L’effet prix continue de faire s’envoler les exportations et les importations. À fin juin, les ventes à l'étranger de biens marocains ont réalisé un net bond de 62,72 milliards de DH, pour s’établir à 215,071 milliards, soit une hausse de 41,2% sur un an. Selon l’Office des changes, cette dynamique a concerné l’ensemble des secteurs et à leur tête les phosphates et dérivés. Leurs exportations ont, ainsi, explosé de 84,3% à 57,468 milliards de DH. Une bonne performance qui s’explique essentiellement par l’effet prix qui a plus que doublé en un an, portant les ventes d’engrais naturels et chimiques à 19,724 milliards de DH, pour des volumes néanmoins en baisse de 15,1%.
Le secteur automobile reste sur sa lancée. Ses ventes à l'étranger s'étant accélérées de 30,1% à 52,84 milliards de DH. Le secteur signe ainsi un pic de 5 ans sur la période. Toutefois, sa part dans le total des exportations recule de 2,1 points.
Hausse à deux chiffres également pour le secteur de l’agriculture et agroalimentaire. Ses expéditions s’établissent à 46,29 milliards de DH, en progression de 24,8%. Cette bonne tenue a concerné aussi bien celles de l’industrie alimentaire (+30,8%) que celles de l’agriculture, sylviculture et chasse (+19,1%).
Pour le textile et cuir, les exportations se sont accrues de 32,4% à 22,21 milliards de DH, confirmant la reprise de l'activité. Une évolution attribuable à la hausse des vêtements confectionnés (+36,3%), des articles de bonneterie (+27,4%) et des chaussures (+27,9%).L'aéronautique n'est pas en reste. Ses exportations s'envolent de 62,5% à 10,89 milliards de DH. Quant à l'électronique et électricité, les ventes à l'étranger augmentent de 31,8% à 8,63 milliards.Côté importations, les achats du Maroc à l’étranger se sont chiffrés à 365,562 milliards de DH, soit 111,99 milliards de plus sur un an, ou 44,2%. Toutes les catégories de marchandises ont profité de cette dynamique. La facture énergétique a ainsi plus que doublé, ressortant à 71,488 milliards de DH, sous l'effet de la flambée des principaux produits énergétiques, notamment le gas-oil et fuel-oil (+19,13 milliards de DH) dont les prix ont plus que doublé. Les quantités importées marquent une hausse de 10,3%.
Idem pour les produits alimentaires dont les importations explosent de 43,4% à 46,06 milliards de DH. «Cette évolution est tributaire, essentiellement, de la hausse des achats du blé (+55,1%) sous l'effet prix en hausse de 52,5%». Forte progression également pour les importations d’orge, passant de 341 millions de DH à 3,17 milliards.De leur côté, les importations des produits bruts s’accroissent de 82,7% à 24,2 milliards de DH, suite à la hausse des achats des soufres bruts et non raffinés qui ont plus que doublé, atteignant 10,97 milliards.Enfin, les biens d’équipements, qui renseignent sur l'effort d'investissement, réalisent un bond de 17,8% totalisant 70,75 milliards de DH.En vue de ces performances, le déficit commercial du Maroc affiche une augmentation de 48,7%. Les demi-produits affichent une croissance de 55,2%, consécutive à la forte progression des achats d’ammoniac sur la période (10,473 milliards de DH, contre 2,853 milliards à fin juin 2021).Au final, le déficit commercial se creuse de 48,7% à près de 150,5 milliards de DH et le taux de couverture descend à 58,8%, après 60,1% un an plus tôt.