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Leïla Benali : Nous n'avons pas besoin d'attendre l'application de la taxe carbone par l'UE pour la mise en place d'un modèle économique durable

Leïla Benali : Nous n'avons pas besoin d'attendre l'application de la taxe carbone par l'UE pour la mise en place d'un modèle économique durable
Leïla Benali.

La décarbonation industrielle est l'un des leviers importants du nouveau modèle de développement (NMD) du Maroc, a souligné, lundi à Tanger, la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leïla Benali. «Le principal avantage comparatif de la décarbonation du Maroc réside dans le fait que la décarbonation industrielle est l'un des leviers importants de notre NMD», a fait savoir la ministre, qui intervenait lors d'une rencontre organisée par la Confédération générale des entreprises du Maroc de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (CGEM-TTA), sous le thème «Investir dans le solaire photovoltaïque pour sa propre consommation, une solution rentable : décarbonation, réduction de la dépendance énergétique et une meilleure compétitivité». Dans un message vidéo, Mme Benali a indiqué que le premier levier pour la décarbonation de l'industrie marocaine est le développement des énergies propres, notamment renouvelables, notant que le Maroc a un avantage comparatif par rapport aux autres pays qui ont un potentiel similaire, en raison de la qualité et de l'importance de son potentiel en énergies renouvelables, particulièrement dans l'éolien, le solaire et les énergies marines. «Nous prévoyons une nouvelle architecture institutionnelle, avec plus d'ouverture à la concurrence pour la production d'une énergie verte compétitive, et un encouragement de la production décentralisée pour donner accès, notamment à nos industriels, à une électricité bas carbone», a-t-elle lancé, faisant observer que le projet de loi 40.19 modifiant et complétant la loi n°13-09 relative aux énergies renouvelables vise à renforcer davantage la transparence, faciliter l'accès à l'information et aux opportunités d'investissement, et accélérer l'émergence d'un écosystème national vert.

Cette réforme, qui instaure pour la première fois le droit de disposer de certificat vert justifiant que l'énergie utilisée est de source renouvelable, permettra d'encourager la production décentralisée et offrira aux opérateurs, notamment les industriels, la possibilité d'adopter des solutions individuelles ou collectives, en vue de réduire le coût du kilowatt d'électricité au maximum et d'optimiser les investissements, a noté Mme Benali, relevant qu'un travail intense est en cours de réalisation pour la mise en œuvre d'un premier programme visant à améliorer la compétitivité du secteur et renforcer son attractivité. Ce programme, a-t-elle poursuivi, vise à doter toutes les zones industrielles d'une énergie électrique propre compétitive, précisant que le premier projet de ce programme d'une capacité de 40 mégawatts est déjà en cours de développement pour alimenter la zone industrielle de Kénitra, tandis que d'autres projets sont en cours d'instruction pour alimenter d'autres zones industrielles, notamment celles situées à Tanger et à Casablanca. La ministre a indiqué que l'autre composante essentielle de la décarbonation est la recherche permanente de l'amélioration de la compétitivité de l'économie marocaine, qui passe par la mise en œuvre de mesures d'efficacité énergétique, soulignant que certains programmes présentent un potentiel d'économie très important et des retours sur investissement très courts, en plus de leur impact en termes de création d'emploi et de valeur ajoutée. «Aujourd'hui, il existe une réelle volonté politique à tous les niveaux pour accélérer la cadence des mesures d'efficacité énergétique», a-t-elle affirmé, notant qu'environ 80 mesures ont déjà été identifiées portant sur tous les secteurs, dont l'industrie qui occupe une place de choix dans ce programme.

La ministre a, par ailleurs, relevé que le monde assiste à une véritable révolution des chaînes de valeur, qui a été accélérée par la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19, la crise économique et financière, et la crise énergétique, notant que cette situation devrait accélérer la transition vers le bien-être humain et l'équité sociale, tout en réduisant les risques environnementaux et la pénurie des ressources. Elle a, à cet égard, assuré que le Maroc a su capitaliser sur ses acquis en matière de transition énergétique pour se positionner dans les marchés naissants de l'économie durable, un positionnement qui passe notamment par un processus de décarbonation de son industrie et une sécurité énergétique durable avec des coûts abordables, tout en préservant l'environnement et les ressources naturelles. «Aujourd'hui, les pouvoirs publics s'activent pour répondre aux préoccupations des industriels afin de préserver la compétitivité de nos exportations, notamment vers l'Europe, qui constitue notre premier partenaire commercial», a dit Mme Benali, ajoutant que «nous n'avons pas besoin d'attendre l'application de la taxe carbone aux frontières de l'Union européenne pour la mise en place d'un modèle économique durable et propre». Cette rencontre, qui a connu la participation d'un parterre d'experts, de responsables économiques et d'industriels marocains et étrangers, a été ponctuée par trois panels sur «L’impératif de la décarbonation pour la compétitivité des entreprises», «Les composantes et clés du succès d'un projet solaire», et «Les dispositifs de financement et d'appui pour le photovoltaïque», en plus de témoignages d’industriels de la région ayant installé une centrale solaire.
 

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