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Handicap mental : accusé de pratiques discriminatoires, l'OFPPT répond

L’Union nationale des associations œuvrant dans le domaine du handicap mental au Maroc (UNAHM) vient de publier un communiqué dans lequel elle condamne les pratiques discriminatoires et stigmatisantes émises par certains responsables des centres de formation professionnelle à l'égard des personnes en situation de handicap (PSH). De son côté, l’OFPPT assure que l’approche inclusive a toujours été au cœur de ses programmes de formation et que la généralisation de la prise en charge des PSH dans l’ensemble des centres de formation professionnelle se fait progressivement

Handicap mental : accusé de pratiques discriminatoires, l'OFPPT répond

Depuis le début de cette année scolaire, les stagiaires en situation de handicap mental dans les centres relevant de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) seraient victimes de discrimination, de stigmatisation et d’exclusion. C’est en tout cas ce qu’affirme l'Union nationale des associations œuvrant dans le domaine du handicap mental au Maroc dans un communiqué rendu public jeudi dernier. «L'UNAHM exprime sa condamnation et son rejet des pratiques illégales et stigmatisantes, de la discrimination et l'exclusion sur la base du handicap, émises par certains responsables des centres de formation professionnelle à l'égard des personnes handicapées, qui refusent de les intégrer voire même de leur accorder le droit de s'inscrire dans les centres de l'OFPPT», indique l’union dans son communiqué. Et d’ajouter que «le statut des personnes en situation de handicap est aujourd’hui considéré comme un obstacle à leur accès à l'enseignement dans les établissements de formation professionnelle.

Nous tenons à rappeler que les pouvoirs publics et autres établissements de formation publics sont légalement tenus de réaliser le principe d'égalité et d'égalité des chances, et de veiller à ce que les personnes en situation de handicap bénéficient, sur un pied d'égalité avec les autres, des services et installations communautaires accessibles au grand public, et de veiller à ce que ces services répondent à leurs besoins». Contactée par nos soins, Sabah Zemmama Tyal, présidente de l'UNAHM, indique que les centres de formation professionnelle doivent absolument prendre en compte les besoins d'apprentissage individuels des personnes en situation de handicap et respecter la particularité de leur situation. «Depuis que le département de la formation professionnelle ne dépend plus du ministère de l’Éducation nationale avec la refonte du gouvernement, beaucoup de choses ont changé. Il n’y a pas eu de préparation au niveau du nouveau ministère de tutelle. D’ailleurs même les examens n’ont pas été adaptés aux jeunes en situation de handicap comme c’était le cas ces dernières années. Ils n’ont pas pu bénéficier d’accompagnement non plus.

C’est pourquoi nous appelons la direction de l'OFPPT à prendre en considération les dispositions que nécessite la prise en charge des besoins d'apprentissage individuels et d'accessibilité des personnes en situation de handicap dans un environnement permettant un développement scolaire et social satisfaisant», souligne la présidente de l'UNAHM. «Nous ne demandons que l’application de ces dispositions qui sont prévues par la loi-cadre n° 97.13 relative aux droits et à la promotion des personnes handicapées et la loi-cadre n° 51.17 portant sur le système d'éducation et de formation, ainsi que les textes d'application de ces deux lois et autres notes ministérielles, notamment la note n° 304/19 du 4 juin 2019 adressée à la direction de l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail, relative à la facilitation de l'accès des élèves et apprenants handicapés aux centres de formation professionnelle», insiste Mme Zemmama Tyal. De son côté, Loubna Tricha, directrice générale de l’OFPPT, assure, dans une déclaration accordée au «Matin», que l’Office œuvre à accompagner toutes les communautés de la société marocaine, y compris les personnes en situation de handicap, à développer leurs compétences et à accroitre leur chance d’insertion professionnelle, sans aucune discrimination ni stigmatisation. «Nous sommes conscients que notre principale mission est de supporter des jeunes, en difficulté pour une grande partie d’entre eux (décrochage scolaire, milieu carcéral, handicap physique ou mental, etc.), pour dépasser leurs contraintes et donner le meilleur d’eux-mêmes. Les jeunes en situation de handicap mental ne sont nullement exclus de l’équation, l’OFPPT et ses partenaires - principalement la Fondation Mohammed V pour la Solidarité – ont réalisé des programmes dédiés à cette cible, en garantissant les moyens nécessaires et en adaptant les programmes et méthodes de formation à leurs besoins spécifiques», affirme la DG de l’OFPPT. Cette dernière précise, toutefois, que la généralisation de la prise en charge des personnes en situation de handicap dans l’ensemble des centres de formation professionnelle ne peut être effectuée en «one shot», ni dans l’immédiat, étant donné les moyens importants à garantir préalablement pour assurer un service de qualité au profit de ces jeunes, qui constituent au même titre que les autres, l’espoir du Maroc de demain. L

a Directrice de Formation à l’OFPPT Souad Ellouzi, a quant à elle rappelé que l’Office est engagé pour la facilitation de l'accès des stagiaires en situation de handicap aux centres de formation professionnelle. «L’approche inclusive est au cœur de nos programmes de formation. Émanant de notre conscience, de notre engagement et de notre responsabilité en faveur des jeunes en situation de handicap, nous assurons un accompagnement continu de nos stagiaires à travers, tout d’abord, une bonne orientation vers les filières les plus adaptées à leur situation, en tenant compte de leur potentiel et de leurs aspirations. Les jeunes en situation de handicap bénéficient aussi d’un système de priorisation en matière d’accès aux internats», explique Mme Ellouzi. «L’OFPPT accorde également une importance particulière aux conditions de formation et de validation des acquis, à travers l’octroi d’un temps supplémentaire aux stagiaires en situation de handicap, pendant la période des examens, tout en leur offrant la possibilité de se faire assister par des accompagnants, désignés par leurs soins, et ce en fonction de la nature du handicap», poursuit-elle. Il est à noter qu’au cours de cette année scolaire 2021-2022, l’OFPPT accueille plus de 8.000 personnes en situation de handicap dont plus de 350 souffrent de handicap mental.

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