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Face aux appels au dialogue, les enseignant-cadres plus intransigeants que jamais

Le bras de fer entre le ministère de l’Éducation nationale et les enseignants-cadres des Académies régionales se poursuit, prenant en otage des milliers d’élèves, privés de leur droit à l’enseignement. Malgré les appels insistants au dialogue lancés par le département de tutelle, les enseignants «contractuels» campent toujours sur leurs positions. Ils rejettent en bloc toute forme de négociation, tant que leur principale doléance n’est pas satisfaite, à savoir l’intégration pure et simple dans la fonction publique. Ils annoncent même le boycott des examens d’aptitude professionnelle que leur propose le ministère comme un des moyens de s’assurer une évolution de carrière.

Face aux appels au dialogue, les enseignant-cadres plus intransigeants que jamais

Le dossier des enseignants-cadres des Académies régionales s’enlise et aucune issue ne se profile à l’horizon, en dépit de la volonté clairement affichée du gouvernement de trouver une solution basée sur le dialogue et la concertation. L’entêtement des enseignants «contractuels» qui exigent comme condition préalable à tout dialogue leur intégration dans la fonction publique ne crée pas un climat apaisé de nature à favoriser le compromis. Pourtant, le ministère de l’Éducation nationale n’a eu de cesse d’afficher ses bonnes intentions. Cette semaine encore, Chakib Benmoussa a appelé de ses vœux la reprise du dialogue social boycotté par les enseignants-cadres. Dans une lettre qui leur a été adressée, le responsable gouvernemental a insisté sur l’importance de la négociation pour faire valoir l’intérêt supérieur des élèves. Il a par ailleurs incité les enseignants à passer les examens d’aptitude professionnelle afin de garantir leur recrutement définitif auprès des Académies régionales et pour qu’ils puissent prétendre à des promotions et concourir pour l’occupation d’autres fonctions éducatives et administratives.

«Nous maintenons notre main tendue aux enseignants des Académies qui se considèrent lésés et nous les invitons à s’inscrire dans le processus de dialogue que nous souhaitons être un dialogue élargi, responsable et productif qui tient compte de l’intérêt supérieur des élèves comme un objectif suprême du système éducatif et nous les encourageons à passer l’examen d’attitude professionnelle, qui garantira leur recrutement définitif et leur ouvrira la possibilité d’évoluer dans leur parcours professionnel et même de se porter candidats à d’autres fonctions éducatives et administratives», souligne Chakib Benmoussa dans ce document. Mais ce message n’a pas eu l’effet escompté auprès des enseignants-cadres qui semblent plus décidés que jamais à camper sur leurs positions. Dans un communiqué publié en guise de réponse au ministre, les enseignants ont réitéré leur refus de passer l’examen de l’aptitude professionnelle qui condamnerait définitivement leur catégorie à garder le statut d’enseignants contractuels affiliés à l’Académie et non des fonctionnaires du ministère. S’agissant de la question de la reprise du dialogue, les enseignants «contractuels» la conditionnent aussi par l’abandon des poursuites judiciaires engagées contre certains de leurs collègues et l’annulation des jugements déjà prononcés à leur encontre. «Le ministre véhicule l’idée selon laquelle les enseignants se moquent de l’intérêt des élèves. Et c’est complètement faux.

La preuve c’est qu’à la fin de l’année 2019 et dans un contexte difficile marqué par la Covid-19, les enseignants se sont engagés dans le processus de l’enseignement à distance, même dans les zones rurales privées de tous moyens de communication moderne, afin de ne pas priver les élèves de leur droit à l’éducation. Nombreux par ailleurs sont ceux qui ont dispensé des cours de soutien à titre gratuit aux élèves pour qu’ils puissent rattraper le retard. Aujourd’hui, ces enseignants sont en grève pour défendre leur cause et subissent des ponctions qui atteignent parfois la moitié de leurs salaires. Comment peut-on leur demander dans ces conditions de rattraper les heures non travaillées», s’exclame Mohammed Bousrid, membre du Comité des médias relevant de la «Coordination nationale des enseignants contractuels». Le tir à la corde se poursuit donc entre les enseignants-cadres et le département de tutelle, prenant en otage au passage l’élève qui représentent le maillon faible de cette situation inextricable.

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