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Les élèves ingénieurs s’opposent à l’intégration directe des étudiants d’Ukraine

Le dossier des étudiants marocains revenus d’Ukraine ne cesse de faire des remous. Après les étudiants en médecine, c’est au tour des étudiants en écoles d’ingénieurs de s’élever contre la décision d’intégrer ces étudiants ayant fui la guerre en Ukraine dans les écoles et instituts à capacité limitée. La Coordination nationale des élèves ingénieurs du Maroc (CNEIM) a même annoncé une grève tout au long de cette semaine avec des sit-in devant les écoles et instituts rassemblés sous sa bannière, en plus d’un sit-in devant le Parlement le jeudi 29 septembre.

Les élèves ingénieurs s’opposent à l’intégration directe des étudiants d’Ukraine
La CNIEM a appelé à une grève générale à partir de lundi et à tenir des sit-in locaux devant leurs établissements les 27 et 28 septembre et un sit-in national devant le Parlement le 29 septembre.

La question de l’intégration des étudiants rapatriés d’Ukraine fait grand bruit dans les rangs des élèves ingénieurs des écoles et instituts publics. Ceux-ci, tout en assurant qu’ils ne sont nullement engagés contre leurs confrères de retour d’Ukraine et en exprimant leur solidarité avec eux, appellent le ministère à faire preuve d’équité envers tous les étudiants et à ne pas compromettre le principe d’égalité des chances. Dans un communiqué, la CNEIM dénonce «la clôture du dialogue, en dépit de tous les communiqués émis par les associations d’étudiants au Maroc refusant la décision d’intégration (des étudiants de retour d’Ukraine dans les instituts, facultés et écoles publics)». La Coordination affirme également dans son communiqué que «la décision d’intégration remet en cause, en première ligne, le principe et les règles pédagogiques régissant la formation d’ingénieurs».

À la lumière de cette situation, et en l’absence de suite favorable du ministère de l’Enseignement supérieur à sa demande d’ouverture d’un dialogue sur ce sujet, la Coordination annonce une grève à partir du lundi 26 septembre, qui se poursuivra jusqu’au samedi 1er octobre.  «La CNEIM a décidé de mener cette grève en protestation contre la décision du ministère d’intégrer les étudiants revenant d’Ukraine dans les instituts et écoles à capacité limitée», a déclaré au «Matin» son coordinateur national, Othman Ouakil. «Nous avons exprimé notre solidarité avec ces étudiants depuis avril dernier et avons appelé le département de tutelle à leur apporter une solution. Mais ce dernier, après maints tâtonnements, s’est laissé aller à la facilité», ajoute M. Ouakil.

En effet, un communiqué conjoint du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation et du ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, daté du 15 septembre, indique que pour «les étudiants (revenant d’Ukraine) souhaitant s’inscrire dans les écoles nationales d’architecture de Rabat, Marrakech, Fès, Tétouan, Agadir et Oujda, l’établissement de Rabat se verra confier l’organisation des modalités d’un concours d’évaluation, avec l’ouverture des portes de candidatures du 14 au 21 septembre, à travers le dépôt du dossier au siège de l’École nationale d’architecture (ENA) relevant du territoire de l’Académie dans laquelle le candidat a obtenu son baccalauréat». Le concours d’évaluation, tous niveaux confondus, aura lieu le samedi 1er octobre 2022, à 8 h 30, au siège de l’ENA de Rabat, et les résultats définitifs seront annoncés le 2 octobre sur le site «www.concoursena.ma», ajoute le communiqué.

«En ce qui concerne l’admission à d’autres écoles telles que l’École Hassania des travaux publics, l’École nationale supérieure d’électricité et de mécanique, l’Institut national des postes et télécommunication ou  l’École nationale supérieure d’informatique et d’analyse des systèmes, des commissions pédagogiques examineront les dossiers des candidats et décideront de ceux qui pourront y accéder sans recourir au concours, nous explique M. Ouakil, faisant remarquer que «le nombre de dossiers déposés dans certaines écoles à ce jour dépasse la vingtaine, ce qui ne manquera pas de faire empirer la congestion dont souffrent déjà ces établissements». Et d’expliquer que «la formation dans les instituts et les écoles à capacité limitée tient plus de la pratique que de la théorie, c’est pourquoi l’admission dans ces écoles est encadrée par des normes pédagogiques précises quant au nombre d’étudiants admis dans chaque promotion».

La CNIEM, qui rassemble sous sa bannière 26 instituts et écoles, dont l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II, l’Institut national de statistique et d’économie appliquée et l’École nationale supérieure des mines de Rabat,  a donc appelé à une grève générale (boycott des cours théoriques et pratiques ainsi que des examens) à partir de lundi. Celle-ci, et à l’heure de la rédaction de cet article, enregistre un taux de participation de 73%, d’après M. Ouakil. Les élèves ingénieurs tiendront également des sit-in locaux devant leurs établissements les 27 et 28 septembre et un sit-in national devant le Parlement le 29 septembre. Ils prévoient également d’organiser une conférence de presse le mercredi 28 septembre afin de faire la lumière sur leur action. 

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