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Hépatite mystérieuse des enfants : l’infection virale semble la cause la plus plausible

On ne connait toujours pas la cause exacte des hépatites aiguës qui touchent les enfants dans les quatre coins du monde depuis quelques semaines. Certaines pistes toxique et médicamenteuse ont été écartées par les scientifiques qui pensent qu’il s’agit certainement d’un virus. Reste à savoir lequel ? L’adénovirus et les variants de la Covid-19 sont les plus suspectés.

Hépatite mystérieuse des enfants : l’infection virale semble la cause la plus plausible

Les mystérieux cas d’hépatites infantiles continuent de se multiplier dans le monde, en particulier en Europe et aux États-Unis. Si le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), datant du 3 mai dernier, fait état de 230 cas enregistrés dans 20 pays, des dizaines de nouveaux cas ont été signalés la semaine dernière. Pas moins de 300 enfants seraient touchés par cette mystérieuse maladie, dont cinq sont décédés. Les investigations pour comprendre la cause de ces infections se poursuivent. Si certaines pistes ont été écartées, l’origine exacte de ce mal n’a toujours pas été définie, ce qui inquiète les scientifiques. «Il est urgent de définir l’origine des hépatites aiguës qui touchent les enfants depuis quelques semaines. Ces infections peuvent causer des dommages au foie et conduire à une insuffisance hépatique. Plus de 10% des cas enregistrés ont eu besoin d’une greffe ce qui est assez inquiétant. Les investigations pour connaître leur cause exacte ont commencé depuis l’apparition des premiers cas au début du mois d’avril. Pour l’instant, on sait qu'il ne s’agit pas d’un effet secondaire du vaccin anti-Covid.

D’ailleurs, suite aux analyses épidémiologiques, les scientifiques ont écarté les causes toxiques et médicamenteuses et pensent qu’il s’agit certainement d’une cause virale combinée à un autre facteur environnemental ou alimentaire ou autres», déclare au «Matin» Dr Tayeb Hamdi, médecin généraliste et chercheur en politiques et systèmes de santé. Les chercheurs du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies qui travaillent conjointement avec leurs homologues du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies pensent qu’il s’agit d’une infection à l’adénovirus qui a été décelé chez de nombreux enfants touchés par cette étrange maladie. Il s’agit d’un virus banal et connu qui provoque habituellement des pathologies respiratoires comme les bronchites, les pharyngites..., mais aussi des conjonctivites et même des troubles digestifs et des gastro-entérites. De leur côté, les responsables de l'agence de sécurité sanitaire britannique (UKHSA) pensent que ces hépatites infantiles sont dues à un nouveau variant de la Covid-19.

L’agence a déclaré, en fin de semaine dernière, qu'elle n'avait pas trouvé de preuves évidentes en ce qui concerne le nouveau variant mais la Covid reste une piste très probable. En effet, le Royaume-Uni compte un grand nombre de cas d’hépatites infantiles et le séquençage a permis d'établir qu’une grande partie de ces jeunes patients étaient contaminés à Omicron et ses sous-variants. «Pour l’instant, rien n’est sûr. Le scénario le plus inquiétant serait que ces infections soient dues à un virus- adénovirus, coronavirus, ou autres- et que celui-ci soit aussi transmissible que la Covid-19. Ce serait catastrophique ! Mais comme le nombre de cas enregistrés actuellement n’est pas très grand, on pense que ce ne sera pas le cas. Cela ne veut pas dire qu’il faut baisser la garde. Au contraire, il faut absolument rester vigilant puisqu’on ignore encore de quoi il s’agit», alerte Dr Hamdi. Et d’ajouter que «les parents doivent être attentifs aux symptômes les plus fréquents de cette infection qui ressemblent à ceux d’une hépatite “classique”. Il s’agit principalement d’urine foncée, de selles pâteuses et pâles, de jaunisse c’est-à-dire un jaunissement de la peau et du blanc des yeux, de nausées, de vomissements, de douleurs abdominales, de démangeaisons inexpliquées et de perte d’appétit. Il faut aussi apprendre aux enfants à se laver fréquemment les mains pour se protéger des virus». Rappelons qu’aucun cas similaire à cette maladie n'a été enregistré au Maroc. Le ministère de la Santé avait, toutefois, annoncé qu’il suivait de près l’évolution de ces infections dans le monde.

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Le ministre de la Santé augmente la veille

Le ministère de la Santé a initié la formation d'un comité spécial de renforcement de la surveillance épidémiologique et de la vigilance génomique pour le suivi des cas susceptibles de développer une hépatite d’origine inconnue au Maroc. Cette décision fait suite à l’apparition de cas de cette maladie chez de nombreux enfants notamment au Royaume-Uni, aux États-Unis d'Amérique et d’autres pays européens. Le comité compte parmi ses membres un groupe de médecins spécialisés en pédiatrie, en science génomique, hépatite et maladies immunologiques chez les jeunes. Ce comité permettra de collecter des données scientifiques sur cette maladie suspecte et de maintenir les échanges avec l’Organisation mondiale de la santé. Le Maroc a également anticipé la commande d'un ensemble d'accélérateurs nécessaires pour effectuer des tests génomiques sur le virus «adénovirus», à travers la technique de recherche de ce qui est scientifiquement connu sous le nom de «sérotype 41», après que des scientifiques et des chercheurs avaient retenu l'hypothèse de la présence de ce type de virus à l'origine de la survenue de ces hépatites chez un groupe d'enfants.

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