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Soutien au secteur privé : les sociétés «zombies» dans le viseur de l'Observatoire de la TPME

L’Observatoire marocain de TPME envisage de lancer une étude sur les entreprises les plus prometteuses afin de mettre en place des mesures dédiées, notamment un meilleur accès au financement, leur permettant d’atteindre leur potentiel de croissance. Et dans un souci d’optimisation du soutien public au secteur privé, en partenariat avec le ministère des Finances, l’Observatoire s’apprête à dresser l’état des lieux des entreprises zombies (non viables) qui, pour survivre, s'appuient notamment sur les aides de l’État, freinant ainsi le développement d’entreprises pérennes.

Soutien au secteur privé : les sociétés «zombies» dans le viseur de l'Observatoire de la TPME

L’Observatoire marocain de TPME (OMTPME) monte en puissance dans la «data science». L’institution planche sur plusieurs études thématiques au service des politiques d’accompagnement et de soutien de la TPME.

Parmi les plus stratégiques, figure une étude sur les entreprises les plus prometteuses (avec un chiffre d'affaires compris entre 10 et 50 millions de dirhams). L’objectif étant d’identifier le profil de ces entreprises afin de mettre en place des politiques et mesures dédiées, notamment un meilleur accès au financement, leur permettant d’atteindre leur potentiel de croissance.

L’OMTPME travaille, en outre, sur une étude analysant l'évolution des défaillances d'entreprises et de créations d'entreprises au Maroc entre 2014 et 2020. Cette étude vise à évaluer le cycle de vie des entreprises dans le pays afin d’identifier le profil des entreprises viables qui rencontrent des difficultés et donc mettre en place des politiques d’aide adaptées.

Et ce n’est pas tout. Dans l’objectif de l’optimisation du soutien public aux entreprises, l’Observatoire s’apprête à dresser l’état des lieux des entreprises zombies au Maroc. Les entreprises «zombies» sont des sociétés d’au moins 10 ans dont le résultat d’exploitation est insuffisant pour couvrir les charges d’intérêt pendant au moins 3 années consécutives, qui consomment une partie des ressources productives et des aides de l’État et freinent ainsi le développement d’entreprises pérennes.

Cette étude s’inscrit dans le cadre de coopération avec la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) du ministère de l’Économie et des finances. Celle-ci a sollicité l’Observatoire pour contribuer à l’étude de 3 thèmes notamment pour mettre en place un dispositif d’évaluation de l’efficacité de l’aide financière publique en faveur de la TPME.

Tous ces chantiers viennent d’être dévoilés à l’occasion d’une publication conjointe entre Bank Al-Maghrib et l'Alliance pour la finance inclusive (Alliance for Financial Inclusion : AFI). Il s’agit d’une étude de cas sur l’OMTPME portant sur son processus de collecte de données et de définition de la TPME, dans une approche d’inclusion financière des entreprises, notamment celles dirigées par des femmes. Rappelons que le wali de Bank Al-Maghrib est également en faveur d’un soutien étatique bien ciblé qui privilégie les entreprises viables.

S’exprimant à l’issue de la réunion du Conseil de Bank Al-Maghrib en mars 2021, Abdellatif Jouahri avait souligné «qu’il faut laisser mourir» les entreprises, structurellement en grande difficulté financière, et qui souffraient déjà bien avant la crise Covid-19, pour soutenir les entreprises viables.

C’est également l’avis d’Euler Hermes. L’assureur-crédit estime que les mesures de soutien ont largement facilité la possibilité pour les entreprises en grande difficulté financière, surnommées «entreprises zombies», de poursuivre leur activité tout en étant techniquement insolvables. Même si ces mécanismes d’aide étatique sont justifiés à très court terme, plus le processus naturel de la faillite est retardé, plus les distorsions de concurrence sont pénalisantes et plus les dommages pour l’économie ressortent élevés à moyen terme.

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