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Élections partielles à Al Hoceïma : un test de popularité pour la majorité

Les secrétaires généraux des principaux partis politiques de la majorité et de l'opposition mettent le cap sur la ville d'Al Hoceïma. Et pour cause : des élections partielles se tiennent ce jeudi 21 juillet dans la circonscription d'Al Hoceïma où sept candidats sont en lice, dont trois de la majorité gouvernementale, pour quatre sièges à la Chambre des représentants. Les quatre sièges en jeu ont été invalidés récemment par la Cour constitutionnelle.

Élections partielles à Al Hoceïma : un test de popularité pour la majorité
Ph. Seddik

Les regards sont rivés ce jeudi 21 juillet sur la ville d'Al Hoceïma à l'occasion de la tenue des élections partielles. Ce rendez-vous électoral revêt une importance particulière, dans la mesure où, d’une part, il oppose trois candidats de la troïka gouvernementale (le Rassemblement national des indépendants, le Parti authenticité et modernité et le Parti de l’Istiqlal) et, d'autre part, il constitue une occasion pour sonder la cote de popularité de cette majorité gouvernementale menée par le RNI. Dans cette circonscription, sept candidats briguent quatre sièges, à savoir Noureddine Moudiane du PI, Mohamed El Hamouti du PAM, Boutahar El Boutahri du RNI, Mohamed Laaraj du MP, Abdelhak Amghar de l'USFP, Issam Al Kahmlichi de l'UC et Nabil Andaloussi du PJD.

Le candidat istiqlalien, Noureddine Moudiane, dont le siège a été invalidé par la Cour constitutionnelle – il avait organisé des meetings électoraux sans autorisation et sans respect des exigences de distanciation sociale et de prévention dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la Covid 19 –, affiche une confiance totale. L'enjeu pour lui est de remporter la première place, ce qui est censé se produire puisque Al Hoceïma est son fief électoral.

Le secrétaire général du PI, Nizar Baraka, bien que M. Moudiane soit assuré de rafler autant de voix (22.902 voix) que lors des élections du 8 septembre 2021, a pourtant tenu à se déplacer à la tête d'une délégation istiqlalienne à Al Hoceïma pour soutenir son candidat. Lors d'une rencontre tenue mardi, M. Baraka a loué l'excellent travail que M. Moudiane mène dans la province d'Al Hoceïma et s'est dit confiant que le candidat du parti de la balance récupérera son siège à la Chambre des représentants.

Le RNI, dont le candidat Boutahar El Boutahiri avait obtenu 19.346 voix, a vu son siège invalidé par la Cour constitutionnelle – il n'avait affiché durant la campagne électorale que sa photo sur les imprimés électoraux, sans le reste des candidats de la liste électorale –, avait tenu son congrès régional de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, le 4 juin dernier à Al Hoceïma, en guise de soutien à son candidat.

Pour le PAM, une forte délégation s'est rendue mercredi à Al Hoceïma, conduite par le secrétaire général du parti, Abdellatif Ouahbi, et composée également d'Abdellatif Miraoui (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation), Abdennabi Bioui (président du Conseil de la région de l'Oriental), Samir Goudar (président du Conseil de la région de Marrakech-Safi), le député Hicham El Mhajri..., pour soutenir Mohamed El Hamouti. Le candidat Pamiste, qui avait obtenu 14.635 voix lors du scrutin du 8 septembre 2022, a vu son siège invalidé par la Cour constitutionnelle pour le même motif que M. El Boutahiri (il avait affiché uniquement sa photo sur les imprimés électoraux).

Au vu des résultats des dernières élections législatives, M. Hamouti est engagé dans une course extrêmement serrée avec des candidats du MP, Mohamed Laaraj (qui avait obtenu 14.190 voix et dont le siège a été invalidé pour les mêmes motifs que M. Moudiane), de l'USFP, Abdelhak Amghar (qui avait obtenu 13.702 voix et qui est à l’origine de de la requête présentée au niveau de la Cour constitutionnelle et qui avait permis l’invalidation des quatre sièges) et de Issam El Kahmlichi, de l'UC (qui avait obtenu 11.457 voix).


Lachgar et Benkirane s’envolent aussi pour Al Hoceïma

Le premier secrétaire de l’USFP et le secrétaire général du PJD ont fait également le déplacement à Al Hoceïma pour soutenir leurs candidats. M. Lachgar, qui a été le premier à arriver dans la ville, a fait observer lors d’une rencontre de soutien au candidat Amghar, tenue vendredi dernier, que presque tous les partis représentés au Parlement se sont vu invalider des sièges, à l’exception de l’USFP, ajoutant que tous les recours fallacieux introduits contre l’USFP et ses parlementaires ont été rejetés. Driss Lachgar a, en outre, précisé que toutes les provinces se sont vu annuler un siège ou deux, alors qu’à Al Hoceïma, ce sont quatre sièges qui ont été invalidés.

Pourtant, «nous ne nous sommes point adonnés à la politique politicienne ni aux pratiques opportunistes. Ni notre candidat, ni la direction de notre parti n’ont manifesté leur victoire», a-t-il dit. «Notre attitude à l’égard de la décision de la Cour constitutionnelle, a-t-il poursuivi, provient d’une position de principe, tandis que des partis en ont manifesté le rejet, étant pourtant aux centres de décision du pays et responsables, de ce fait, de la garantie de la pérennité de l’indépendance du pouvoir judiciaire».

Pour sa part, et lors d’une rencontre qu’il a tenue mardi avec les militants de son parti, le SG du PJD, Abdelilah Benkirane, ne s’est pas fait d’illusions quant aux enjeux de ces élections par rapport au poids de son parti au sein du Parlement. Même si le PJD remporte les quatre sièges dans la circonscription d'Al Hoceïma, cela portera à seulement 17 le nombre de ses députés à la Chambre des représentants, a-t-il indiqué. Mais il a tout de même appelé les électeurs d'Al Hoceïma à «saisir l'occasion historique qui leur est offerte de s'exprimer au nom de tous les Marocains et de dire non à la manipulation des citoyens et des votes, dire non aux personnes qui s'achètent des voix et dire non au cumul de l'argent et du pouvoir». «Il faut dire [via le vote] que nous ne sommes pas contents, que nous n'aimons pas ce gouvernement et qu'il doit partir, mais au bon moment», a-t-il lancé.

 

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