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L’UMT tacle le gouvernement sur la réforme des retraites

Après les débuts prometteurs des réunions organisées dans le cadre du deuxième round du dialogue social, les choses semblent se compliquer entre le gouvernement et l’Union marocaine du travail (UMT). La centrale syndicale la plus représentative n’a pas apprécié la diffusion, par les services du ministère de l’Économie et des finances, de certains éléments de la première réunion de la commission chargée de la réforme du système de retraite. Des éléments interprétés par l’opinion publique comme les prémices d’un accord sur la réforme et que le syndicat, dirigé par Miloudi Moukharik, affirme ne pas avoir validés.

L’UMT tacle le gouvernement sur la réforme des retraites

La réforme des retraites est un dossier épineux qui suscite de houleux débats à chaque fois qu’il y a des actions pour apporter des changements au régime existant – on se rappelle comment une réforme avait été adoptée du temps du gouvernement Abdelilah Benkirane. En effet, durant le premier mandat du gouvernement islamiste, la réforme du système des retraites a été difficile à faire passer, tellement la résistance était farouche lors de son examen au Parlement et même avant son dépôt. Une partie de cette réforme avait fini tout de même par être adoptée, non sans contestation (voir «Le plan de réforme de la retraite adopté dans la douleur» (lematin.ma). 

Le même scénario semble se reproduire, et cela même si le contexte et les rapports de forces ont nettement changé. En effet, l’un des opposants les plus farouches à la réforme adoptée par les pouvoirs publics était le front syndical, avec à sa tête l’Union marocaine du travail (UMT), qui avait constitué au sein de la Chambre des conseillers le principal détracteur de ladite réforme. Les relations de cette force syndicale avec le gouvernement en place dirigé par Aziz Akhannouch sont aujourd’hui plutôt amicales. Mais cela n’a pas empêché l’UMT de faire une sortie spectaculaire, à travers laquelle elle vise pratiquement à «recadrer» le gouvernement, et plus particulièrement le département de l’Économie et des finances, au sujet de la première réunion ayant eu lieu dans le cadre du dialogue social concernant la réforme des retraites. Que s’est-il passé ? 
Tout a commencé avec les échanges, la semaine dernière (mercredi 5 octobre 2022), lors de la première réunion de la commission chargée de la réforme du système des retraites, dont la création s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des conclusions de l’Accord social et de la Charte nationale du dialogue social. Suite à cette réunion, le département des Finances, dirigé par Nadia Fettah Alaoui qui se trouve également être membre du bureau politique du RNI, qui préside cette commission, a fait diffuser, à grande échelle, l’exposé de la vision de réforme prônée par les pouvoirs publics ainsi que les modalités de fonctionnement de la commission.

Ce qui a été considéré comme étant le fruit de l’accord entre les partenaires représentés au sein de cette structure (gouvernement, syndicats et patronat).
La démarche a déplu à l’UMT, d’autant plus que la centrale a été attaquée, notamment sur les réseaux sociaux, et accusée de suivre aveuglément la vision de l’actuel gouvernement. Le syndicat dirigé par Miloudi Moukharik était donc obligé de réagir et d’apporter des précisions à travers un communiqué incendiaire signé par son secrétariat national. «En raison de la publication de documents ayant fuité et des lectures erronées qui ont créé la confusion au sein de l’opinion publique, le secrétariat national de l’UMT apporte à ses bases et à l’opinion publique ces précisions», a indiqué la centrale syndicale quelques jours après la réunion de la commission.

Dans ses précisions, l’Union marocaine du travail insiste sur le fait que cette première réunion avait «exclusivement» pour but d’établir un premier contact entre ses membres et d’annoncer le lancement de la Commission. «La réunion ne s’est soldée par aucune résolution», a-t-elle indiqué dans son communiqué. Le syndicat exprime également son mécontentement sur la manière dont le département des Finances a diffusé auprès de l’opinion publique le document incriminé. Document qui était un simple exposé préliminaire sur la méthodologie de travail, mais dont l’objet a été étendu, «comme s’il s’agissait d’un document officiel ayant fait l’objet d’un accord entre les membres de la commission. C’est ce qui a conduit à induire en erreur l’opinion publique travailliste», souligne le secrétariat national de l’UMT.

S’attaquant plus âprement au département des Finances, la direction du syndicat répète que le document en question «constitue une simple plateforme préparée unilatéralement par ledit ministère. Cela n’a fait l’objet d’aucun accord de la part de l’UMT au sujet d’une grande partie de son contenu et de ses conclusions», est-il souligné. Plus que cela, le syndicat invite le ministère des Finances, qui est chargé de mener à bon port ce dossier, «à respecter les règles et les bonnes pratiques du dialogue social, à adopter une approche plus sérieuse dans le traitement de ce dossier et à faire preuve de plus de responsabilité concernant le processus des négociations. Et ce vu l’extrême sensibilité de ce dossier et en raison de son grand intérêt et du suivi dont il fait l’objet de la part des salariés et l’ensemble de l’opinion publique dans notre pays», lit-on dans le communiqué de l’UMT. 

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