L’Union syndicale des fonctionnaires (USF) appelle le gouvernement à revoir les salaires des fonctionnaires. Dans une note revendicative, le syndicat affilié à l’Union marocaine du travail (UMT) réclame une augmentation de salaire de 1.000 dirhams en faveur des travailleurs du secteur public. Une demande que le syndicat justifie par une forte détérioration du pouvoir d’achat. «En plus de l’impact de la Covid-19, les Marocains font face à une hausse vertigineuse des prix», a assuré le Secrétaire général de l’USF, Laarbi Habchi, dans une déclaration accordée au journal «Le Matin». Mettant en avant le caractère ambitieux du programme gouvernemental notamment avec l’adoption de la devise de «l’État social» par le Chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, le responsable syndical a affirmé qu’il s’agit là d’une véritable occasion pour l’Exécutif de mettre en œuvre sa devise. M. Habchi a affirmé qu'une réponse positive du gouvernement aux revendications syndicales est à même de préserver le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Adressée au gouvernement le mois dernier et rendue publique cette semaine, la note revendicative de l’UMT insiste également sur la revalorisation du salaire minimum dans le secteur public pour le porter à 4.000 DH.
Le syndicat exige également une intégration des fonctionnaires titulaires d’un bac+5 dans l’indice 509 comme c’est le cas pour les pharmaciens et les dentistes. À rappeler que l'application de cet indice pour les médecins du secteur public au Maroc est prévue à partir du mois de janvier 2023. Elle permettra une augmentation importante des salaires qui variera entre 3.600 et 3.900 DH. Composée de 66 points répartis en dix axes, la note de l’USF prévoit également la suppression de l’impôt sur les pensions de retraite ainsi que l’élaboration d’une offre de logement adéquate pour les fonctionnaires. La question de la revalorisation des salaires a été placée en tête des priorités des centrales syndicales lors des dernières réunions avec le gouvernement dans le cadre du dialogue social.
C’était le cas également lors des rencontres relatives au secteur privé. Selon des sources syndicales, cette question fait l’unanimité notamment dans un contexte fortement marqué par la hausse des prix des produits de première nécessité. À rappeler que la fonction publique comptait, en 2021, 570.769 fonctionnaires civils selon les documents accompagnant le projet de loi de Finances 2022. Le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique concentrait à lui seul 44,7% de cet effectif avec quelque 254.940 fonctionnaires, devant le ministère de l’Intérieur (26,7% ou 152.457 fonctionnaires) et celui de la Santé avec (59.127 fonctionnaires, soit 10,4% de l’effectif global).
