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Flambée des prix des carburants : les transporteurs prolongent la grève nationale de 48 heures

Les syndicats des transporteurs routiers annoncent une prolongation de la grève de 48 heures après la fin des 72 heures initialement annoncées. A défaut d’une réaction du gouvernement, les syndicalistes ont donc mis leur menace à exécution. L'exécutif, à part le communiqué du ministère de l'Intérieur, s’est exprimé par la voix du ministre des Transports et de la logistique, qui a affirmé que l'indexation des tarifs de transport de marchandises sur les prix des carburants était en cours d’examen.

Flambée des prix des carburants : les transporteurs prolongent la grève nationale de 48 heures

Les syndicats du secteur du transport routiers, affiliés à la CDT, l'UGTM, l'UMT et l'UNTM, annoncent une prolongation de la grève nationale qui devait prendre fin ce soir. Dans un communiqué, les syndicats expliquent cette décision par l'absence d'une réponse favorable à leurs revendications de la part du gouvernement. Ils appellent les professionnels du secteur à se mobiliser pour défendre leurs intérêts. Contacté auparavant par Le Matin, le secrétaire général de l'Union syndicale du transport routier, affiliée à l'UMT, Aziz Daoudi, a indiqué qu'une prolongation de la grève de 48 heures est bien envisagée, tout particulièrement pour les camions transportant les marchandises pour le compte d'autrui. «À l'heure où je vous parle, il n'y a pas d'interaction de la part du gouvernement, si ce n'est le communiqué du ministère de l'Intérieur qui, tout en reconnaissant la constitutionnalité du droit de grève, essaie de le contourner en brandissant l'article 288 du Code pénal qui, comme l’estime l'Union marocaine du travail, est instrumentalisé pour criminaliser l'action syndicale», nous indique M. Daoudi. «Le gouvernement aurait plutôt dû faire une déclaration ou publier un communiqué pour rassurer les citoyens et les professionnels du transport routier face à la flambée des prix des carburants. Certes, la conjoncture internationale est difficile et compliquée, mais nous pensons que la solution passe par la solidarité», dit encore M. Daoudi. Et par solidarité, le syndicaliste fait surtout référence aux entreprises qui contrôlent l'importation, le stockage et la distribution des carburants, lesquelles sont appelées à faire preuve d’esprit citoyen, d’après lui.

«Le coût doit être partagé entre l'ensemble des acteurs. Ces compagnies sont les grands gagnants de cette libéralisation des prix des carburants, alors que le citoyen, en général, et le professionnel du transport routier, en particulier, sont les principaux perdants sur ce tableau», souligne-t-il. Et d'ajouter : «il est temps que ces entreprises se montrent solidaires, d'autant plus qu'elles ont réalisé des gains astronomiques entre 2015 et 2022. Aujourd'hui, elles doivent assumer une partie du coût exorbitant des prix des carburants sur les marchés mondiaux». «Nous reconnaissons que la situation internationale est difficile et compliquée et que cette montée en flèche des prix du carburant n'affecte pas uniquement le Maroc, mais tous les pays qui importent ces matières, mais en même temps nous appelons à bien prendre en compte le revenu individuel du citoyen marocain et par conséquent à fixer un prix de référence pour les carburants». De quelle manière ? «C’est au gouvernement de mener la réflexion et non les syndicats», affirme le SG de l'Union syndicale du transport routier.

D'après lui, «ce prix de référence doit tenir compte du produit intérieur brut du Maroc et du revenu individuel du citoyen». «Le gouvernement actuel, qui brandit le slogan de l'État social, a passé un contrat avec les Marocains pour redresser ce qui a été mis à mal par les gouvernements précédents. Nous exigeons que ce slogan soit effectivement concrétisé par des actions. Sans quoi, le programme du gouvernement sera vide de sens. L'État social suppose que les hommes d'affaires et les citoyens ordinaires partagent les coûts dans les circonstances défavorables comme celles que nous vivons aujourd'hui. En fin de compte, nous sommes dans le même bateau et ce qui se passe au niveau international ne présage rien de bon !» avertit M. Daoudi.

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L’indexation des tarifs du transport sur les prix des carburants à l'étude

La réponse du gouvernement à la hausse des prix des carburants ne semble pas encore tranchée. Jeudi dernier, son porte-parole, Mustapha Baïtas, a déclaré que la question de la flambée des prix des carburants sur les marchés internationaux était à l'étude, d'autant plus que le prix du baril a atteint 120 dollars. Son confrère, Mohammed Abdeljalil, ministre du Transport et de la logistique, a indiqué lundi, devant les membres de la Commission de l'intérieur, des collectivités territoriales et des infrastructures à la Chambre des conseillers, que son département a adopté une batterie de mesures pour simplifier les procédures et soutenir la compétitivité des entreprises actives dans le domaine du transport, et ce depuis le début du dialogue avec les professionnels du secteur. La question de l'indexation des tarifs du transport de marchandises sur les prix des carburants fait partie des points à l'étude, avait-il souligné, sans pour autant revenir sur les demandes des professionnels de plafonner les prix des carburants.

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