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Lamia Merzouki : «la charte de la “diversité du genre” de We4She vise à renforcer l’égalité des chances en entreprise»

Pour promouvoir l’autonomisation économique des femmes, le réseau We4She a multiplié les initiatives de sensibilisation auprès des entreprises. Il vise également à élargir ses actions vers le secteur public. Les explications avec Lamia Merzouki, présidente de ce réseau.

Lamia Merzouki : «la charte de la “diversité du genre” de We4She vise à renforcer l’égalité des chances en entreprise»

Rappelant la mission du réseau «We4She» et les raisons qui ont poussé à sa création, Lamia Merzouki s’est félicité des avancées réalisées dans le sens d’une amélioration de la représentativité de la femme dans le monde des entreprises et l’autonomisation économique de la femme marocaine, particulièrement celle en situation précaire. L’invitée de «l’Info en Face» s’est arrêtée notamment sur l’appellation du réseau, en soulignant que le «WE» revoyant au «Nous» est inclusif et englobe à la fois les femmes et les hommes.

Elle a toutefois précisé que le réseau n’a pas l’ambition de se positionner comme un mouvement féministe, mais qu'il est prêt à prendre part aux débats sur les problématiques qui touchent les femmes et notamment la réforme du code de la famille. Un combat que Mme Merzouki estime complémentaire à celui de l’autonomisation économique pour lequel le réseau We4She s’est mobilisé depuis sa création. «Il faudra une réforme du code de la famille, une réforme actualisée qui répond aux mutations de la société», explique-t-elle. Et d’ajouter que le réseau se fixe comme objectif de mener différents combats qui concernent les femmes, «sauf que nous avons pris le choix de nous positionner sur le monde économique». Elle a également expliqué que le réseau représente une plateforme d’échange et de partage de soft skills et d’expertises d’une manière bénévole.

Cependant, l’invitée a fait savoir que le réseau a besoin de s’élargir et d’être renforcé par de nouveaux membres. Outre l’engagement des membres, le réseau repose sur une forte mobilisation des entreprises partenaires, notamment celles qui ont signé la Charte du genre. «Ces entreprises sont disposées à mobiliser leurs ressources pour accompagner l’autonomisation économique de la femme marocaine», note l’invitée. Revenant sur le rôle de la Charte du genre, l’invitée a expliqué que les signataires de cette charte sont engagés à dresser un bilan basé sur quatre principaux axes, à savoir la mixité dans le recrutement, l’équité dans la rémunération, la mixité dans les conseils d’administration et l’égalité dans le management. «Cet engagement de ces entreprises nous aide énormément pour faire avancer nos initiatives dans le sens d’une amélioration de la participation des femmes dans le monde du travail», explique l’invitée.

Elle a rappelé à ce propos que la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le Réseau We4She viennent de signer la Charte de la Diversité du Genre, pour la promotion de la diversité professionnelle et l’autonomisation économique des femmes. À la question de savoir si le réseau est disposé à travailler avec les établissements de la fonction publique, sachant que seuls 23% des femmes sont en tête de responsabilité dans les établissements publics, Lamia Merzouki a confirmé que le taux de diversité est alarmant au niveau de ce secteur, mais il ne faut pas oublier que le Maroc a fait un grand pas par rapport au passé puisqu’on était à 10%. «Nous sommes plus actifs dans le monde de l’entreprise, mais je crois qu’il est temps de s’étaler sur les établissements publics», souligne-t-elle. Sur les perspectives futures et les ambitions du réseau, l’invitée a fait savoir que l’objectif est d’engager davantage d’entreprises dans le combat pour l’autonomisation économique des femmes.

C’est d’ailleurs dans cette optique que le réseau a lancé cette semaine une campagne de sensibilisation nommée #Moussawat, visant à interpeller l’opinion publique sur les stéréotypes de genre dans le monde du travail. Ces croyances ancrées dans les inconscients collectifs sont des freins qui impactent l’intégration des femmes dans le monde professionnel et qui influencent leurs choix de carrière, leur évolution professionnelle et plus généralement, leur participation dans la vie économique. Déclinée en quatre capsules vidéo, la campagne #Moussawat a pour objectifs d’attirer l’attention sur des préjugés inconscients portés aussi bien par des hommes que par des femmes et de donner matière à réfléchir et à débattre sur les actions à engager pour conduire le changement en faveur d’une meilleure participation des femmes dans le paysage économique et d’une société plus inclusive.

Salma Kyla

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