Des élections partielles le 12 mai prochain pour pourvoir les sièges vacants à la Chambre des représentants suite aux dernières décisions de la Cour constitutionnelle ayant invalidé l’élection de trois députés. Mais ces élections n’auront aucune incidence sur la configuration de la carte politique de la première Chambre, puisqu’il ne s’agit que de trois sièges invalidés, concernant les circonscriptions locales de Khénifra, Sidi Bennour et Meknès. Suivant l’ordre chronologique du prononcé de ces décisions, ce sont les circonscriptions locales de Khénifra et de Sidi Bennour qui devront abriter les premières élections partielles dont les scrutins sont fixés pour jeudi 12 mai. En ce qui concerne la circonscription de Meknès, il faudra attendre un arrêté du ministère de l’Intérieur fixant la date du scrutin, la date de dépôt des candidatures ainsi que la période de la campagne électorale. Mais au-delà de ces considérations techniques, ce premier scrutin qui intervient après les élections générales du 8 septembre 2021 est pour le moins révélateur des rapports de forces sur la scène politique.
Il s’agit, tout d’abord, d’un message émis par les forces politiques de la majorité qui marquent encore une fois leur solidarité indéfectible. En témoigne la décision prise de soutenir un candidat, certes pas commun, mais qui entre en lice au nom de la majorité dans la circonscription de Khénifra. Car si le candidat présenté porte les couleurs du Parti de l’Istiqlal, les deux autres formations de la majorité ne présentent pas de candidat. Mieux encore, les trois formations politiques ont signé, sur le plan local, un communiqué commun à travers lequel elles appellent leurs troupes à voter pour le candidat istiqlalien. Le candidat soutenu par la majorité n’est autre que Saleh Oughbal, le même élu membre de la Chambre des représentants (au nom de l’Istiqlal) lors du scrutin législatif du 8 septembre 2021 dont le siège a été invalidé par la Cour constitutionnelle en février dernier. Par ailleurs, les trois alliés de la majorité sont même arrivés à avoir l’appui d’une formation de l’opposition, le Mouvement populaire (MP). C’est là un autre signal politique qui renseigne sur la fragilité des formations de l’opposition.
En effet, outre le fait que le MP appuie dans la circonscription de Khénifra le candidat de la majorité, les autres formations de l'opposition présentent des candidats qui s’affrontent dans la même arène. Le Parti du progrès et du socialisme (PPS) présente son candidat, un jeune médecin, et l’Union socialiste des forces populaires (première force de l’opposition) présente également son propre candidat.
Dans la circonscription de Sidi Bennour, on assiste pratiquement à la même configuration puisque la majorité présente l’istiqlalien Mohamed Naji. Celui-là même dont le siège a été invalidé par la Cour constitutionnelle en février dernier. Il se présente face à un candidat de l’USFP, Mustapha Batach, et un candidat de l’Union constitutionnelle, Abdelkrim Amine. Il est fort à parier que les partis de la majorité et de l’opposition adoptent la même attitude s’agissant des prochaines élections partielles (si la Cour en décide ainsi). Pour rappel, la Cour constitutionnelle a déclaré, le 19 avril, l'annulation de l'élection de Badr Tahiri (élu au nom du parti du Rassemblement national des indépendants), élu membre de la Chambre des représentants lors du scrutin législatif du 8 septembre 2021 à la circonscription locale de Meknès.
