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Aïd Al-Adha : l’offre est suffisante mais les prix devraient augmenter de 30%

La fête de Aïd Al-Adha s’annonce cette année dans un contexte difficile. La sécheresse et l’envolée des cours des aliments pour bétail impacteront à la hausse les prix des bêtes destinées au sacrifice. Du côté des éleveurs, l’on s’attend à une montée de 20 à 30% des prix sur le marché. Dans ce tableau, l’offre ne devrait pas faire défaut, selon les éleveurs. D’après l’ONSSA, environ 7,2 millions de têtes d’ovins et de caprins ont été identifiées à l’occasion de Aïd Al-Adha.

Aïd Al-Adha : l’offre est suffisante mais les prix devraient augmenter de 30%

C’est une certitude dans un contexte d’incertitudes. Le prix du mouton destiné au sacrifice à l’occasion de Aïd Al-Adha devrait connaître une hausse significative cette année par rapport aux fêtes précédentes. Du côté de l’Association nationale des éleveurs ovins et caprins (ANOC), l’on estime que les prix des bêtes devraient connaître cette année une montée de 20 à 30%. «Il faut savoir que 2022 est une année difficile pour les éleveurs. D’abord, la rareté des pluies qui a fait renchérir les cours des aliments pour bétail et puis le contexte international difficile marqué par une flambée quasi générale des cours des matières premières. Les éleveurs engraisseurs ont ainsi dû faire face à une envolée exceptionnelle des coûts de production», déclare au journal «Le Matin» Abderrahmane Mejdoubi, président de l’ANOC. À l’en croire, les prix des aliments pour bétail ont été multipliés par 2,5 et même par 4 pour certains intrants. Cette crise que vit le monde rural et particulièrement les éleveurs ne date pas de cette année.

En effet, explique Mejdoubi, la crise sanitaire enclenchée en 2020 et les mesures de restriction qui s’en sont suivies ont plongé l’activité de l’élevage dans un gouffre de difficultés à tel point que plusieurs éleveurs ont été contraints de se séparer de leurs troupeaux. «Ceci étant, bien des éleveurs ont fait montre de résilience et ont maintenu leur activité en dépit de l’envolée des coûts de production», précise le président de l’ANOC qui souligne au passage que l’activité de l’élevage n’a pas répercuté la hausse des intrants sur les prix aux consommateurs. La preuve, selon lui, est le prix de la viande qui se maintient malgré tout à des niveaux raisonnables. Autre facteur qui devrait alimenter la hausse du prix du mouton est l’arrivée prévue des MRE (Marocains résidant à l'étranger) après pratiquement deux années d’absence du fait de la crise. Mejdoubi rassure, par ailleurs, quant à l’offre qui devrait couvrir largement la demande. Interrogé par «Le Matin», Farid Maâroufi, un éleveur-engraisseur de la région de Chaouia, confirme la hausse prévue. «Le marché devrait connaître une montée des prix. Résultat d’une année de sécheresse et une envolée des cours des aliments pour bétail. Le coût journalier d’engraissement par bête est passé de 7 à 25 dirhams cette année. Faute d’un soutien suffisant, plusieurs éleveurs ont réduit leurs troupeaux. Certains, surendettés, ont même dû mettre la clé sous le paillasson», se plaint Maâroufi. Pour lui, dans le contexte actuel, l’éleveur espère juste récupérer ses coûts de production. «La situation actuelle profitera beaucoup plus aux intermédiaires qui en profiteront pour gonfler les prix sur le marché», regrette l’éleveur.

Pour pouvoir renter dans ses frais et dégager un peu de marge, Maâroufi a opté pour la vente directe en investissant Internet et les réseaux sociaux. Pour rappel, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) a lancé début avril dernier l’opération d’identification des ovins et des caprins destinés à Aïd Al-Adha sur l’ensemble du territoire national. En plus de l’identification, l’Office affirme renforcer le contrôle et le suivi des préparatifs de cet événement qui comprennent notamment le contrôle de la qualité de l’eau d’abreuvement, de l’alimentation animale, des médicaments utilisés au niveau des élevages et des unités d’engraissement ainsi que la circulation des fientes de volaille qui est conditionnée par l’obtention d’un laissez-passer auprès des services vétérinaires de l’ONSSA afin de suivre leur traçabilité. À l’occasion de Aïd, environ 7,2 millions de têtes d’ovins et de caprins ont été identifiées. En outre, les services vétérinaires de l’ONSSA ont enregistré plus de 242.000 unités d’élevage et d’engraissement des ovins et des caprins.
 

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