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Tourisme : les transporteurs rebattent le pavé, face à des doléances restées sans réponse

Les transporteurs touristiques ne baissent pas les bras. Décidés à se faire entendre, ils entament à partir de ce mardi un nouveau débrayage qui, cette fois-ci, devra se poursuivre tant qu'il n'y aura pas un retour positif de la part du gouvernement. Voici leurs dix revendications.

Tourisme : les transporteurs rebattent le pavé, face à des doléances restées sans réponse

La grogne ne semble pas près de retomber chez les transporteurs touristiques. Passant à la vitesse supérieure, ils ont décidé d'observer un mouvement de protestation ouvert à partir de ce mardi dans 4 villes : Casablanca, Marrakech, Oujda et Fès. Il faut dire que les différents acteurs de la filière n’ont toujours pas digéré leur exclusion de certaines mesures du plan d’urgence pour le soutien du tourisme, à savoir les exemptions fiscales et l’appui financier d’un milliard de dirhams, accordés exclusivement aux hôteliers. Leur déception a été d’autant plus grande que l’offre du plan, disent-ils, est loin de correspondre aux engagements des ministères du Tourisme et du Transport de trouver des solutions «radicales et pratiques» à la crise qui a frappé de plein fouet le secteur, et ce lors d’une séance de travail qui a réuni les deux parties en décembre dernier. Colère et déception ont ainsi poussé les membres de la Fédération nationale du transport touristique du Maroc (FNTTM) à battre le pavé jusqu’à ce que le gouvernement adopte les actions nécessaires pour sauver cette activité en pleine crise. «Nous voulons des solutions concrètes pour les problématiques qui grèvent le secteur.

Nous ne voulons plus de décisions ambigües si bien qu’on n’arrive pas à les mettre en œuvre !», s’indigne Mohamed Bamansour, secrétaire général national de la FNTTM dans une déclaration au «Matin». «Par exemple, nous avons droit au report des échéances d’emprunts, mais quand on s’adresse aux organismes de crédit, on nous envoie balader ! D’où notre réclamation de rendre les mesures contraignantes via des lois ou des décrets», explique-t-il. «La réouverture des frontières est une décision bienvenue, mais comment accompagner les touristes qui vont affluer si nous ne pouvons pas remettre en circulation nos véhicules immobilisés ou saisis ?», s’interroge-t-il. Dans un communiqué annonçant son mouvement de protestation, la Fédération indique que sa principale exigence reste la mise en place d’un contrat-programme ou d’un plan d’urgence dédié exclusivement au transport touristique, qui tienne compte de ses particularités par rapport au reste des composantes de l’écosystème.

La FNTTM a également étalé son cahier revendicatif qui se compose de 10 principales doléances : 1. Consentir un appui financier direct au secteur pour lui permettre de reprendre son activité, d'autant que l’immobilisation des véhicules pendant une longue période nécessite d’énormes dépenses en maintenance. 2. Reporter les échéances de crédit jusqu’à fin 2022 avec exonération des intérêts intercalaires sur la période du report, restituer les véhicules saisis à leur propriétaire et suspendre toutes les poursuites judiciaires liées au défaut de paiement survenu durant la crise. 3. Émettre une décision officielle et contraignante, par le biais d'une loi ou d'un décret publié au Journal officiel, qui précise la durée, le début et la fin du report, les conditions pour en bénéficier et la procédure légale à suivre, et qui précise que les entreprises n’auront pas à payer des intérêts supplémentaires. L’idée est d’en faire un argument légal et contraignant pour les sociétés de financement et les banques. 4. Exonérer les véhicules de la taxe professionnelle pour cause d'inactivité, mais aussi de la taxe à l’essieu pour non-utilisation de la route durant les années 2020 et 2021.

5. Émettre une décision exceptionnelle urgente portant exonération des véhicules de transport touristique de la taxe à l'essieu pour l'année 2022, ainsi que pour les deux années précédentes pour les transporteurs qui ne se sont pas acquittés de cette taxe. 6. Réviser à la baisse des tarifs d’assurances relatifs au secteur du transport touristique et affranchir du monopole le marché de l'assurance des véhicules de transport touristique. 7. Réactiver la commission quadripartite composée des ministères du Transport et de la Logistique, du Tourisme, de l'Intérieur et des représentants des professionnels du secteur. 8. Établir un cahier de charges pour les acteurs du secteur souhaitant se tourner vers le marché domestique, et l’accompagner avec des plans marketing et des campagnes de communication, l’objectif étant de construire une base favorable au développement du tourisme interne. 9. Restituer le véhicule saisi par la société «Salafin» pour défaut de paiement, sachant qu’il n’a pas été mis en circulation comme le confirme son compteur. 10. Prolonger l’octroi des indemnités forfaitaires au profit des salariés jusqu’à la reprise de l’activité.
 

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