«Yawmiyat Mouhemmad», comme l’indique Mohamed Elmedlaoui, est un ouvrage narratif de plus d’une soixantaine de textes, structurellement autonomes, mais tous traversés d’un fil conducteur. Cet écrit, venu suite à «Al-Arabiya ad-Darija-2019» sur la grammaire et l’orthographe du darija, est une sélection d’éléments autobiographiques, mais pas seulement. «Ce livre relate, aussi, des éléments d’ethnographie, de microsociologie et d’évènements sociopolitiques du Maroc de l’Indépendance s’y entrelacent aussi inextricablement», indique l’auteur Elmedlaoui. À ce propos, l’écrivain et poète Mourad El Kadiri, président de Bayt Al-Shiîr (Maison de la poésie du Maroc) a précisé, dans la préface, que ce journal peut être classé dans la catégorie autobiographique. «Il plonge dans l’histoire personnelle de Mohamed Elmedlaoui Lemnabhi, dans le recoupement de cette histoire avec beaucoup d’évènements sociopolitiques, sociaux et culturels que le Maroc a connus durant les décennies qui ont suivi l’Indépendance, surtout les événements qu’ont connus les régions d’enfance de l’auteur.
Il est permis de dire que l’auteur a réussi le pari de sa narration sur ces régions, sur leur relief, leur climat, leurs sentiers, leurs montagnes, leur faune et flore et leurs points d’eau, ainsi que leurs saints, moussems, souks, tribus, us, traditions et mode de vie». Et d’ajouter, dans le même contexte, que l’auteur est arrivé à doter ces régions du Maroc profond d’un spécimen de leur propre récit, chose qui fait de «Yawmiyaat Mouhemmad» plus qu’une biographie d’un individu. «Il s’agit plutôt d’un récit sur temps et lieux. Les douars de ces lieux de la ligne de tangence entre le Haut et l’Anti-Atlas ont ainsi eu droit à la même faveur littéraire qu’ont acquise de grandes villes comme Fès à travers les écrits de Mohamed Berrada, Abdelkrim Ghallab et Ahmed El-Madini, ou Casablanca à travers la trilogie “Derb Essultan” de Moubarak Rabiâ», souligne El Kadiri. Ce dernier affirme, par ailleurs, que ce journal constitue une biographie de Mouhemmad dans son rapport avec son entourage naturel et humain d’enfance de prépondérance amazighophone, avant qu’il ne soit contraint de prendre le chemin de l’exode individuel en quête de formation puis de carrière universitaire et académique et avant d’embrasser d’autres espaces sous d’autres latitudes et de cultures différentes.