Le ministre de l'Éducation nationale, de l'enseignement, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, vient de tenir une réunion avec les représentants des syndicats d'enseignement les plus représentatifs pour examiner une série de questions, dont celle de la révision du statut des fonctionnaires du ministère. Une révision de ce statut qui devrait aboutir à l'adoption d'un nouveau référentiel à même d'apporter des réponses à toutes les revendications du personnel de l'Éducation nationale, y compris les enseignants contractuels des Académies régionales d'éducation et de formation, comme l'avait indiqué M. Benmoussa le 10 février dernier.
Les discussions sur ce nouveau texte devaient commencer fin janvier, conformément à l'accord du 18 janvier entre le ministère et les syndicats. Or, à l'issue de la réunion d'hier, il a été acté que ces discussions débuteront le 16 mars, c'est-à-dire mercredi prochain. Ce retard a fait réagir les syndicats qui ont appelé, dans un communiqué conjoint publié à l’issue de la réunion avec la tutelle, à respecter le calendrier annoncé dans l'accord intérimaire du 18 janvier afin de consolider le climat de confiance et à tenir régulièrement une réunion hebdomadaire (ou plus si nécessaire) de la commission chargée d’élaborer ce nouveau statut.
Il faudrait donc s'attendre d'ici la fin juillet à la présentation de ce nouveau statut qui, d'après M. Benmoussa, marquera définitivement la fin des protestations des contractuels. Mais pourquoi alors ceux-ci ont-ils repris leur mouvement de grève les 2, 3 et 4 mars et prévoient-ils d'en observer une autre les 21, 22 et 23 mars ? La réponse vient du communiqué final du Conseil national de coordination des enseignants de l'AREF du 19 février, qui souligne que ce nouveau statut n'est qu'une «tentative de donner un lustre au système d'embauche par contrat» et qu'il est déjà concocté par le ministère de l'Éducation nationale.
La Coordination, à travers ce même communiqué, rejette toute solution autre qu'une intégration pure et simple dans les branches de la fonction publique avec effet rétroactif sur les plans financier et administratif.
Le secrétaire général de la Fédération nationale de l'enseignement (FNE, affiliée à l’UMT), Abderrazak El Idrissi, a indiqué dans une déclaration au «Matin» que la question des enseignants contractuels a été le point dominant lors de la réunion de mercredi avec Benmoussa. «Pour le moment, le ministère n'a pas précisé comment il entendait résoudre le problème des contractuels à travers le nouveau statut unifié des personnels de l'Éducation nationale. À mon avis, le gouvernement doit faire preuve de plus de transparence sur cette question et indiquer clairement, soit par l'intermédiaire du Chef du gouvernement, soit par celui du ministre de tutelle, ce qu'il entend faire pour y apporter une solution», a souligné M. El Idrissi, ajoutant que le plus important est de clôturer ce dossier qui touche 119.000 enseignants représentant 38% des effectifs de l'Éducation nationale.
Des peines prononcées à l'encontre des contractuelsLe tribunal de première instance de Rabat a condamné une enseignante contractuelle à trois mois de prison ferme. D'autres peines ont été prononcées à l'encontre d'autres enseignants contractuels qui vont de peines de prison avec sursis à des amendes. «Ces jugements n'ont aucun sens», a déploré M. El Idrissi, appelant à abandonner toutes les poursuites contre les enseignants contractuels qui sont au nombre de 70. «La place de l'enseignant et dans la salle de classe et non dans une prison», a-t-il commenté.
