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La crise des semi-conducteurs risque de persister pour des années encore

La crise des semi-conducteurs s’exacerbe, avec des besoins mondiaux actuels dépassant de loin le niveau de l’offre. Une situation qui n’est pas près de s’estomper, vu que construire de nouvelles usines de production de semi-conducteurs prend des années. Les fabricants mondiaux de ces produits très demandés se mettent à investir des dizaines de milliards de dollars pour venir à bout de cette crise qui risque de mettre davantage à mal l’industrie, notamment automobile, y compris au Maroc. Une lueur d’espoir donc à l’horizon, mais il faudra s’armer de patience.

La crise des semi-conducteurs risque de persister pour des années encore
Depuis la première phase de la pandémie, on a assisté à une migration de l’utilisation de ces composants de l’automobile vers l’électronique.

La crise des semi-conducteurs est bien loin de son épilogue. La production de semi-conducteurs reste à un niveau inférieur aux besoins mondiaux. Surtout que, depuis la première phase de la pandémie, on a assisté à une migration de l’utilisation de ces composants de l’automobile vers l’électronique (électroménager, smartphones, objets connectés, montres, jouets…). La demande pour ce type d’appareils n’ayant pas baissé, les fabricants n’ont que peu retransféré leur production vers l’automobile. Par conséquent, les équipementiers automobiles ont encore du mal à répondre à la demande mondiale. Cette situation est appelée à perdurer, car construire de nouvelles usines de production de semiconducteurs prend des années.

Déterminés à prendre le taureau par les cornes, les fabricants mondiaux de ces produits très demandés se mettent à investir des dizaines de milliards de dollars pour venir à bout de cette crise qui risque de mettre davantage à mal l’industrie, notamment automobile, y compris au Maroc. Ainsi, le groupe Intel a mis 20 milliards de dollars sur la table pour la construction de «l’un des plus grands sites de fabrication de semi-conducteurs au monde» dans l’État de l’Ohio. Objectif : permettre à l’entreprise de redevenir le numéro 1 dans le secteur des puces électroniques tout en boostant la production américaine. L’usine devrait entrer en ligne en 2025, date à laquelle elle fournira des puces utilisant les technologies de transistors les plus avancées du secteur. Samsung a, pour sa part, annoncé un investissement de 17 milliards de dollars pour une nouvelle fonderie à Taylor, au Texas. Le conglomérat coréen signe ainsi son investissement le plus important réalisé aux États-Unis. Le but : améliorer sa supplychain et répondre à la forte demande en puces. L’inauguration doit avoir lieu au premier semestre 2022 et la fonderie être opérationnelle au second semestre 2024.

Enfin, TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing), le numéro un mondial du semi-conducteur, renforce peu à peu son influence grâce à des investissements colossaux et une diversification de ses activités à travers la planète. C’est ainsi que le groupe, fournisseur de plusieurs industriels marocains, a annoncé un record de 44 milliards de dollars d’investissements pour cette année. Les investissements d’Intel, Samsung et TSMC, entre autres, confirment que cette crise prendra fin d’ici quelques années. Or, actuellement, la combinaison résultante d’une forte demande ainsi que des augmentations des coûts de la logistique et des prix des matières premières ont fait grimper les prix de vente moyens des semiconducteurs.

Quel en est donc l’impact sur les prix au Maroc ? «La hausse de la demande et une offre limitée entrainent logiquement une hausse des prix. Les constructeurs automobiles se retrouvent pris dans un étau, car ils ne peuvent discuter les prix et ils ont cruellement besoin de ces composants pour pouvoir faire tourner leurs chaines de production. La situation est pire pour les producteurs de motos, quads, camions… Ils ont, en effet, une taille bien plus faible que les constructeurs automobiles et donc un pouvoir de négociation plus limité», explique au «Matin» un professionnel ayant requis l’anonymat. Selon notre interlocuteur, les impacts tarifaires vont se faire sentir également très vite au Maroc et des problèmes de disponibilité des véhicules risquent également de s’exacerber. «Les constructeurs ont déjà une tendance à privilégier les marchés matures, Amérique du Nord, Europe de l’Ouest, Japon, qui sont bien plus observés par les analystes boursiers pour valoriser ces entreprises. Les marchés en devenir seront donc servis bien après et en quantité limitée». 

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