Le groupe OCP s’apprête à monter en puissance dans son développement industriel, en réponse à la croissance de la demande mondiale en engrais. Ses besoins en électricité vont ainsi augmenter, voire doubler à l’horizon 2030. Pour mener à bien sa stratégie de croissance durable, le groupe, qui s’est engagé à atteindre 100% d’énergie propre d’ici 2030, compte déployer un ambitieux programme solaire en construisant des centrales dans les sites miniers de Benguérir et Khouribga. Ce programme, qui permettra de réduire l’empreinte carbone et la facture énergétique est décliné en deux phases. La première vise une capacité d’environ 220 mégawatts (MW) sans stockage, avec la mise en production des premières centrales à partir de 2023. La seconde phase permettra, elle, d’atteindre 1,2 GW (1.200 MW), apportant ainsi une contribution majeure à l’objectif du Maroc de produire plus de 52% de son électricité à partir de sources renouvelables et propres à l’horizon 2030. Selon le groupe, l’extraction du minerai phosphaté et la production de roche et d’engrais phosphatés nécessitent une quantité importante d’énergie. En effet, l’électricité est indispensable au fonctionnement de divers équipements d’exploitation et de production minière. Par ailleurs, l’énergie thermique (vapeur et eau chaude) est essentielle au séchage de certains produits à travers la production d’air sec à haute température.
Le besoin en électricité du groupe OCP augmente de plus en plus donc en raison de la hausse de la demande d’engrais à l’échelle mondiale et la croissance correspondante des capacités industrielles. Ce besoin va même doubler pour passer de 4 térawatts-heure (soit 10% de la consommation nationale en 2019) à 8 térawattsheure en 2030. «De ce fait, un juste équilibre entre une meilleure productivité et des objectifs environnementaux est une condition préalable à une réponse durable à la demande mondiale», est-il souligné dans un document officiel. Déjà aujourd’hui, 86% des besoins du groupe sont couverts par l’énergie propre. En 2021, le leader mondial du marché des phosphates et des engrais a également produit 25% de l’électricité propre du Maroc. Le groupe vise ainsi une couverture à 100% de ses besoins en électricité à l’horizon 2030 grâce à la production éolienne, solaire et la cogénération. Grâce au procédé exothermique de production d’acide sulfurique, la cogénération permet de couvrir 75% des besoins en électricité du groupe OCP. En outre, un contrat PPA (Power Purchase Agreement) éolien a permis de couvrir, en 2021, 92% des besoins en électricité des complexes de Youssoufia et Benguérir, 28% de ceux de Khouribga et 98% des besoins en électricité du complexe Phosboucraa.
Aujourd’hui, le géant industriel marocain se mobilise donc pour l’investissement dans l’énergie solaire. Il dispose de terrains «prêts à l’emploi» à proximité de ses sites de production, avec une irradiation solaire élevée et un potentiel photovoltaïque important. À noter que le groupe prévoit dans la deuxième phase de son programme d’investissement, une augmentation de la production de roches allant jusqu’à 20 millions de tonnes d’ici 2030. De même, il table sur l’augmentation de la capacité de production d’engrais de 3 millions de tonnes d’ici 2023 et de 3 à 5 millions de tonnes entre 2024 et 2030. Ces augmentations de capacité devraient permettre au groupe OCP de renforcer sa position dans la chaîne de valeur du phosphate.