossier de l’heure légale du Royaume, GMT+1. Invitée il y a quelques jours, par le Parti de la justice et du développement, pour passer devant la Commission à la première Chambre afin de faire le point sur l’impact de cet horaire, la ministre a également défendu ce choix gouvernemental, mardi, devant les membres de la Chambre des conseillers.

Les arguments de Ghita Mezzour pour défendre l'heure GMT+1
Ghita Mezzour.

Le choix de GMT+1 comme heure légale du Royaume continue de susciter les débats. Les appels pour le retour à l’heure «normale» fusent de toutes parts. Le sujet est devenu même le cheval de bataille des forces de l’opposition dans les deux Chambres du Parlement. Le Parti de la justice et du développement (PJD), dont les ministres, durant les deux mandats où il a dirigé le gouvernement (2011-2016 et 2016-2021), avaient défendu corps et âme GMT+1, contestent à présent cet horaire. Les parlementaires de ce parti interpellent le gouvernement sur l'utilité économique de cette heure, en mettant en avant ses effets psychiques et sociaux sur la société et sur les enfants scolarisés, en particulier. Ils rejoignent ainsi la position exprimée dans ce sens par la parlementaire de la Gauche unifiée. Plus que cela, ils ont déposé une demande à la Chambre des représentants pour inviter Ghita Mezzour, ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la réforme de l'administration, à se présenter devant la Commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme. Ils demandent à discuter de l'opportunité de l'heure légale et à évaluer les effets de son application depuis son entrée en vigueur.

Le groupe du PJD soutient qu’il n’y a pas eu d’études officielles pour mesurer l’impact de cet horaire. Une autre force d’opposition, au sein de la Chambre des conseillers cette fois, le groupement parlementaire de la Confédération démocratique du travail (CDT), a défendu la même position, dans le cadre des questions orales de mardi dernier. Fatima Zougagh, conseillère au nom de la CDT, a affirmé que les études et les sondages ont été unanimes à souligner les effets négatifs du recours à l’horaire GMT+1. Elle a déclaré, dans sa question adressée à la ministre de tutelle, que cet horaire a des effets néfastes sur la santé des citoyens et sur la qualité de vie. «Des études ont démontré le lien de causalité entre l’ajout d’une heure à l’horaire normal et les troubles psychiques et sociaux. Quelles mesures votre département compte-t-il prendre dans l’intérêt de la santé et de la quiétude de la société ?» a déclaré la conseillère.

Dans sa réponse, la ministre a fait savoir que le gouvernement n’entend pas renoncer à GMT+1. «L’horaire du GMT+1 a été adopté sur la base des conclusions d’une étude réalisée en 2018 et qui a établi une évaluation de cinq ans de mise en application de cet horaire, conformément au décret numéro 2.12.126 publié le 18 avril 2012 et qui a été amendé conformément au décret 2.13.781 publié le 17 septembre 2013», a-t-elle défendu. Selon elle, cette étude a couvert de multiples secteurs tels que l’énergie, la santé, l’éducation nationale, l’ordre public, le transport, les effets sur la consommation et sur l’économie. «Cette étude a démontré que l’horaire GMT+1 permet d’économiser une proportion importante d’énergie. Cela a aussi des effets sur la réduction de l’émission du dioxyde de carbone, ce qui contribue à réduire les risques environnementaux et réduit les risques sur la santé des citoyens», a-t-elle plaidé devant les conseillers de la seconde Chambre. Multipliant les arguments dans ce sens, elle a rappelé que, pour accompagner cet horaire, le gouvernement avait adopté de multiples mesures pour un horaire plus flexible tenant compte des spécificités territoriales des différentes régions du Royaume.

Elle a cité la possibilité donnée, par décret, aux responsables des administrations et autres établissements d'accorder des facilités exceptionnelles aux fonctionnaires dépendant de leurs départements si cela s’avère nécessaire, mais en respectant le nombre légal d'heures de travail. «Il y a également une flexibilité qui est accordée en ce qui concerne les horaires scolaires…», ajoute-t-elle. En réaction, la conseillère du groupement de la CDT, Fatima Zougagh, a rappelé que cet horaire adopté par l’ancien gouvernement fait partie de son bilan négatif et impopulaire. «Il y avait un espoir qu’il y ait plus de sagesse dans le traitement de ce dossier de la part du gouvernement actuel», a-t-elle déclaré. Selon elle, cet horaire, qualifié d’horaire d’été, est dénoncé par de nombreuses catégories de la société.

Elle a cité, dans ce cadre, les effets que cela a surtout sur les enfants et les élèves ainsi que sur les femmes qui travaillent et qui se rendent à leur travail dans l’obscurité. Elle a également souligné les effets que cela a sur le dérèglement du rythme biologique de l’être humain et donc sur les mécanismes de fonctionnement de ses organes. La représentante syndicale a rappelé une déclaration du porte-parole du gouvernement dans laquelle il avait annoncé que la question de l’heure légale serait soumise au débat dans sa globalité avec l’éventualité de sa révision. «Malheureusement, ce gouvernement, allant sur les pas de son prédécesseur, tourne le dos aux attentes de l’ensemble des citoyens souhaitant le retour à l’horaire normal», a-t-elle conclu en s’adressant à la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la réforme de l'administration.
 

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