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Les emplois exercés au Maroc sont peu qualifiés et faiblement protégés (HCP)

Plus de la moitié (52,9%) des actifs occupés n’ont aucun diplôme, 10,5% occupent un emploi de type occasionnel ou saisonnier, plus de 14% exercent un emploi non rémunéré, 25% bénéficient d’une couverture médicale liée à l’emploi (45,4% pour les salariés), plus de la moitié des salariés (54,6%) ne disposent d'aucun contrat formalisant leur relation avec l'employeur et 9,3% sont en situation de sous-emploi. Ce sont les principaux résultats qui ressortent de la dernière Note d’information du Haut-Commissariat au Plan (HCP)relative aux principales caractéristiques de la population active occupée en 2021.

Les emplois exercés au Maroc sont peu qualifiés et faiblement protégés (HCP)

La note du HCP dresse le portrait de la population active occupée et les traits saillants de la qualité de l’emploi en 2021. Voici ses principaux points : 

La population en âge d’activité (15 ans et plus) a atteint 27.127.000 personnes, 12.280.000 sont des actives (10.772.000 pourvues d’un emploi et 1.508.000 en situation de chômage) et 14.847.000 sont en dehors du marché de travail.

Parmi les 10.772.000 actifs occupés, 42,1% sont des ruraux et 22,3% sont de sexe féminin. Les jeunes âgés de 15 à 34 ans en constituent 34,8% ; 8,9% pour les 15-24 ans et 26,9% pour les 25-34 ans.

Le secteur des "Services" demeure le premier pourvoyeur de l’emploi, avec 45,8% des actifs occupés dont 33,5% d’entre eux exercent dans la branche du commerce, suivi de l’"Agriculture, forêt et pêche" (avec 31,2%).

Plus de la moitié (51,8%) des actifs occupés sont des salariés, 29,6% des indépendants, 13,7% des aides familiales et 2,2% d’entre eux sont des employeurs.

Les emplois exercés restent peu qualifiés, faiblement protégés et organisés. Ainsi, plus de la moitié (52,9%) des actifs occupés n’ont aucun diplôme, 10,5% occupent un emploi de type occasionnel ou saisonnier, plus de 14% exercent un emploi non rémunéré, 25% bénéficient d’une couverture médicale liée à l’emploi (45,4% pour les salariés), plus de la moitié des salariés (54,6%) ne disposent d'aucun contrat formalisant leur relation avec l'employeur et 9,3% sont en situation de sous-emploi.

Augmentation de l’emploi, mais toujours inférieur au niveau enregistré avant la pandémie

Après une baisse de 2,2 points, entre 2019 et 2020, passant de 41,6% à 39,4%, le taux d’emploi a augmenté de 0,3 point pour se situer à 39,7% au niveau national en 2021.

Ce taux a baissé de 0,2 point en milieu urbain (de 35,3% à 35,1%) et a augmenté de 1,4 point en milieu rural (de 47,0 à 48,4%). Il a baissé parmi les hommes (-0,2 point) et augmenté parmi les femmes (+0,7 point).

Le taux d’emploi des jeunes de 15-29 ans se maintient à 25,4 % entre 2020 et 2021, il est de 2,8 points sous son niveau d’avant crise (28,2% en 2019). Le taux d’emploi des 30-44 ans a légèrement progressé de 0,4 point pour atteindre 54,8%, contre 56,8% une année avant la crise sanitaire.

Les services et l’agriculture premiers pourvoyeurs de l’emploi

La répartition des actifs occupés selon le secteur d’activité montre que le secteur des services se situe en première position avec 4.935.000 personnes et une part de 45,8%, suivi de l’"Agriculture, forêt et pêche" avec 3.364.000 personnes (31,2%), de l’Industrie avec 1.261.000 personnes (11,7% dont 44,6% exercent d’activités artisanales[1]) et, enfin, des BTP avec 1.210.000 personnes (11,2%)[2].

Parmi les 4.935.000 personnes exerçant dans le secteur des services, 33,5% relèvent de la branche du commerce, 12,5% des services sociaux fournis à la collectivité et 11,8% du transport, entrepôts et communications.

Répartition des actifs occupés selon les secteurs d’activité en 2021 (%)

Les statuts du salariat et de l’emploi indépendant prédominent

Près de la moitié (51,8%) des actifs occupés sont des salariés (contre 50,7% une année auparavant), 29,6% des indépendants (contre 30,9%), 13,7% des aides familiales (contre 13,7%) et 2,2% des employeurs (contre 2,0%).

Les professions les plus exercées sont les professions des ²artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux² avec 19,1%, des "ouvriers et manœuvres de l’agriculture et de la pêche" (19,0%) et des "manœuvres non agricoles, manutentionnaires et travailleurs des petits métiers" (16,6%).

Meilleur niveau d’éducation des travailleurs dans les services et l’industrie, en comparaison avec les autres secteurs.

En 2021, un peu plus de la moitié (52,9% contre 54,3% en 2020) des actifs occupés n’ont aucun diplôme, 31,2% ont un diplôme de niveau moyen[1] et 15,9% un diplôme de niveau supérieur[2].

