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Opposition : Les inimitiés entre Lachgar et Benkirane empêchent toute coordination entre les partis

Les partis de l’opposition n’ont jamais été aussi dispersés. Alors qu’on s’attendait à un front uni contre la majorité, les positions de l’USFP et du PJD rendent impossible tout projet de coordination entre les forces de l’opposition. Aux divergences idéologiques, s’ajoutent les inimitiés personnelles entre les secrétaires généraux de ces deux formations politiques.

Opposition : Les inimitiés entre Lachgar et Benkirane empêchent toute coordination entre les partis

Les efforts des présidents des groupes et du groupement de l’opposition à la Chambre des représentants pour resserrer les rangs et faire cause commune contre la majorité ne semblent pas porter les fruits escomptés. Aux divergences idéologiques, s’ajoutent les inimitiés personnelles entre les secrétaires généraux de certaines de ces formations politiques, ce qui empêche toute initiative de coordination et tue dans l’œuf tout projet de rapprochement. Du coup, les actions concertées de l’opposition au sein de l’Institution législative demeurent timides et sans impact réel. L’hostilité que nourrit le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD) au secrétaire général de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), qui le lui rend bien, est particulièrement instructive à cet égard. En effet, à l’issue de la dernière réunion de son bureau politique, l’USFP a considéré qu’il n’était pas à l’ordre du jour de travailler avec le PJD, notamment sous le mandat de son actuel secrétaire général, Abdelilah Benkirane.

Et à ce qu'il paraît, la décision a été prise, indiquent des sources internes au parti (NDLR : l’USFP n’a pas jugé bon de publier un communiqué officiel qui reflète cette position), à l’unanimité des membres de son bureau. Toutefois, ce parti de gauche ne voit pas d’inconvénient à ce que le groupe parlementaire socialiste coordonne et coopère avec le groupement parlementaire du PJD. Exit donc l’initiative des présidents des groupes et du groupement de l’opposition à la Chambre des représentants pour faire un front uni. Mais le chef du groupement parlementaire du PJD tient à replacer les choses dans leur cadre réel. Selon Abdellah Bouanou, l’objectif de l’initiative entreprise il y a quelques jours par les chefs des groupes parlementaires (voir : www.lematin.ma) ne visait pas du tout à aboutir à une action commune des formations de l’opposition. «Le but était plutôt d’expliquer aux chefs de ces partis politiques comment fonctionnent leurs groupes parlementaires et à quel niveau ils coordonnent», explique-t-il. Selon lui, l’USFP reste donc libre d’adopter cette position et de prendre ses distances avec telle ou telle formation politique. Il faut dire que les sorties médiatiques du secrétaire général du PJD ne vont guère dans le sens de l’apaisement.

Ce dernier ne rate aucune occasion pour dénigrer Driss Lachgar, le secrétaire général de l’USFP. C’était le cas lors de sa dernière sortie, samedi dernier à l’occasion d’un meeting ayant eu lieu dans la région de Tanger, où il a traité Driss Lachgar de «traître»… une attitude qui n’est pas de nature à favoriser l’entente entre les deux formations politiques. Commentant les relations entre les formations de l’opposition, le politologue Khalid Chiat soutient que celles-ci sont difficiles du fait de la composition hétéroclite de ce bloc. Selon lui, depuis le départ, il n’était pas aisé de déterminer les formations qui allaient occuper les rangs de l’opposition. Il a rappelé, dans ce sens, que lors de la formation du gouvernement, l’USFP avait tout mis en œuvre pour en faire partie, mais il s’est retrouvé, en fin de compte, dans le camp de l’opposition. Selon lui, «des formations politiques se trouvent dans l’opposition, car on n’a pas voulu d’elles dans la majorité gouvernementale.

À cela, il faut ajouter que la formation du gouvernement s’est faite sur la base d’une logique numérique et non pas sur la base d’un référentiel idéologique». Analysant la situation du PJD, Khalid Chiat estime que ce parti, en cas de victoire électorale, peut attirer à ses côtés d'autres formations politiques, autrement, il va se retrouver isolé, comme c’est le cas aujourd’hui, même au sein de l’opposition. «Les autres formations, notamment les socialistes de l’USFP, ont toujours eu une position de méfiance vis-à-vis des partis d’obédience islamiste. Il est donc difficile pour ces partis de coordonner, même au sein de l’opposition, avec le PJD. L’ensemble de ces éléments rend difficile la coordination entre les forces de l’opposition».
 

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