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L’UM6P et l’AMA s'associent pour former les futurs actuaires marocains en conformité avec les standards internationaux

Experts incontournables en matière de gestion et de mesure des risques dans des domaines tels que la finance, l'assurance ou la couverture sociale, les actuaires assument des missions de première importance. Pour relever les enjeux du développement économique et financier, l'Africa Business School (ABS), relevant de l'Université Polytechnique Mohammed VI (UM6P), et l'Association marocaine des actuaires (AMA) s'associent aujourd'hui pour former des experts marocains en actuariat, conformément aux standards internationaux, pour les secteurs de la banque, de l'assurance, des fonds de pension, de la sécurité sociale et des marchés de capitaux.

L’UM6P et l’AMA s'associent pour former les futurs actuaires marocains en conformité avec les standards internationaux

Pour faire évoluer le corps de métier de l'actuariat au Maroc, l'Université Polytechnique Mohammed VI (l'UM6P) et l'Association marocaine des actuaires (AMA) se sont associées, mettant au point un nouveau programme destiné à former les futurs actuaires marocains suivant un cursus élaboré conformément aux normes de l'Association actuarielle internationale (AAI). «Au vu des chantiers stratégiques en finances, en assurances et en couverture sociale que connaît notre pays, l’actuariat fait désormais partie des secteurs professionnels incontournables à l’avenir», a indiqué le président de l’UM6P, Hicham El Habti, qui intervenait dans le cadre d’un workshop intitulé «L’actuariat : de la formation à l’intérêt public».
Organisé jeudi 23 avril dans les locaux de l’ABS à Rabat, ce workshop s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du protocole d’accord signé entre l’UM6P et l’AMA, lequel vise essentiellement la mise en place d’un Centre d’excellence actuarielle à l’UM6P. «Nous avons signé avec l'UM6P un partenariat portant sur trois volets :
• Une formation exécutive pour les actuaires professionnels qui souhaitent être reconnus comme tels en conformité avec les critères internationaux.
• Une formation de base en actuariat de niveau bac+5 qui sera dispensée à l'UM6P, selon les standards américains, pour assurer aux futurs actuaires marocains une vocation internationale.
• Le troisième volet consiste à mettre en place le Centre d'excellence, lequel prend en charge les deux formations précitées, mais assurera également une mission de recherche et de développement, dans la mesure où nous avons des sujets d'actualité au Maroc requérant de la R&D», explique dans une déclaration au «Matin» le président de l’AMA, Mohamed Amrani.

Les tables de mortalité au Maroc comptent parmi ces sujets d'actualité qui nécessitent un travail de recherche et de développement, souligne le président de l'AMA. «Jusqu'à présent, la loi renvoie aux tables de mortalité françaises, mais on sait que la mortalité au Maroc n'est pas la même qu'en France. Il faut donc que nous ayons nos propres tables nationales de mortalité. Aussi, il y a des enjeux de réforme de la protection sociale et de la retraite qui impliquent des mécanismes actuariels qu'il faut déployer et le Centre d'excellence nous permettra de nous appuyer sur des outils techniques, mathématiques et informatiques, pour répondre aux besoins de développement. Il y a aussi d'autres sujets comme le risque de crédit, la notation internationale, l'assurance maladie et bien d'autres défis à relever, notamment dans le cadre du nouveau modèle de développement, auxquels ce Centre d'excellence apportera des réponses», indique M. Amrani.

«Nous travaillons à l'élaboration d'un programme de formation unique en partenariat avec l'AMA pour former des actuaires. Ces professionnels, au sein des compagnies d'assurance par exemple, sont chargés de calculer le risque et en fonction de ces calculs on peut fixer le tarif d'une police d'assurance. C'est un métier qui fait appel à de nombreuses connaissances liées à la gestion et à la finance et qui nécessite des compétences en statistiques, en modélisation et en prédiction. L'objectif de l'ABS, qui est la business school de l'UM6P, est de créer une formation qui réponde aux besoins du marché. Aujourd'hui, il y a un réel besoin d'actuaires au Maroc et notre ambition est de former des personnes hautement qualifiées dans cette spécialité», affirme dans une déclaration similaire le directeur des affaires académiques d’ABS, Benoît Aubert.

Le professeur Jean-Michel Ghidaglia, de l'UM6P, nous explique pour sa part que «le rôle de la recherche, notamment dans le domaine de l'actuariat, est de fournir des techniques de prévision actualisées. Au cours des vingt dernières années, les outils de prévision s'appuyant sur l'informatique ont progressé de manière phénoménale, ce qui permet de résoudre des modèles extrêmement complexes, que nous ne pouvions pas résoudre il y a vingt ans, et dans des temps extrêmement courts».
Il est à noter que le président de la «Society of actuaries» (SOA), John Robinson, qui est la plus grande association d'actuaires au monde avec plus de 30.000 membres, a participé à l'animation de ce workshop. Dans une déclaration à la presse, il a dit que «la SOA est prête à encadrer la formation des actuaires marocains». «Le processus prend du temps, en moyenne 8 ans», a-t-il précisé, ajoutant qu'il s'étend au-delà de la formation académique, d'où la nécessité pour les employeurs de mettre à la disposition des actuaires les ressources nécessaires pour compléter leur formation de base.
 

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