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Hijama ou «cupping therapy», une pratique ancestrale qui se modernise

De plus en plus de Marocains se tournent vers la Hijama, Cupping therapy en anglais ou la saignée en français, désormais pratiquée par des médecins et spécialistes qui sont nombreux à vanter ses bienfaits. C'est même une tendance sur les réseaux sociaux où elle fait des émules dans le monde du bien-être.

Hijama ou «cupping therapy», une pratique ancestrale qui se modernise

De plus en plus de Marocains se tournent vers la Hijama, Cupping therapy en anglais ou la saignée en français, désormais pratiquée par des médecins et spécialistes qui sont nombreux à vanter ses bienfaits. Qu’est-ce que la Hijama? Comment est-elle pratiquée? Quels en sont les effets? 

La Hijama est une pratique ancestrale qui date du temps du prophète Mohamed. Il existe généralement  quatre types de Hijama : humide ou saignante c’est la plus utilisée, sèche, glissante ou Hijama à infusion.

Auparavant, au Maroc, elle était pratiquée que par les Hajjams (coiffeurs), dans les souks hebdomadaires, mais aujourd’hui elle est de plus en plus pratiquée par des médecins, des infirmiers et des kinésithérapeutes, concrètement un corps médical ou paramédical qui a des connaissances sur l’anatomie humaine.

Cette technique consiste à effectuer de petites incisions superficielles faites à des endroits bien précis et en fonction de la maladie à guérir. Ensuite, le praticien applique une ventouse sur la partie incisée afin d’en extraire du sang.

Pour être dans l'ère du temps, cette technique de soins se modernise et se digitalise. De nombreuses personnalités et stars internationales y ont eu recours et n'ont pas hésité de partager leur expérience sur les réseaux sociaux donnant ainsi une nouvelle dimension à cette pratique. De leur côté, la Hijama est aujourd'hui effectuée par des praticiens et des médecins qui veillent à l'appliquer dans le respect total de l'éthique médicale. 

Que faut-il savoir de la Hijama? Contactée par LeMatin, Dr Iraoui Jihane : kinésithérapeute, praticienne de Hijama y répond. 

LeMatin : Comment se déroule une séance de Hijama ?

Dr Iraoui : On commence tout d’abord par un petit interrogatoire, pour connaître plus son patient : Âge, maladie et antécédents, traitement en cours, activité sportive et enfin le but si c’est le traitement on cherche la douleur ou le malaise.

La séance se déroule entre 20 et 40min selon le patient et la température.On installe le patient sur le ventre, on essaie de le contenter, surtout si c’est la première fois, on lui explique les bienfaits qu’il aura après et que surtout ce n’est pas douloureux.

On choisit les points à inciser selon l’indication, on désinfecte, on pose les cups et on aspire à l’aide d’une ventouse afin de créer un vide,  et là commence la première étape, la zone comprimée sous les cups deviendra de plus en plus foncée (rose puis rouge puis violette). 

Cette étape est très délicate parce qu’on doit être très prudent, un jeune homme sportif complètera cette étape dans même pas 10min, par contre une femme âgée sans activité régulière le fera dans 20min et plus, dépassée cette durée on peut provoquer des brulures cutanées.

Quand la peau devient très rouge, on retire les cups pour inciser, c’est la deuxième étape et la plus importante (après le choix des points). On effectue des petites incisions superficielles consécutives et rapprochées d’une façon rapide et on remet une deuxième fois le cup juste après l’incision et on aspire, qui permettra au sang de sortir plus facilement et on attend que ça finisse pour retirer les cups avec le sang, nettoyer et désinfecter.

Quel est le but de la Hijama et quels sont ses bienfaits ?

De nombreux hadiths authentiques rapportent la recommandation de faire la Hijama en islam, en raison de ses bienfaits sur notre corps. Les bienfaits de la Hijama sont nombreux : elle stimule et renforce l’immunité,  permet un effet d’épuration du sang et élimine les toxines du corps.

Elle réduit le stress et favorise la détente, le patient ressent une envie de dormir profondément. Elle peut aussi lutter contre certaines douleurs, du fait qu’elle permet la sécrétion d’endorphine de façon significative, elle stimule les glandes endocrines et du coup elle permet un rééquilibrage du taux d’hormones.

La Hijama séduit de plus en plus les athlètes, quels sont les types de personnes qui se tournent le plus vers cette pratique ?

Encore peu connue dans le milieu sportif mondial, la Hijama est très prisée en Orient et en Asie. Des athlètes de haut niveau ont d’ailleurs succombé à cette pratique, qui peut recouvrir deux aspects fondamentaux :

- Une phase de préparation du sportif, à l'effort ou performance. En stimulant certains points, les capacités de respiration ou de récupération peuvent être améliorées.

- Une phase thérapeutique afin de soigner des maux ou accidents consécutifs à l'entraînement ou la pratique du sport (comme des entorses, des tendinites...).

Les ventouses peuvent ainsi avoir une action sur les douleurs musculo-articulaires, une action efficace sur l’évacuation de l'encrassage par l'acide lactique, donc bénéfique sur le phénomène des crampes.

La Hijama peut-elle représenter un danger pour la santé ?

Comme tout acte médical, la Hijama a des indications et des contre-indications, d’où vient l’importance de bien choisir où et chez qui va-t-on faire cette pratique médicinale, malheureusement les charlatans envahissent tous les domaines, des personnes sans formation sans connaissances médicales, et peuvent commettre des erreurs irréparables et mettre la vie des patients en danger.

La Hijama est déconseillée pour certaines personnes et certains cas tel que la femme enceinte 1er et dernier trimestre de grossesse, l’enfant en dessous de 10 ans, la personne très âgée (au-dessus de 65 ans à voir selon les cas), après une chirurgie, greffé des reins, la personne cardiaque ou porteuse d’un appareil cardiaque, une personne en grand état de faiblesse.

La Hijama ne peut apporter que du bien pour nos corps, il faut juste être vigilant quant au choix de la personne qualifiée avec un matériel bien soigné et respecter les consignes du thérapeute comme ne pas faire d’effort après la séance, de pas trop manger ni avant ni après, boire beaucoup d’eau…

 

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