Dans une note publiée vendredi dernier, l'agence américaine souligne que les notations "BB+" du Maroc sont soutenues par une part modérée de la dette en devises dans la dette publique, un solide soutien des créanciers officiels et un historique de stabilité macroéconomique, reflété par une inflation et une volatilité du PIB relativement faibles avant la pandémie.
Selon Fitch, "ces atouts sont contrebalancés par la faiblesse des indicateurs de développement et de gouvernance, une dette publique élevée et des déficits budgétaires et courants (CAD) plus importants que ceux des pairs". Un ralentissement de la croissance à 1,1% en 2022 est également prévu, "en raison de la pire sécheresse depuis des décennies, de la forte contraction de la production agricole, de l'inflation affectant la consommation et de l'environnement international défavorable en termes de prix des matières premières et de hausse des taux d'intérêt.
Fitch relève également que le tourisme se redresse fortement et les secteurs manufacturiers continuent d'afficher de solides performances, estimant toutefois que les perspectives de croissance pour 2023 “resteront difficiles pour le Maroc en raison de notre anticipation d'une récession dans la zone euro (-0,1%), affaiblissant les perspectives d'exportations”. L’agence basée à New York prévoit une croissance de 2,8 % en 2023 avec la reprise de l'agriculture, avant de passer à 3,2 % en 2024, reflétant la détente des prix de l'alimentation et de l'énergie et le rebond des secteurs industriels et du tourisme.
“Les perspectives de croissance dépendent de la normalisation de l'agriculture et du niveau des précipitations, et les risques à la baisse découlent d'une guerre prolongée en Ukraine, du maintien des prix élevés de l'énergie et des perturbations de l'approvisionnement, de l'érosion du pouvoir d'achat des ménages et d'un ralentissement économique prolongé chez les partenaires commerciaux du Maroc”, explique l’agence US. Par ailleurs, Fitch Ratings s’attend à ce que l’inflation s'établit en moyenne à 6,2 % cette année avant de tomber à 2,2 % en 2024 à mesure que les pressions sur les marchés mondiaux des matières premières s'atténuent.
"Les risques à la hausse restent importants en cas de choc prolongé des prix des produits de base, de production agricole intérieure médiocre en raison d'un déficit pluviométrique persistant et de pressions salariales", note la même source.