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Hausse des prix des carburants : le gouvernement ne prévoit aucune mesure supplémentaire

Très attendue par les parlementaires à la Chambre des représentants à l’occasion de la séance plénière hebdomadaire consacrée aux questions orales, la ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, a affiché une grande fermeté. Pour elle, il n’est pas question de subventionner les carburants et d’hypothéquer les grands projets lancés par le gouvernement. En décidant d’accorder une subvention aux transporteurs routiers, le gouvernement a déjà consenti un effort considérable pour soutenir les prix en appuyant ce secteur horizontal.

Hausse des prix des carburants : le gouvernement ne prévoit aucune mesure supplémentaire
Nadia Fettah Alaoui.

Aucune mesure supplémentaire n’est prévue, hormis l’aide accordée aux transporteurs routiers, pour faire face à la hausse continue des prix des carburants. C’est là en substance le message adressé par la ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, aux membres de la Chambre des représentants. Sur un ton résolu, la ministre a indiqué que cette flambée des prix des matières premières touche une large partie des pays du monde, dont certains peinent même à s’approvisionner. Le prix du baril de pétrole, fait savoir M. Fettah Alaoui, est passé de 86 dollars en janvier à 128 dollars début juin.

Le choix du gouvernement, rappelle l’argentière du Royaume, a été d’accorder des subventions aux transporteurs routiers, étant donné qu’ils sont les acteurs d’un secteur horizontal, premier en termes de consommation de carburants, et qui influe sur les prix de tous les produits. Cette mesure, comparée à ce qu’ont fait d’autres pays, a eu un impact significatif sur le maintien des prix à certains niveaux et donc sur l’inflation, a-t-elle dit. Ces subventions, destinées à 180.000 véhicules, sont reconduites pour ce mois de juin, et ceci pour la troisième fois consécutive depuis leur adoption en avril, a indiqué Mme Fettah Alaoui, rappelant au passage que les dépenses de la compensation devraient atteindre les 30 milliards de dirhams. Et de poursuivre : «Le gouvernement doit maintenant gérer cette crise sans hypothéquer les grands chantiers figurant dans le programme gouvernemental. Il y a des choix clairs que nous devons tenir, car le diagnostic des problèmes auxquels notre pays est confronté est bien établi. Nous avons besoin de l’État social, des énergies renouvelables, de l’eau. Et nous promettons surtout de gérer cette conjoncture avec les moyens dont nous disposons sans lésine».

«Nous n’avons pas le budget suffisant pour subventionner les prix des carburants. Mais n’hypothéquons pas l’avenir. Le gouvernement est appelé aujourd’hui à gérer cette crise alors même qu’il n’a aucune visibilité sur les fluctuations des prix à l’international, ni sur la durée de cette crise», a affirmé Mme Fettah Alaoui. Et d’ajouter : «Le problème aujourd’hui, en plus la cherté, est déjà de pouvoir s’approvisionner en carburants. Le gouvernement est mobilisé avec ses partenaires pour approvisionner le marché national en carburant et en céréales sans problèmes. Ceci est très important, car d’autres pays ont du mal à se procurer ou même à payer ces matières». Par ailleurs, et en réponse à une question sur les investissements publics, Mme Fettah Alaoui a indiqué que ces investissements, qui concernent l’économie, mais aussi la justice spatiale, sont dotés cette année d’une enveloppe exceptionnelle de 245 milliards de dirhams allouée à quatre axes principaux :

• Les secteurs productifs et prioritaires pour le gouvernement (accélération industrielle, Génération Green, etc.).

• L’État social avec les investissements connexes dans les domaines de la santé et de l’éducation.

• Les investissements dans les énergies renouvelables.

• Les infrastructures (47 milliards de dirhams). La ministre a également fait savoir que la réalisation de ces investissements se fait en étroite concertation avec les régions, notamment celles qui ont le plus besoin du soutien du gouvernement.

En réponse à une autre question sur la réduction du coût des transferts pour les Marocains résidant à l’étranger, le ministre a indiqué que le coût de ces transferts, qui ont atteint 93 milliards de dirhams en 2021 (soit une augmentation de 36%), reste assez bas par rapport à ceux appliqués par d’autres pays de la région MENA, mais demeure assez élevé si l’on tient compte des recommandations des Nations unies appelant à le ramener à 3% à l’horizon 2030. La solution, d’après elle, réside dans la compétitivité (entre les banques et les autres institutions chargées de ces opérations) et la numérisation également. La ministre a également indiqué que d’autres solutions telles que le «M-wallet» pour les personnes ne détenant pas de compte bancaire peuvent contribuer à réduire ces coûts. 

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