Selon le secteur d’activité, la part des actifs occupés ayant un diplôme supérieur est de 27,8% dans les services, 16,8% dans l'industrie et de 6,6% dans les BTP.

Faible protection des travailleurs, avec de disparité selon les secteurs

En 2021, le quart des actifs occupés (25%) bénéficient d’une couverture médicale liée à l’emploi, 37,4% dans les villes et 7,9% à la campagne.

Les actifs occupés exerçant dans l’industrie enregistrent le taux de couverture médicale le plus élevé avec 45,4%, suivis de ceux relevant du secteur des services (36,9%), des BTP (11,7%) et de l’agriculture, forêt et pêche (4,6%).

La part des actifs occupés affiliés à un régime de couverture médicale s’améliore nettement au fur et à mesure que le niveau de diplôme s’élève. Elle passe de 10,5% parmi les personnes n'ayant aucun diplôme à 72,9% parmi celles ayant un diplôme supérieur.

Un peu moins de la moitié (45,4%) des salariés bénéficient d’une couverture médicale assurée par l’employeur, 53,3% en milieu urbain et 23,4% en milieu rural, 58,8% parmi les femmes et 42% parmi les hommes. Pour les auto-employés, cette part est de 4,2%.

Près d’un actif occupé sur 4 (24,4%) est affilié à un système de retraite, 37,1% en milieu urbain et 6,8% en milieu rural. Le taux de couverture par un système de retraite est légèrement plus élevé parmi les femmes que les hommes, respectivement 28,7%et 23,1%.

Par ailleurs, plus de la moitié des salariés (45,4%) disposent d’un contrat formalisant leur relation avec l'employeur. Cette part s’élève à 59,1% parmi les femmes contre 41,9% parmi les hommes.

Les travailleurs dans l’agriculture et les BTP enregistrent les taux les plus faibles de contractualisation, 16,9% et 17,8%, respectivement. Alors que, les travailleurs dans l’industrie et les services sont contractualisés à hauteur de 59,1% et 56,6%, respectivement.

Près d’un actif occupé sur 10 (10,5%) exerce un emploi de type occasionnel ou saisonnier, 13,9% en milieu rural et 8% en milieu urbain.  Ces parts étaient respectivement de 9,5%, 12,3% et 7,5% en 2020.

Plus de 14% des actifs occupés exercent un emploi non rémunéré, les ruraux, avec 30,1%, plus que les citadins (2,7%) et les femmes, avec 36%, plus que les hommes (8%). Les personnes n’ayant aucun diplôme sont également plus touchées par l’emploi non rémunéré avec 18,7% contre 12,6% pour celles ayant un diplôme moyen et 2,8 pour celles ayant un diplôme supérieur.

Baisse du sous-emploi

Il est à rappeler que le volume des actifs occupés en situation de sous-emploi a atteint 1.003.000 personnes, 550.000 personnes dans les villes et 453.000 à la campagne. Le taux de sous-emploi est passé de 10,7% à 9,3% au niveau national, de 10,1% à 8,8% en milieu urbain et de 11,6% à 10,0% en milieu rural.

Les catégories ayant connu les baisses les plus importantes du taux de sous-emploi sont les personnes âgées de 25 à 34 ans et celles de 35 à 44 ans (-1,5 point), celles n'ayant aucun diplôme (-1,6 point), les hommes (-1,4 point) et les ruraux (-1,6 point).

Selon la profession, le taux de sous-emploi des commerçants et intermédiaires commerciaux a connu la baisse la plus importante de 9,8% en 2020 à 6,6% en 2021 (-3,2 points), suivi des artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux (-2,6 points) et des conducteurs d'installations et de machines et ouvriers de l'assemblage (-1,8 point).

Les secteurs ayant connu une forte baisse du sous-emploi sont l’industrie avec -2,2 points (de 8,7% à 6,5%), les BTP avec -1,8 point (de 19,6% à 17,8%), et les services avec -1,3 point (de 9,4% à 8,0%).

Selon le type de sous-emploi, la part du sous-emploi lié à la durée de travail[1]a connu, entre 2020 et 2021, une baisse de 12 points passant de 58% à 46%. A l’inverse, le sous-emploi lié à l’insuffisance du revenu ou à l’inadéquation entre la formation et l’emploi exercé a augmenté au cours de la même période, de 42%à 54%.

Dans ce contexte, la population active occupée en situation de sous-emploi lié à la durée de travail, a atteint, en 2021, 459.000 personnes au niveau national contre 655.000 une année auparavant. Le taux correspondant a connu des baisses importantes, de 6,2% à 4,3% au niveau national, de 6,7% à 4,9% à la campagne et de 5,9% à 3,8% dans les villes.

Enfin, la population active occupée en situation de sous-emploi lié à l’insuffisance du revenu ou à l’inadéquation entre la formation et l’emploi exercé est passée, au niveau national, de 472.000 personnes en 2020 à 543.000 en 2021. Le taux correspondant s’ainsi passé de 4,5% à 5,0%, de 4,2% à 5% en milieu urbain et de 4,9% à 5,1% en milieu rural.

 

 

 

 

 

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