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Les divergences d'opinions restent le lot du secteur des transports routiers. Alors que certains appellent le gouvernement à adopter des solutions urgentes pour soutenir les professionnels de la route qui subissent de plein fouet la flambée des prix des carburants, sous peine de se mettre en grève, d'autres privilégient le dialogue, malgré une conjoncture extrêmement difficile. La réunion qui a eu lieu lundi 14 mars entre le ministère de tutelle et les professionnels a confirmé ce constat. En effet, les cinq syndicats les plus représentatifs du secteur des transports ont quitté cette réunion qui était présidée par le ministre du Transport et de la logistique, Mohammed Abdeljalil, en présence du ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ. La raison, comme l'a expliqué au «Matin» le secrétaire général de l’Union syndicale du transport routier (affiliée à l’UMT), Aziz Daoudi, est «le manque de volonté du gouvernement d'apporter une solution aux professionnels». «Le gouvernement s'est présenté à la réunion sans propositions, alors que nous, les professionnels, avions formulé les nôtres depuis 2015», a indiqué M. Daoudi. «Le gouvernement a adressé l’invitation à une foule d'associations et d'organisations professionnelles, si bien que la réunion a perdu sa raison d'être», a précisé encore le syndicaliste.
Les syndicats les plus représentatifs reprochent au gouvernement de venir encore une fois pour écouter les professionnels au sujet de ces mesures d’appui et des formes qu'elles peuvent prendre, «ce qu'il fait depuis 2015», a affirmé M. Daoudi, précisant que «c'est à l'Exécutif de mettre des propositions sur la table puisqu'il dispose d'une base de données des professionnels et peut même s'appuyer sur des rapports déjà réalisés par des cabinets d'études sur toutes les catégories de transport». «Si le gouvernement a l'intention d'accorder des aides aux professionnels, il est capable de le faire en un temps record, comme cela a été le cas lors du premier confinement, au début de la pandémie de Covid, lorsqu'il avait accordé des aides directes aux couches ayant été impactées par ce confinement», ajoute encore le SG de l’Union syndicale du transport routier. Par ailleurs, le syndicaliste met en garde contre l’octroi de subventions à certains professionnels et l'exclusion d'autres.
«Une grande partie de notre activité relève du secteur non structuré et un grand nombre de professionnels ne disposent pas de la carte professionnelle. Donc si le gouvernement entend s'appuyer sur cette carte professionnelle pour accorder les aides, il y aura une grande partie des professionnels qui seront mis à l'écart», souligne-t-il. Et de prévenir que les professionnels du transport de marchandises sont arrivés à un niveau tel qu’ils ne peuvent plus «faire rouler leurs véhicules à cause du prix du gasoil qui ne cesse de s'envoler, alors que les tarifs de transport sont restés inchangés». Face à cette situation, le recours à la grève est une option toujours envisagée, d’après M. Daoudi qui dit que les cinq syndicats se prononceront ultérieurement par le biais d'un communiqué.
Le secrétaire général de l’Organisation démocratique des transports et de la logistique multimodale, Mustapha Chaoune, a déclaré au «Matin», pour sa part, que cette réunion a été marquée par un débat très ouvert et que M. Lekjaâ s'est engagé à résoudre une série de problèmes qui n'ont rien à voir avec le prix du gasoil et sont du ressort du ministère de l'Économie et des finances (relatifs aux taxes, aux problèmes que les professionnels ont rencontrés à cause de la pandémie de la Covid…). Concernant la flambée des prix du carburant, le gouvernement s'est engagé, par l'intermédiaire des deux ministres, MM. Abdeljalil et Lekjaâ, à mettre en place dans les prochains jours une plateforme (à l'instar de celle mise en place pour l'octroi des aides aux personnes impactées par la crise de la Covid) qui sera dédiée aux professionnels de la route pour les soutenir dans cette période difficile. «Le montant de cette aide financière ponctuelle, qui bénéficiera aussi bien aux professionnels disposant d'une carte professionnelle qu'à ceux qui n'en ont pas, n'a pas encore été fixé», a affirmé M. Chaoune, ajoutant que «les discussions sur le lancement du gasoil professionnel se poursuivront également avec le ministère dans le cadre du dialogue social sectoriel». De plus, les professionnels se sont également plaints, toujours selon M. Chaoune, de certaines pratiques des compagnies de distribution des carburants qui refusent de les approvisionner, attendant que leurs prix augmentent (tous les 15 jours). «Le ministre Lekjaâ les a rassurés en s'engageant à prendre immédiatement les mesures nécessaires dans ce sens», a affirmé le SG de l’ODTLM.
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Mohammed Abdeljalil : Le gouvernement a choisi de soutenir les professionnels du transport
Le gouvernement a choisi d’intervenir pour soutenir les professionnels du transport en vue de préserver le pouvoir d’achat des citoyens, dans une conjoncture marquée par la hausse des prix du carburant aux niveaux national et mondial, a affirmé, lundi à Rabat, le ministre du Transport et de l’équipement, Mohammed Abdeljalil, notant que les contours du soutien qui sera accordé à cette catégorie seront dévoilés prochainement. «Face à cette conjoncture exceptionnelle, le gouvernement a choisi d’intervenir pour soutenir les professionnels du secteur afin de préserver le pouvoir d’achat des citoyens. Cette intervention, nous sommes en train de l’étudier», a-t-il déclaré à la presse à l’issue d’une rencontre avec les professionnels du secteur des transports, organisée à l’appel du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. La réunion, à laquelle a également pris part le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des finances, chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ, avait pour but de trouver des solutions susceptibles d’aider les professionnels du transport à surmonter une conjoncture marquée par la fluctuation des prix des carburants et donc à préserver le pouvoir d’achat des consommateurs.
