Dans un nouveau rapport, l'Organisation internationale du travail avertit que "selon les tendances actuelles, la croissance mondiale de l'emploi se détériorera de manière significative au quatrième trimestre 2022".
Face à cette situation qui se dégrade rapidement, "de nouveaux efforts coordonnés à la fois au niveau national et au niveau international seront nécessaires pour s'attaquer à la situation profondément inquiétante de l'emploi au niveau mondial et empêcher un ralentissement général important du marché du travail", a déclaré Gilbert Houngbo, le nouveau directeur général de l'organisation.
La création d'emplois et leur qualité est en baisse, constate le rapport, dans un contexte d'aggravation des crises de l'énergie et de la sécurité alimentaire, de la hausse de l'inflation, du resserrement des politiques monétaires et des craintes d'une récession mondiale imminente.
"Les données disponibles suggèrent qu'un ralentissement brutal du marché du travail est déjà en cours", prévient l'organisation.
Au début de cette année, le monde commençait à se remettre du pic de la pandémie, et les taux d'emploi avaient retrouvé ou même dépassé les niveaux d'avant Covid dans la plupart des économies avancées, rappelle l'OIT.
Elle indique que cette hausse était particulièrement apparente dans les professions hautement qualifiées et chez les femmes, mais a averti qu'elle était également due à une augmentation des emplois informels, pour lesquels les protections sociales font généralement défaut.
Et la situation s'est aggravée ces derniers mois, souligne l'organisation, qui estime que le niveau des heures travaillées était inférieur de 1,5% au 3eme trimestre à celui d'avant la pandémie, soit un déficit de 40 millions d'emplois à temps plein.
Cette baisse vient se conjuguer à une flambée des prix qui fait baisser le salaire réel dans de nombreux pays.
L'inflation devrait y atteindre 30% d'ici la fin de l'année et l'emploi y est inférieur de 15,5% au niveau de 2021 ce qui représente une perte de 2,4 millions d'emplois depuis le début de la guerre. C'est moitié moins que la projection initiale de l'OIT, mais les forces ukrainiennes ont depuis reconquis beaucoup de territoire.