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Nouvelle grève des enseignants "contractuels", 60 jours de temps d’apprentissage perdus

Soixante jours ! Tel est le temps d’apprentissage que les élèves des établissements publics ont perdu suite aux grèves interminables des enseignants cadres des Académies de formation. Et rien ne laisse présager le dénouement de cette crise qui a éclaté dans le secteur de l’éducation nationale depuis 2016, date du recrutement de la première promotion des enseignants dits «contractuels». Et ce sont les élèves, maillon faible de ce bras de fer ministère-enseignants, qui en payent le prix fort.

Nouvelle grève des enseignants "contractuels", 60 jours de temps d’apprentissage perdus

Le dossier des enseignants cadres des Académies régionales de l’éducation et de la formation s’enlise et rien ne laisse entrevoir un dénouement à cette crise sans fin. Malgré toutes les mesures engagées pour gommer la différence entre le statut de ces cadres et celui des fonctionnaires du département de l'Éducation nationale et les tentatives du ministère de relancer le dialogue, la politique de la main tendue s'est toujours heurtée au niet des enseignants cadres des académies. En effet, rien ne semble apaiser les esprits, davantage chauffés ces derniers temps par l’annonce par le gouvernement de la mise en place des cours de rattrapage au profit des élèves dans le cadre du programme «Awrach». Pour faire entendre leurs voix, les enseignants recourent à la plus simple des formes de protestation apparemment, à savoir des grèves interminables, prenant ainsi en otage des élèves devenus les victimes collatérales de ce bras de fer entre ministère et «cadres dits contractuels».

Ces victimes auraient perdu au total pas moins de 50 jours en temps d’apprentissage depuis le début de l’année scolaire en octobre dernier auxquels s’ajouteront donc les 10 autres jours de débrayage annoncés par la coordination et répartis entre avril et le mois prochain, selon les déclarations au «Matin» du président de la Fédération nationale des parents d’élèves, Noureddine Akkouri. En effet, malgré la poursuite du dialogue social entre le ministère et les cinq syndicats les plus représentatifs, aucune mesure prise par la tutelle ne semble satisfaire les enseignants qui s’obstinent à défendre leur principale revendication, à savoir une insertion directe dans la fonction publique. «Le dernier round de négociation date du mercredi 20 avril où il était question de débattre plusieurs questions notamment le cas des enseignants cadres mais le dialogue social se trouve aujourd’hui au point mort.

Le ministre et ses collaborateurs prêtent l’oreille aux doléances des syndicats mais refusent de négocier le point relatif à l’intégration des enseignants dans la fonction publique, ce qui suscite l’ire des enseignants déjà mis à mal par les dernières arrestations et la poursuite de 70 parmi eux pour différentes accusations», nous confie M. Abderrazak Idrissi, secrétaire général national de la Fédération nationale de l’enseignement (FNE). Pour le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa, qui répondait mardi dernier à une question écrite des parlementaires, plusieurs mesures ont été déjà mises en place pour améliorer la situation de cette frange. Il s’agit notamment de leur intégration à la Caisse marocaine des retraites (CMR) au lieu du régime collectif d'allocation des retraites (RCAR), la simplification de la procédure de regroupement familial, le droit de participer aux mouvements de mutation et l’officialisation de leur recrutement auprès des académies, ce qui leur donne droit aux promotions. «Le ministère a, à de nombreuses reprises, exprimé sa ferme volonté d'étudier tous les points soulevés mais à condition qu’il n’y ait pas de conditions posées au préalable. Dans ce sens, nous avons donné le 9 mars, le coup d'envoi officiel aux travaux de la commission chargée d'élaborer un statut unifié incluant toutes les catégories de fonctionnaires, y compris les cadres des académies.

Ce dispositif de base définit le parcours professionnel de l'enseignant et clarifie les droits et les devoirs, en se référant aux objectifs fondamentaux de la réforme du système éducatif. Il cherche également à garantir la stabilité des ressources humaines, notamment dans les zones reculées. Nous appelons toutes les parties concernées, en particulier les cadres concernés, à participer à cet important chantier et à adopter la même approche participative, afin de parvenir à une solution consensuelle qui satisfasse toutes les parties et contribue à l'atteinte des objectifs fixés, notamment l'amélioration des pratiques éducatives et la garantie du droit constitutionnel des élèves», a souligné Chakib Benmoussa. Un appel qui est loin de trouver écho auprès des enseignants cadres, sachant que ces salariés représentent aujourd’hui pas moins de 50% du corps enseignant. Un contexte de tension continue qui pèse lourdement sur la scolarité des élèves et engendre plusieurs dysfonctionnements.
 

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