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Marrakech : La Fondation Guéliz pour la défense du patrimoine architectural voit le jour

Marrakech : La Fondation Guéliz pour la défense du patrimoine architectural voit le jour
Les membres du bureau fraîchement élus.

Ils sont architectes, professeurs universitaires, fonctionnaires du secteur public, investisseurs, commerçants, managers, penseurs, artistes et appartenant à d’autres corps de métiers. Ils sont Marrakchis, de naissance ou d’adoption, écœurés de voir le patrimoine architectural et urbanistique de la cité ocre sacrifié sur l’autel de la spéculation immobilière. Autant de raisons qui les ont poussés à créer, le weekend dernier, une institution baptisée Fondation Guéliz. Le nouveau-né s’assigne pour missions la mobilisation autour du patrimoine architectural de Marrakech et sa défense, mais aussi autour de son patrimoine culturel et environnemental. Selon Mekki Rahmouni, architecte et président fraîchement élu de la Fondation, celle-ci aura pour mission d’intervenir auprès des autorités afin de trouver des alternatives visant à protéger le patrimoine architectural, ainsi que d’œuvrer en concertation avec les différents partenaires institutionnels afin de faire éclore un plan d’action. «Dans l’immédiat, nous sommes en concertation avec la commune, car nous souhaiterions instaurer une journée du patrimoine, à même de faire de la sensibilisation autour de cet héritage, ainsi que de débattre des différentes questions portant sur sa protection et sa valorisation», indique-t-il.

Et d’ajouter : «Auparavant, la cité ocre abritait une biennale du patrimoine, ainsi qu’un mois du patrimoine, malheureusement, ces événements ont tout bonnement été abandonnés». Fondateur du groupe «Guéliz» sur Facebook depuis 4 ans, suite auquel la Fondation qui porte le même nom verra le jour, Mekki Rahmouni explique que plus de 130 édifices à protéger sont répertoriés à Marrakech. Ils sont classés en trois catégories selon le niveau de leur importance. Les catégories A et B sont prioritaires et sont à préserver, tandis que les édifices classés dans la troisième catégorie revêtent un caractère qui relève de la mémoire collective. Pour sa part, Hicham Aït Lahcen, cadre bancaire et secrétaire général de la Fondation, explique que celle-ci s’attèlera aux questions liées au développement, à l’environnement et à toutes sortes d’aspects touchant de près ou de loin à la ville et au bien-être de ses habitants. «Au départ, nous militions en mode virtuel sur les réseaux sociaux, puis l’idée est venue de passer au réel à travers un appel au groupe, afin de s’organiser dans un cadre légal et associatif.

C’est aujourd’hui chose faite et nous avons procédé au dépôt du dossier de la Fondation auprès des autorités compétentes», souligne-t-il. Quant à la conjoncture liée à l’accélération du processus de passage du virtuel au réel, elle repose sur la démolition, au début de ce mois de mai, d’un des édifices mythiques de la cité ocre. Il s’agit de l’immeuble Office chérifien de l’habitat (OCH). Un acte qui avait suscité une vague de colère chez la population marrakchie, notamment au sein de la communauté des architectes à travers l’indignation exprimée par le Conseil régional de l’ordre de Marrakech-Safi. Occupant une superficie de 1.400 m, l’immeuble OCH, construit en 1952, était le dernier bâtiment de type paquebot, après la démolition d’un premier auparavant. Un bâtiment qui était, selon Mekki Rahmouni, en très bon état. Par ailleurs, la Fondation Guéliz compte répertorier les différents édifices architecturaux ainsi que les espaces publics, culturels, artistiques et sportifs datant de l’époque coloniale. Ses membres se disent parés à prendre toutes les dispositions légales afin de défendre ce patrimoine auprès des institutions étatiques de tutelle, et de le protéger contre tout acte de défiguration ou de dégradation.

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