Menu
Search
Dimanche 13 Octobre 2024
S'abonner
close
Dimanche 13 Octobre 2024
Menu
Search

Le Maroc s’attend à trois années successives de dette publique record

La dette publique directe du Maroc, qui a connu depuis la crise sanitaire un alourdissement sensible, devra encore augmenter cette année pour atteindre l’équivalent de 77,1% du PIB, selon les dernières données publiées par le FMI. Ainsi, en dix ans, soit entre 2013 et 2022, la dette publique afficherait une hausse de 15,4 points de pourcentage. Et ce n’est pas fini. En 2023, son ratio se situerait à 77,5% du PIB avant de s’envoler à 78% en 2024, son pic sur la période 2022-2027.

Le Maroc s’attend à trois années successives de dette publique record

Déjà à un niveau préoccupant depuis 2020, comme alerté par Bank Al-Maghrib, la dette publique devra encore s’alourdir. Selon une nouvelle publication du Fonds monétaire international (FMI), durant la période 2022-2024, le gouvernement fera face à trois années successives de dette publique record. Celle-ci atteindrait l’équivalent de 77,1% du PIB cette année, contre 76,3% en 2021 et 76,4% un an plutôt. Et ce n’est pas fini. En 2023, son ratio se situerait à 77,5% du PIB avant de s’envoler à 78% en 2024, son pic sur la période 2022-2027. En mars dernier, à l’issue de la première réunion de son Conseil pour l'année 2022, la banque centrale a également estimé que l’endettement du Trésor resterait à des niveaux élevés les deux prochaines années.

Déjà en février 2022, l’encours de la dette publique directe aurait augmenté de 2,6% par rapport à son niveau à fin décembre 2021 pour atteindre un niveau historique de 907,9 milliards de DH, contre 747,2 milliards en 2019, soit avant la pandémie. Ces 907,9 milliards de DH sont constitués à hauteur de 703,2 milliards de dette intérieure et 204,7 de celle extérieure. Selon le FMI, les pays du monde entier accumulent les effets d’une succession de chocs depuis la crise financière mondiale. Les mesures budgétaires extraordinaires prises en réponse à la pandémie ont entraîné une augmentation des déficits budgétaires et de la dette publique. C’est le cas pour le Maroc qui, devant l’ampleur de la crise de la Covid-19 et l’aggravation du besoin de financement, a multiplié ses sources de financement extérieures, selon Bank-Al Maghrib. Le pays avait depuis 2020 intensifié ses tirages auprès des partenaires multilatéraux et bilatéraux, procédant au tirage de la totalité de la ligne de précaution et de liquidité (LPL), soit l’équivalent de 3 milliards de dollars, et effectuant deux émissions sur le marché financier international. La première s’est déroulée en deux tranches de 500 millions d’euros chacune.

Le deuxième emprunt obligataire, qui a marqué le retour du Maroc sur le compartiment du dollar après une absence de 7 ans, s’est déroulé en trois tranches portant sur des montants de 750 millions, 1 milliard et 1,25 milliard de dollars. Ainsi, en 2020, la dette publique directe a dépassé, pour la première fois, la barre des 800 milliards de DH, à 832,6 milliards, l’équivalent de 76,4% du PIB, contre 64,8% en 2019. En 2021, elle s’est encore alourdie à 885,3 milliards de DH. Selon les dernières données du FMI, entre 2017 et 2021, la dette publique s’est accrue de 11,2 points de pourcentage. Fin de l’année dernière, à l’issue d’une mission virtuelle, le FMI avait prévenu le gouvernement sur le niveau élevé de l’endettement. «Pour renforcer la résilience et disposer de plus grandes marges de manœuvre budgétaires afin de faire face à de futurs chocs, les autorités marocaines devraient réduire davantage le déficit budgétaire global, et rapprocher, à moyen terme, le ratio dette sur PIB de son niveau d’avant la pandémie», avait préconisé l’institution.

Pour y parvenir, ajoute le FMI, le gouvernement devra élargir l’assiette fiscale et en accroître la progressivité, conformément aux principes énoncés dans la loi-cadre, et poursuivre les efforts de rationalisation et d’optimisation de la dépense publique. Or début 2022, le monde entier fait face à un nouveau choc, celui de la crise russo-ukrainienne et ses répercussions, notamment la hausse des coûts d’emprunt et des produits énergétiques et alimentaires. La dette publique mondiale devrait atteindre environ 95% du produit intérieur brut à moyen terme, soit 11 points de pourcentage de plus qu’avant la pandémie. Au Maroc, en dix ans, soit entre 2013 et 2022, la dette publique afficherait une hausse de 15,4 points de pourcentage.

 

Lisez nos e-Papers
Nous utilisons des cookies pour nous assurer que vous bénéficiez de la meilleure expérience sur notre site. En continuant, vous acceptez notre utilisation des cookies.