«Je n'aurais jamais imaginé me réveiller au son des missiles et ressentir cette peur dans les regards des gens». C’est avec ces mots qu’un étudiant marocain à Kiev décrit la situation en Ukraine à la suite de l’attaque russe jeudi 24 février. Pour ceux qui ont décidé de rester en Ukraine, la situation vire au cauchemar après les frappes de l’armée russe. Pour les rassurer, l’ambassade du Maroc à Kiev indique qu’ils doivent respecter les orientations et les mesures de sécurité des autorités ukrainiennes compétentes. Les citoyens «sont tenus de ne pas quitter les lieux de résidence que pour nécessité impérieuse, être munis en permanence de leurs pièces d'identité et de rester en contact permanent avec l'ambassade et la cellule de crise mise en place à cet effet», précise la même source.
Sur place en Ukraine, les quelques étudiants que nous avons réussi à contacter racontent une situation de peur et d’attentisme par rapport au développement des faits. «Nous avons assisté à des scènes de paniques désolantes. Des citoyens se sont réfugiés auprès des citoyens ukrainiens dans des abris ou dans le métro pour éviter les bombardements», raconte un jeune étudiant. Zakaria, étudiant en quatrième année de pharmacie, a déclaré dans une déclaration : «Nous vivons des temps difficiles, aux premières heures du jeudi dans la ville de Dnipro, nous avons entendu une puissante explosion qui a semé la terreur», soulignant qu'«un groupe d'étudiants traverse des conditions psychologiques difficiles». Concernant l'ambiance dans les rues ukrainiennes, Zakaria a ajouté que tout le monde veut fuir la guerre, la situation devient dangereuse. Il a par ailleurs expliqué qu’il n’était pas en mesure de quitter l'Ukraine en raison du retard qu'il a pris dans la réservation du billet direct vers le Maroc, en plus de son prix élevé.
Il a dans ce sens appelé les autorités marocaines à «intervenir de toute urgence pour sauver leurs vies». Sakina, une autre étudiante bloquée à Kiev, a confirmé que la situation est critique. «De nombreux indicateurs indiquent que la guerre continuera de se développer et de s'étendre dans les heures et les jours à venir», dit-elle. Elle a noté qu'il y a une forte pression sur les commerces et les aéroports et que tout le monde craint les conséquences de l'intervention militaire russe. Et de poursuivre : «Nos parents sont très inquiets et effrayés, et ils nous appellent tout le temps pour avoir de nos nouvelles». Elle nous a expliqué que «la plupart des étudiants n'ont pas pu quitter le sol ukrainien, en raison de la pression de la part des universités, car ils étaient menacés d’expulsion après avoir refusé d'adopter la méthode d'enseignement à distance». Pour ces étudiants, ainsi que les Marocains résidant en Ukraine, il reste la voie terrestre pour fuir le pays. Pour cela, l’ambassade du Royaume à Kiev fait savoir qu’elle œuvre, en étroite coordination avec les ambassades du Royaume dans les pays voisins, à faciliter l'opération de transit dans des conditions sûres. Vu la fermeture de l'espace aérien ukrainien, l'ambassade invite les Marocains désireux de quitter l’Ukraine à se rendre aux points d'accès frontaliers avec la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie où des cellules d'accueil et d'accompagnement seront mises en place. En outre, l'ambassade appelle les citoyens marocains à prendre contact avec la cellule de crise au siège du ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger sur les numéros verts : 0800502683 (à partir de l'Ukraine), et 0537663300 (à partir du Maroc).