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Le concert du Théâtre national Mohammed V a été on ne peut plus exceptionnel, avec une salle archi-comble, de haut en bas. Des fans venus des heures à l’avance, de plusieurs villes du Royaume, pour savourer ce concert unique, avec des musiciens de choix, notamment Avishai Cohen Trio «Shifting Sands», Vincent Peirani et Émile Parisien, puis une petite apparition de la chanteuse Nabyla Maan qui ont tous fait une fusion avec le grand mâalem Hamid El Kasri. Ce dernier, comme toujours, s’est imposé avec son Hajhouj (guembri) qu’il manie avec perfection et sa voix portante qui a résonné dans le ciel de la salle du Théâtre national Mohammed V. Un concert inoubliable, autant pour le gnaoui Hamid El Kasri que pour la marée de ses fans qui chantaient en chœur derrière lui. Ce mâalem qui a pu, durant son riche parcours, rencontrer de très grands musiciens du monde de différentes écoles musicales dans des expériences artistiques uniques. Hamid El Kasri est, en effet, l’un de ces mâalem que le public du Maroc et d’ailleurs a pu découvrir et apprécier grâce au Festival Gnaoua d’Essaouira. Ce festival petit dans ses débuts a vite grandi pour devenir un rendez-vous incontournable pour les passionnés de cette culture très enracinée dans notre pays.
«Lorsque nous avons créé ce festival en 1998, personne n’imaginait que les Gnaoua porteraient aussi loin cet art. Tout au long de ces 25 années, nous avons mené ensemble un véritable combat pour nourrir et agrandir ce projet et ne jamais baisser les bras, malgré les multiples difficultés. Car, nous étions convaincus que cette culture, qui est d’une richesse extraordinaire, et aux racines profondes, méritait d’être mise en lumière pour que le monde entier la découvre et que la jeunesse se l’approprie», indique Neila Tazi. Le temps leur a bien montré, à Neila et toute l’équipe du Festival, qu’ils ne se sont pas trompés. Puisque le petit festival d’Essaouira a pris de grandes dimensions, vu que l'art et la musique Gnaoua sont désormais inscrits au patrimoine culturel de l'humanité de l'Unesco. Comme ils peuvent faire des fusions avec plusieurs genres de musiques. C’est le cas de cette soirée mémorable où Hamid El Kasri et son groupe se sont harmonieusement rencontrés avec Avishai Cohen, considéré comme l’un des piliers du jazz contemporain et un compositeur de génie d’œuvres classiques, s’inspirant parfois de musiques orientales ou latines, ou encore le saxophoniste soprano, alto et compositeur de jazz Émile Parisien, en duo avec l’accordéoniste, clarinettiste, arrangeur et compositeur Vincent Peirani. Des fusions que seuls les mâalems, comme Hamid El Kasri, peuvent honorer.
