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Flambée des prix des carburants : les transporteurs routiers en grève de trois jours dès lundi

Sauf intervention de dernière minute, les routiers seront en grève depuis minuit passé de 5 minutes, ce lundi 7 mars. Des transporteurs, mais pas tous, car ce mouvement de débrayage est annoncé par la coordination réunissant les sections sectorielles affiliées aux centrales syndicales (UMT, UGTM, CDT, UNTM et FDT). Pour sa part, la Fédération du transport et de la logistique, affiliée à la CGEM, a annoncé qu'elle n'était pas concernée par cette grève et appelle les professionnels de la route à faire preuve de sens citoyen.

Flambée des prix des carburants : les transporteurs routiers en grève de trois jours dès lundi

Ce lundi, des perturbations sont à prévoir dans le transport de voyageurs et de marchandises. La grève nationale de 72 heures, annoncée il y a quelques jours par la coordination réunissant cinq sections sectorielles affiliées à l’UMT, l'UGTM, la CDT, l'UNTM et la FDT, est maintenue. Une grève qui concerne également les conducteurs de véhicules de dépannage et de remorquage, de même que les conducteurs de taxis. Ce mouvement de protestation a pour objectif de dénoncer «cette négligence totale» du gouvernement envers les professionnels, comme le formule un syndicaliste. Jeudi dernier, et à l'occasion du Conseil de gouvernement, une annonce était attendue de la part de l'Exécutif à propos d'une éventuelle action pour contrer la flambée des prix à la pompe.

Le ministre du Transport et de la logistique, Mohammed Abdeljalil, s'était en effet engagé auprès des transporteurs à porter leurs revendications auprès du Chef de l’Exécutif. «La question de la flambée des prix du carburant sur les marchés internationaux est à l'étude, d'autant plus que le prix du baril a atteint 120 dollars», avait affirmé le ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, lors du point de presse tenu à l’issue du Conseil. Ceci revient à dire que rien de concret n'a été fait jusqu'à présent par le gouvernement, qui doit composer avec de sérieuses contraintes. De fait, la principale revendication des professionnels de la route consiste à plafonner les prix des carburants, ce qui revient à dire que c'est au gouvernement de prendre en charge la différence entre le plafond et le surplus qui, au rythme actuel, est sans doute voué à continuer à augmenter. Quant à l'option de jouer sur les taxes avancée par les principaux syndicats, là encore cette décision ne serait pas facile à prendre, étant donné que sur le total des recettes générées par les impôts indirects, la part de celle sur les produits énergétiques est importante (17,1 milliards de dirhams sur les 105,9 milliards de dirhams d'impôts indirects escomptés cette année).

L’Exécutif et par la voix du ministre délégué auprès du ministère de l’Économie et des finances, chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ, avait exclu toute révision de cette taxe. Elle est, avait-il assuré, parmi les plus basses dans la région MENA. «L’impôt constitue 37% du prix du gasoil, contre 53% dans d’autres pays de la région, alors qu’il constitue 47% du prix de l’essence, contre 62% ailleurs». Les professionnels revendiquent également d'agir sur la marge bénéficiaire des distributeurs qui, selon eux, ont accumulé des gains importants lorsque le prix du baril était au plus bas (notamment en 2019). Les routiers exhortent ces entreprises à faire preuve de solidarité et de sens de responsabilité citoyenne. Mais et jusqu’à aujourd’hui, aucune déclaration officielle n'a été faite dans le sens d'affirmer ou de réfuter une quelconque intention d'agir sur la marge bénéficiaire des distributeurs. Autant dire que la flambée du prix des carburants donne du fil à retordre au gouvernement. En réponse à l'offensive militaire russe en Ukraine, les sanctions imposées par l'Occident mettent progressivement Moscou au ban de la scène économique mondiale.

Cela complique les échanges de pétrole pour le deuxième exportateur mondial, d'autant que plusieurs compagnies pétrolières, comme Shell et BP, sont en train de se retirer du pays. Sous l'effet de ces aléas géopolitiques, le prix du pétrole explose. Le Brent dépasse actuellement les 118 dollars et devrait poursuivre son envolée. Selon les analystes, le prix du baril pourrait aller jusqu'à 150, 180 ou même 200 dollars. Certains prédisent un nouveau choc pétrolier d’une ampleur sans précédent. Les effets de cette flambée se faisaient déjà sentir au Maroc, alors que le prix du baril de pétrole se rapprochait des 100 dollars.

La facture de carburant pour transporter un chargement de 19 tonnes de tomates d'Agadir à Casablanca a été augmentée de 2.000 dirhams, comme nous l'avait expliqué le secrétaire général de l’Organisation démocratique des transports et de la logistique multimodale, Mustapha Chaoune. Qu'adviendra-t-il de cette facture si le prix du baril atteint, disons, 150 dollars ? Difficile de se prononcer. Mais ce qui est certain, c'est qu'il est impossible de faire abstraction des 4 millions de barils mis sur le marché quotidiennement par Moscou sans répercussions fâcheuses sur la conjoncture économique internationale.

La Fédération du transport et de la logistique pour la poursuite du dialogue

La Fédération du transport et de la logistique, rattachée à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), a lancé un appel aux professionnels pour qu'ils poursuivent le dialogue afin de trouver des solutions aux problèmes soulevés. «La Fédération a conscience de la charge des problèmes auxquels est confronté le secteur et de la situation pénible dans laquelle se trouvent ses professionnels. Cependant, les conditions économiques actuelles induites par les répercussions de la pandémie sur notre pays, comme sur le reste du monde, et les conséquences des aléas climatiques dont pâtit le pays, font que le contexte n'est pas propice à un mouvement de grève, d'autant que le dialogue portant sur les revendications du secteur se poursuit tant avec le ministre des Transports et de la logistique qu'avec les ministères concernés par les problématiques du secteur», lit-on dans un communiqué publié par la FTL.
 

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