L’été approche à grands pas. C’est le moment ou jamais pour commencer à préparer les grandes vacances. Certains s’y sont déjà mis depuis quelques semaines. Il faut dire qu’après deux années de restrictions sanitaires, les Marocains n’ont qu’une hâte : partir en voyage avec leurs familles et profiter pleinement de leurs vacances. «Nous avons prévu d’aller en Turquie cet été. Ce genre de voyage nous a tellement manqué. Les enfants sont très heureux et impatients de partir. Ça fait tellement du bien de pouvoir enfin renouer avec nos vieilles habitudes d’avant la crise», témoigne Hasnaa, 37 ans, mère de deux enfants.
Que ce soit à la maison, au boulot ou sur la toile, les préparatifs pour les vacances estivales sont un sujet qui alimente les discussions ces derniers temps. Sur les groupes des voyageurs sur les réseaux sociaux, les internautes partagent leurs expériences, leurs plans et s’informent sur les offres, les conditions de voyages… On constate, toutefois, que beaucoup d’entre eux rencontrent plusieurs difficultés pour obtenir le visa Schengen. C’est, en effet, un véritable parcours du combattant auquel sont confrontés les demandeurs de visa. De la prise du rendez-vous sur les sites qui ne marchent pas à la validation du dossier qui dure plus de temps que prévu, il faut s’armer de beaucoup de patience. «L’Espagne et la France font partie des destinations favorites des Marocains. À l’approche de l’été, les demandes de visas pour se rendre à ces pays ont explosé. Plusieurs personnes ont dû faire face à des refus quasi systématiques, parfois injustifiés, sans parler des difficultés à obtenir des rendez-vous», déclare au «Matin» Khalid Benazouz, président de l’Association régionale des agences de voyages de Casablanca-Settat (ARAVCS).
Ce dernier souligne, par ailleurs, qu’un grand nombre de Marocains souhaitent passer les vacances estivales à l’étranger cette année. «Le secteur du tourisme qui a été fortement impacté durant la crise sanitaire se réjouit de l’ouverture des frontières et la reprise de notre activité. Les agences de voyages préparent comme d'habitude des offres pour les clients qui choisissent de passer leurs vacances en dehors du Maroc. En plus des pays européens comme la France, l’Espagne, le Portugal…, les Marocains apprécient toujours la Turquie et Dubaï. Ces deux destinations sont très prisées», indique Benazouz. Le président de l’ARAVCS souligne, en outre, qu’il reste encore un critère qui dérange beaucoup les professionnels du tourisme. Il s’agit de l’obligation du test PCR et du pass vaccinal pour les personnes qui rentrent au Maroc par voie aérienne. «Cette condition nous fait perdre beaucoup de clients. Le coût élevé du test PCR qui varie entre 80 et 100 euros fait hésiter plusieurs personnes, surtout celles qui voyagent en famille. C’est un sacré budget supplémentaire à prévoir. Il faut l’annuler rapidement comme ça a été le cas pour les voyages par voie maritime», indique Benazouz.
Le voyagiste constate également que plusieurs Marocains ont choisi de passer leurs vacances au Maroc, soit par manque de moyens ou par peur de rester bloqués quelque part. «Les Marocains n’ont pas complètement dépassé leur crainte de la pandémie. Certains n’osent pas partir à l’étranger, car ils ont peur d’être bloqués. D’autres ne peuvent pas le faire par manque de moyens financiers. La crise sanitaire et l’inflation actuelle ont eu un impact important sur le pouvoir d’achat de tous les Marocains», explique-t-il. «Nous nous attendons à ce qu’il y ait beaucoup de voyages nationaux cet été. Les réservations ont commencé et on s’attend à ce qu’il n’y ait plus de places dans les hôtels pour les retardataires dans les villes touristiques comme Marrakech, Agadir, Houceima, Saidia, Ouarzazate… les Marocains partiront à la découverte de leur pays en famille. On est très optimiste», développe Benazouz.
Même son de cloche chez Wissal El Gharbaoui, la secrétaire générale de la Confédération nationale du tourisme (CNT). «Pour ce qui est du marché intérieur, nous pensons qu'il continuera à se comporter positivement pour la prochaine saison estivale. Mais cela ne suffira pas à rattraper les pertes de deux années d'arrêt d'activité et ne comblera pas tout le manque à gagner des marchés internationaux, qui représentent 70% de l'activité touristique dans notre pays». La responsable souligne, par ailleurs, que la saison d'été risque d'être plus courte cette année, si les établissements scolaires décalent les vacances estivales jusqu'au mois d'août comme ce qui a été annoncé en début d’année.
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Le protocole sanitaire est toujours maintenu… pour l’instant
À l’approche des vacances d’été, de nombreuses personnes s'interrogent sur les réseaux sociaux, au sujet des conditions de voyage à l’étranger, d'autant plus qu’on parle beaucoup dernièrement d’un futur allègement du protocole sanitaire. Sachez que pour l’instant, les conditions n’ont pas changé. Pour les déplacements par voie aérienne, il est toujours obligatoire de présenter un test PCR négatif en plus du pass vaccinal, pour le voyage en bateau seul l’un des deux est exigé.
Rappelons que des médecins, des scientifiques et des parlementaires se sont tous exprimés en faveur de l’allègement du protocole sanitaire. Une décision très attendue par les professionnels du secteur touristique. «De manière générale, nous nous réjouissons de la reprise des liaisons aériennes internationales et des liaisons maritimes de et vers notre pays, après une période de suspension qui a été très éprouvante pour notre économie touristique, dans le contexte de la crise sanitaire que nous connaissons. Les indicateurs de reprise de l'activité touristique internationale sont encourageants, mais nous constatons que nous ratons encore 50% de notre part de marché naturelle, en raison du maintien de conditions restricitves d'accès au territoire national, à savoir le pass vaccinal et le test PCR», indique Wissal El Gharbaoui. Et d’ajouter : «Cette condition représente une contrainte notamment sur le plan du coût de ce test. Pour une famille de quatre personnes par exemple, on atteint rapidement les 400 euros. Cela devient une condition dissuasive !»