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«Trick or treat», «Des bonbons ou un sort», ce slogan d’Halloween est aujourd’hui très populaire auprès des enfants marocains, surtout dans les grandes villes. Même s’ils ne sont pas encore arrivés au point de taper aux portes des voisins pour demander des friandises, ils connaissent bien cette fête anglo-saxonne, parfois même mieux que leurs parents et encore plus leurs grands-parents. Il faut aussi dire qu’ils n’ont pas vraiment le choix ; tout autour d’eux leur rappelle «la fête de la citrouille». En effet, dès le début du mois d’octobre, les centres commerciaux, les boutiques de vêtement, magasins de jouets… portent les couleurs de cette fête. Des citrouilles à perte de vue, des guirlandes en forme de squelettes et de fantômes, des dessins de sorcières, de vampires… Plusieurs ateliers spécial Halloween sont également proposés au niveau des malls, des centres de vacances et des parcs d’attractions avec de l’animation, des séances de maquillage, des déguisements, des projections de films d’horreur, des jeux de chasse à la citrouille et aux bonbons, des tours de magie, des clowns…, bref, tout ce qu’il faut pour attirer l’attention des tout petits.
Cette fête s’invite même dans de nombreux établissements scolaires privés, surtout dans les crèches et jardins d’enfants. Du côté des parents, les avis divergent. Si certains s’en réjouissent, d’autres restent sceptiques. «Cette année, mon fils âgé de deux ans et demi part pour la première fois à la crèche. J’ai été étonné la semaine dernière quand j’ai reçu un message de l’école m’annonçant qu’il doit venir déguisé le dernier jour avant les vacances pour célébrer Halloween. Autant j’ai apprécié la célébration de “Al Mawlid Annabawi” il y a quelques semaines, autant cette fois j’étais un peu déçue. J’ai dû lui acheter un déguisement de squelette à 350 DH qu’il ne portera qu’une fois. En plus, je n’apprécie pas vraiment le fait qu’il soit initié à ce genre de culture occidentale à cet âge», témoigne Hafsa, 32 ans. Certains parents sont catégoriques. Ils préfèrent garder leurs enfants à la maison le jour de la fête d’Halloween. «Je refuse que ma fille qui n’a que 4 ans participe à ce genre d’événement. Ces célébrations n’ont rien à voir avec notre culture ou notre religion. Comme si le “harcèlement” que nous subissons partout pour nous rappeler cette fête ne suffisait pas. Maintenant, ils veulent que nos enfants la célèbrent à l’école.
Hors de question», grogne Ahmed, 37 ans. Il faut dire aussi que depuis quelques années Halloween est devenue une fête commerciale au même titre que Noël, Pâques, la Saint Valentin… C’est l’une des périodes préférées des magasins de vente de jouets et d’articles de fête pour lancer leurs campagnes marketing que ce soit au niveau de leurs boutiques ou sur les réseaux sociaux. De nouveaux articles, des offres promotionnelles, des jeux-concours pour récompenser le meilleur déguisement… Ce ne sont pas les idées qui manquent pour attirer chaque année un peu plus de clients petits et grands.
Les boulangeries et pâtisseries se prêtent aussi au jeu pour tirer profit de cette fête qui se démarque par sa gourmandise. Tout au long du mois d’octobre, elles mettent en avant leurs plus belles créations et proposent à leur clientèle des douceurs qui s'accordent parfaitement au thème de cette fête. «La période d’Halloween est aujourd’hui une période très importante de l’année où la demande de mets personnalisés est très forte. Nous essayons chaque année d’innover pour proposer à nos clients des douceurs qui vont les satisfaire», indique Aymane Graoui, gérant d’une pâtisserie. «Les produits les plus demandés sont les layer cake personnalisés, mais aussi les chocolats, les cupcakes, les biscuits et les magnums au thème d’Halloween. Cette année, nous avons même conçu des mets salés s’accordant avec le thème : des mini-burgers monstres, des hot dog doigt de sorcière, des mini-pizzas fantômes, des chaussons momie… les clients en raffolent. Nous recevons de nombreuses commandes de plateaux sucrés et salés chaque jour».
