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Masdar, une ville innovante à Abou Dhabi

Dans le cadre d’une visite organisée par TotalEnergies Maroc à la ville verte Masdar à Abou Dhabi, un groupe de représentants de sociétés marocaines a eu l’opportunité de découvrir l’exemple novateur d’une communauté durable qui prospère grâce à un écosystème multipartenaires.

Masdar est née du concept d’une ville verte dynamique focalisée sur la convergence de la durabilité, de l’innovation, des affaires et de la communauté. Elle se veut un milieu de fusion et de génération d’idées capable d’accompagner les nouvelles technologies durables à se concrétiser et à prospérer dans le marché local et mondial. Le groupe présidé par le DG de Total Maroc, M. Abdesslam Rhnimi, a été chaleureusement accueilli par M. Mohammad Abdelqader El Ramahi, directeur de gestion d’actifs et des services techniques de la division Énergie propre. Il était accompagné de collègues et partenaires, notamment la Marocaine Mme Selwa Moussaoui, Senior Manager Business Development & Investment au sein de Masdar. M. El Ramahi a souligné la qualité des relations des deux pays frères et les multiples partenariats avec le Maroc. Il a aussi expliqué les différents concepts mis en œuvre pour la synergie des techniques ancestrales et modernes afin de réaliser une ville sans empreinte carbone, grâce à une gestion intelligente de la pression de l’air, du vent et des ombres. La ville verte bénéficie aussi de différentes techniques innovantes et durables de climatisation, de récupération d’eau et de génération d’énergie. Grâce aux techniques développées avec les partenaires, Masdar a pu améliorer significativement le rendement des systèmes photovoltaïques.

Comme l'a expliqué M. El Ramahi, l’énergie solaire produite au début par Masdar était 11 fois plus chère que le prix référence du CCGT (combined cycle gas turbine). Toutefois, grâce à la volonté de construire une économie et d’investir dans le futur, l’État émirati est intervenu pour financer l’écart durant toute la période d’incubation du projet. Cette subvention du surcoût a permis à la recherche et à la production d’améliorer leurs performances jusqu'à obtenir une énergie électrique propre et assez compétitive. Cette évolution notable sur les différentes techniques de production de l’énergie durable a permis à Masdar de devenir un acteur mondial intervenant dans plus de 44 pays afin de produire plus de 15 GW d’énergie propre. À préciser aussi que Masdar fait partie du consortium EDF ayant remporté le marché Noor Midelt qui, selon notre hôte, pourrait révolutionner l’industrie solaire, car basé sur un mix parfait entre l’énergie photovoltaïque (PV) à 62,5% et la technologie solaire thermodynamique (CSP). Malheureusement, ce grand projet est à l’arrêt depuis deux ans, alors qu’il constitue, selon les dires de l’expert, une solution optimale qui évite les problèmes d’intermittence et d’indisponibilité des sources éoliennes et solaires tout en ayant un coût optimisé.

C’est aussi la solution la plus proche des techniques de base de production de l’électricité, notamment celle hydraulique qui nécessite des barrages et surtout la bénédiction d’avoir des fleuves à fort débit. Il a aussi cité une solution innovante qui a été développée ces cinq dernières années et qui se base sur l’incinération des déchets, faisant ainsi d’une pierre deux coups, se débarrasser des détritus tout en produisant de l’électricité. La ville de Masdar force l’admiration par sa réussite à mettre en place un vrai hub technologique et communautaire respectueux de l’environnement et résolument tourné vers la recherche écoresponsable avec réalisation de profits. En plus, c’est un acteur clé dans la dynamisation de la chaîne de valeur de l’innovation, à savoir la recherche et le développement, la conception de nouvelles technologies, le déploiement et les tests au sein de la ville verte et, enfin, la commercialisation des applications opérationnelles à travers le monde. Comme affirmé par M. El Ramahi, la mission de Masdar est de générer une macroéconomie et non une microéconomie.

Ceci en créant de nouveaux secteurs, une nouvelle demande, une technologie et un savoir-faire et, au final, réussir à diversifier l’économie, améliorer le PIB et surtout être un «first mover», un pionnier et un exportateur de technologies de rupture. Aujourd’hui, Masdar aspire à réitérer le succès réalisé en énergies renouvelables dans le domaine de l’hydrogène vert, notamment en actionnant des partenariats stratégiques long terme, comme c’est le cas avec TotalEnergies pour le développement d’un carburant d’avion écoresponsable. Cette dynamique rappelle celle de l’OCP-UM6P à Benguérir, qui a créé une vraie «Silicon Valley» africaine. Pôle d’excellence, l’UM6P est aujourd’hui le cœur innovant de plusieurs projets phares au Maroc et en Afrique. Les deux acteurs marocain et émirati gagneraient à explorer des pistes de synergie.

Masdar, symbole du passage d’une économie des ressources à une économie du savoir

La ville de Masdar est née en 2006 comme résultat de la volonté de l’Émirat d’Abou Dhabi de passer d’une économie des ressources à une économie du savoir. Dotée de grandes ressources naturelles en hydrocarbures, Abou Dhabi a rapidement compris que ces ressources n'étaient ni durables ni renouvelables. Le choix s’est donc porté sur le développement du savoir-faire industriel multisectoriel et utile à la planète. Cette vision stratégique se concrétise à Masdar, une communauté urbaine durable, composée d’un cluster de technologies propres, d’une zone franche d’affaires et d’un quartier résidentiel avec des commerces de proximité et des espaces verts publics. L’écosystème Masdar héberge, notamment, plus de 1.000 entreprises en zone franche, un accélérateur de start-ups Catalys, des universités de renommée mondiale ainsi que des joint-ventures avec des acteurs internationaux.

 

Kamal El Alami

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