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Entre photographies et plusieurs approches en arts plastiques, l’exposition en cours à l’Espace Expressions CDG révèle le foisonnement de créateurs confirmés dont regorge le Maroc. Selon la directrice générale de la Fondation CDG, Dina Naciri, «cet événement entre dans le cadre de la célébration de la ville de Rabat “Capitale africaine de la culture”. C’est donc un immense honneur pour nous de nous associer à toutes ces activités, en présentant le fruit des douze années de prestations de l’Espace Expressions CDG, en les abordant par l’organisation de l’exposition “Fragilitas”». Cette grande exposition, montée avec la contribution de Bouchra Salih et Amine Boushaba, en tant que commissaires d’exposition, «se distingue par sa thématique qui trouve une résonance particulière, en ces temps troubles fragilisés par deux années d’épidémie, ébranlés par la guerre en Ukraine, secoués par le creusement des inégalités, le dérèglement climatique…», souligne Dina Naciri. Tous ces événements ont eu un impact sur la créativité des 12 artistes-exposants qui, à travers différentes formes d’expression, évoquent un retour aux véritables valeurs humaines et de solidarité. Comme l’expliquent les deux commissaires d’exposition, «il s’agit bien d’une célébration de la fragilité associée à la construction de soi à laquelle nous invitent les philosophes de la résilience. Mais bien loin du concept galvaudé, de nos jours, et par trop envahissant de la résilience, de cette apologie déguisée en injonction.
L’exposition “Fragilitas” se propose d’explorer une fragilité délibérément adoptée, parfaitement assumée». Et d’ajouter qu’au risque de laisser perplexes quelques âmes, terrifiées par la perspective d’une mise à nu, nous nous autorisons dans cette réflexion un certain éloge de la fragilité. Peut-elle être cultivée, encouragée et devenir un moteur, voire une vertu ? Nous vivons dans une époque où l’on n’a le droit de vivre que si l’on est parfait. La performance étant érigée en loi, toute insuffisance et toute faiblesse semblent bannies». Bouchra Salih et Amine Boushaba indiquent, à ce propos, qu’exister dans la fragilité, c’est placer à l’horizon de ses actes la possibilité du bonheur. D’où cette exposition rassemblant douze artistes d’expressions et d’horizons divers, «qui interrogent le thème de la fragilité dans toutes ses dimensions et ses différentes acceptations. Elle réunit de nombreux médiums et pratiques créatives qui explorent la nature fragile et furtive de notre destinée. Les œuvres, ici présentes, déploient des récits intemporels, faits de vulnérabilité, d’incertitude, mais également de persévérance. En confrontant des œuvres anciennes à des créations récentes, l’exposition se présente comme une narration dans laquelle chaque artiste interroge la sensibilité temporelle et spatiale de sa propre création». Ce tour d’horizon du thème de la fragilité mérite vraiment le détour.
Les exposants
Amina Benbouchta, Hicham Benohoud, Déborah Benzaquen, Mahi Binebine, Imane Djamil, Khadija El Abyad, Safaa Erruas, Majida Khattari, Mohamed Mourabiti, Ilias Selfati, Abderrahim Yamou et Fatiha Zemmouri.
