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Lors du dernier point de presse suivant le Conseil de gouvernement, tenu le jeudi 16 juin, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, a annoncé que le gouvernement planchait sur une réévaluation de l'aide accordée aux transporteurs routiers. Cette dernière a porté jusqu'en juin (troisième mois consécutif où elle a été versée) sur 1,4 milliard de dirhams. Ce dispositif de soutien aux transporteurs routiers de voyageurs et de marchandises a été mis en place alors que le prix du gasoil, carburant le plus consommé par ces professionnels, avait franchi la barre des 10 dirhams. Le prix du diesel devrait dépasser 18 dirhams dans les prochains jours. Un état de fait décrié par les syndicats qui exigent que le gouvernement réagisse de manière plus concrète. Et de «manière plus concrète», ils entendent la suspension des taxes entrant dans le calcul du prix des carburants et le plafonnement des marges bénéficiaires des compagnies de distribution.Ces deux mesures, d'après le secrétaire général de l'Union syndicale du transport routier (affiliée à l'UMT), Aziz Daoudi, permettront de faire baisser sensiblement les prix à la pompe et profiteront même à tous les citoyens, y compris les particuliers qui se déplacent quotidiennement en voiture.
Or pour ces deux pistes, notamment celle concernant la suspension des taxes, le ministre délégué chargé du Budget, Faouzi Lekjaâ, avait précisé que le Maroc applique le taux de TVA le plus bas de la région MENA. Il faut dire aussi que grâce à la manne générée par ces recettes exceptionnelles provenant des taxes appliquées aux carburants, le gouvernement arrive à supporter les surcoûts de la compensation, notamment pour le blé tendre et le gaz butane. Cette solution de suspension temporaire des taxes et de plafonnement des marges bénéficiaires a également été avancée par le Syndicat national des taxis marocains (affiliés à l’UMT) dans son dernier communiqué. Contacté par «Le Matin», le secrétaire général de ce syndicat, Abdessadek Boujaara, tout en réfutant les informations sur une éventuelle grève à la fin de ce mois de juin, nous explique que «ces deux mesures sont les deux leviers immédiats dont dispose le gouvernement pour faire baisser les prix des carburants». «Nous attendons du gouvernement qu'il fasse preuve de plus de sérieux dans le traitement de la question des prix des carburants, en attendant l'introduction du gasoil professionnel et la réactivation de la raffinerie de la Samir.
Pour ce qui est des aides accordées par le gouvernement, elles se sont révélées bien en deçà des coûts réels actuellement supportés par les professionnels du taxi», affirme M. Boujaara. Le secrétaire général de l’Organisation démocratique des transports et de la logistique multimodale (ODTLM), Mustapha Chaoune, a pour sa part déclaré au «Matin» que la véritable solution est l'introduction du gasoil professionnel. «Cette flambée des prix des carburants a dévoilé au grand jour à quel point le secteur du transport est en désordre. Des milliers de professionnels n'ont pas bénéficié jusqu'à présent de ces aides, malgré les réclamations adressées aux services compétents», déplore le syndicaliste.«Le chiffre donné par le porte-parole du gouvernement de 180.000 véhicules ayant bénéficié de cette aide est tout simplement faux», avance M. Chaoune, expliquant que plusieurs problèmes ont gâché cette opération de distribution d’aides. «Tout d'abord, il y a eu le problème de l'inscription sur la plateforme.
Des milliers de professionnels (à l’instar de ceux du transport mixte dans le monde rural) n'ont pas pu s'inscrire et donc continuent à supporter seuls cette augmentation des prix des carburants. De même, ces aides ont été accordées à des véhicules (en fonction de leur matricule) qui ne roulent pas. Il y a aussi les conducteurs de camions-bennes de moins de 3,5 tonnes, dont le nombre est estimé à 80.000, qui n'ont pas bénéficié de cette aide», affirme le DG de l’ODTL. «Nous avons envoyé une lettre dans ce sens au Chef du gouvernement le 14 juin et nous attendons une intervention à la hauteur pour dénouer tout cela», a conclu M. Chaoune.
Dépositaires grossistes en GPL : pas de distribution les 29 et 30 juin !
L'Association professionnelle des dépositaires grossistes en gaz de pétrole liquéfié au Maroc vient d'annoncer un arrêt de la distribution pour les 29 et 30 juin avec possibilité de reconduction. Dans un communiqué, l'Association motive sa décision par la hausse vertigineuse des prix des carburants et les augmentations qui ont également porté sur les prix des pièces de rechange et des pneus, lesquels plombent les budgets des distributeurs, d'autant plus que le prix du gaz est réglementé.
