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Quels sont les crises et défis auxquels le monde arabe pourrait faire face à l’avenir ? C’est la question sur laquelle s’est penchée la Coalition des Centres de recherche et de culture arabes, dont l’Institut Royal des études stratégiques (IRES) fait partie et qui a été derrière l’initiative d’organiser, mercredi à Marrakech, la dixième édition du Forum de l'Alliance des think tanks arabes. La thématique principale abordée lors de cette rencontre portait sur «Le monde arabe face aux nouveaux enjeux mondiaux». Marquée par la participation d’un parterre de penseurs et de chercheurs relevant de plusieurs think tanks dans le monde arabe (Maroc, Émirats arabes unis, Qatar, Jordanie, Bahreïn, Koweït, Égypte et Yémen), cette édition s’est focalisée sur trois grands axes : «la nouvelle conjoncture géopolitique», «les nouvelles perspectives géoéconomiques» et «le citoyen au cœur de la gouvernance». «Le thème de cette rencontre revêt une grande importance, compte tenu de l'accentuation des crises que connaît le monde et qui menacent la stabilité du monde arabe et entravent son processus de développement.
Les remous structurels et systémiques survenus ces dernières années ont révélé l’aspect incertain, volatile, complexe et ambigu du monde et exigent donc de repenser les choix de développement et de renforcer la coopération régionale afin de relever les défis auxquels est confronté le monde arabe», a indiqué lors de la séance d’ouverture de cette conférence le directeur général de l’IRES, Mohamed Tawfik Mouline. M. Mouline a ainsi mis en avant les grands défis et crises que doit affronter le monde actuel. Il a insisté sur le fait que le début du 21e siècle a été marqué par le déclenchement d'une série de crises, dont les plus importantes restent la détérioration rapide du climat, la crise financière internationale de 2007-2008, la pandémie de la Covid-19 et le conflit en Ukraine. «Le Maroc a su surmonter ces crises grâce au leadership et à la vision clairvoyante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI», a-t-il déclaré. Il a dans ce cadre souligné le succès des précédentes éditions du Forum de l'Alliance des think tanks arabes, à la faveur des débats approfondis et de l'importance des recommandations adoptées. Ce qui démontre, estime-t-il, «le rôle important des think tanks dans nos pays en tant que force de proposition dans le domaine des politiques publiques, surtout en cette conjoncture cruciale, marquée par des changements structurels à tous les niveaux».
Recommandations stratégiques
Les travaux de cette dixième édition se sont de ce fait soldés par l’adoption d’une série de recommandations portant sur trois dimensions. Il s’agit de la place du monde arabe sur la nouvelle carte géostratégique, les perspectives géo-économiques et la place du citoyen par rapport à la gouvernance. En ce qui concerne la place du monde arabe sur la nouvelle carte géostratégique, les think tanks arabes ont insisté sur la nécessité pour les pays d'amorcer une action arabe commune dans un monde caractérisé par l'ambiguïté, l'appréhension et l'incertitude. Ils ont prôné l’établissement de stratégies arabes communes sur les plans politique, diplomatique et sécuritaire, ainsi que des mécanismes efficaces en vue de favoriser des positions unifiées au service des intérêts des pays arabes et de renforcer leurs positions stratégiques face aux grandes puissances actuelles et futures, ainsi que leur résilience face à toute interférence ou ingérence dans leurs affaires.
Il a été proposé ainsi «la création d’un haut organisme chargé de l’élaboration de propositions permettant le rapprochement entre les gouvernements arabes et pour briser l’écart des convictions idéologiques dans le but de tisser une famille arabe unifiée». S’agissant des perspectives géo-économiques, les recommandations proposées ont été axées sur l’importance du renforcement de l'intégration économique entre les pays arabes, la création de marchés plus ouverts, l’établissement d’une stratégie de création de chaînes de valeur régionales et la réalisation de programmes économiques communs. Il a ainsi été suggéré la mise sur pied d’un plan arabe, à l'image du plan Marshall, qui peut intégrer divers secteurs et contribuer à l'unification et à l'amélioration de la position des pays arabes dans les chaînes de valeur mondiales.
Pour ce qui est de la place du citoyen, il a été recommandé de le mettre au cœur de la gouvernance. Pour cela, il a été appelé à redéfinir les priorités dans la majorité des pays arabes, en plaçant l'élément humain au centre des politiques publiques et en accordant aux services de santé l’importance qui leur échoit et en dotant les pays arabes d’une feuille de route intégrée en matière de recherche scientifique et technologique. Les participants à cette conférence ont, par ailleurs, hautement salué le rôle pionnier du Maroc, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dans le lancement et le soutien de toutes les initiatives de développement et de solidarité visant à promouvoir le partenariat entre les pays arabes.
