Menu
Search
Lundi 16 Décembre 2024
S'abonner
close
Lundi 16 Décembre 2024
Menu
Search

Les maux de Casablanca déballés en marge du «Salon Al Omrane Expo»

Casablanca, capitale économique et ville la plus peuplée du Maroc, souffre de plusieurs maux, notamment en ce qui concerne l’urbanisme. Prenant part, jeudi, à la conférence inauguraletenue en marge de l’événement annuel du Groupe Al Omrane, «le Salon Al Omrane Expo», les principaux responsables de la métropole ont ouvert les débats autour des défis à relever pourassurer un développement intégré de la ville.

Les maux de Casablanca déballés en marge du «Salon Al Omrane Expo»
Ph. Sradni

Dans le cadre d’un débat à la fois franc et constructif, de nombreux acteurs du secteur de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et du secteur immobilier se sont retrouvés, jeudi à Casablanca, pour débattre des défis que représentent l’évolution de la métropole et les effets du foncier et de l’urbanisation grandissante qui devrait s’accentuer pour atteindre une croissance de 75% dans les 12 ou 15 prochaines années. Une réflexion qui n’a pas manqué de rappeler les risques de cette tendance à l'urbanisation irréversible qui se traduit, et continuera de le faire, par une pression en suscitant des besoins supplémentaires qui concerneront l’accès au logement et un cadre de vie décent, des équipements et des infrastructures de base, des activités économiques, l’emploi, etc. Tout cela a été mis en avant lors de la conférence inaugurale ayant lieu en marge de la sixième édition du salon de l’immobilier «Al Omrane Expo» qui a élu domicile à Casablanca.

Une conférence pour laquelle les organisateurs ont choisi un thème d’actualité «L’aménagement urbain, levier d’un développement intégré». Un choix qui explique la focalisation, lors de cette conférence inaugurale, sur les maux urbanistiques qui gangrènent la métropole économique. Des maux qui ont été dénoncés par les trois principaux responsables de cette grande métropole, le wali de la région de Casablanca-Settat, Saïd Ahmidouch, le président de la région de Casablanca-Settat, Abdellatif Maazouz, et la maire de la ville, Nabila Rmili. Ces intervenants ont réagi après avoir écouté le décor brossé, sur un plan national plus global, par le PDG du Groupe Al Omrane, Badr Kanouni. «Comme vous le savez, notre pays continue de connaître une urbanisation importante qui devra s’accentuer pour atteindre les 75% à l’horizon 2030, mettant le Maroc face à des enjeux socio-économiques majeurs.

Les bases du développement urbain durable 

La tendance d’urbanisation irréversible, couplée à la poursuite de la croissance démographique et de l’exode rural, se traduit déjà, et continuera à l’être, par la pression plus que significative des besoins existants, d’une part, mais aussi par celle des besoins supplémentaires à venir, d’autre part», a-t-il indiqué. Il est ensuite revenu sur cinq principaux leviers qu’il a qualifiés d’essentiels pour le développement urbain durable souhaité, mais aussi selon la politique d’anticipation des besoins prônée par le Groupe Al Omrane. Il estime ainsi – premier levier – qu’il faut partager la vision des choix stratégiques de l’État définis au niveau central pour des aménagements urbains intégrés et cohérents avec les infrastructures, équipements publics, espaces verts et activités économiques nécessaires. Le deuxième levier qu’il cite est la déclinaison au niveau territorial de cette vision, par la mise à la disposition des acteurs territoriaux d’un foncier équipé (prêt à l’emploi) dans le cadre de zones d’aménagement concerté. Il a insisté pour dire qu’il s’agit d’opérations qui ne sont pas classiques, mais bien d’opérations urbaines structurantes, qui sont par leur nature des opérations publiques à durées longues (15 ans et plus) et sont exposées au risque de survenance de plusieurs cycles immobiliers.

Le troisième levier qu’il a défendu à cette occasion est celui devant permettre de financer des prix de sortie différenciés, soutenables pour les différentes fonctions retenues (industrie, logistique, tourisme, équipements et autres). «De manière à ce que le prix soit adapté à chaque type de projet en fonction de la catégorie sociale ciblée. L’opérateur public aura par conséquent une commande claire – l’application de la politique publique dans chacune de ses opérations – qu’il devra exécuter sur le terrain, conformément aux choix des acteurs territoriaux», a-t-il expliqué. Le quatrième levier présenté par le PDG du Groupe Al Omrane, Badr Kanouni, réside en quelques mots : «le conventionnement et la gouvernance». À ce niveau, il plaide pour consolider et garantir les approches partenariales dans un cadre contractuel comme mode opératoire permettant de fixer et de pérenniser la vision arrêtée, la mutualisation des moyens et la fixation des engagements des acteurs impliqués (État, collectivités territoriales, opérateurs…).

Le dernier levier proposé est relatif à l’innovation et la R&D. Il estime qu’il est impératif de promouvoir des démarches innovantes et de recherche développement qui contribueront significativement à rehausser l’efficacité des interventions en matière de développement urbain durable. D’ailleurs, à ce propos, il a annoncé que le Groupe a une politique ambitieuse encourageant cette démarche. «Une de nos mesures phares, dans laquelle nous plaçons beaucoup d’espoir, est l’externalisation d’une partie de cette R&D au niveau des startups et des PME marocaines, qui ont beaucoup d’agilité et de compétences et en qui nous plaçons une grande confiance. Tout un programme est mis en place avec nos partenaires IRESEN et Tamwilcom, pour lui donner ensemble toutes les chances de succès en appuyant les jeunes talents marocains désirant faire évoluer les procédés et matériaux dans notre secteur», a-t-il annoncé. Prenant à bras le corps les problèmes qui concernent hautement la métropole de Casablanca, le wali Saïd Ahmidouch a balancé de manière assez franche, lors de cette conférence, que les problèmes de l’habitat sont assez compliqués.

Le problème de l'habitat persiste 

Par ailleurs, il a focalisé sur un problème assez épineux qui souille l’image de la ville. «Tous les responsables ont essayé de traiter les problèmes de l’habitat, mais on a à traiter les problèmes du passé et ses effets, notamment de l’habitat insalubre qui a démarré depuis des années et qui reste très compliqué. Un grand effort a été entrepris par les autorités pour lutter contre l’habitat insalubre et les bidonvilles et des fonds publics importants ont été dépensés. Malheureusement, même s’il y a des résultats importants, on n’est pas encore arrivé à éradiquer ce fléau», regrette-t-il. Raison pour laquelle il a beaucoup insisté sur la synergie de toutes les entités concernées pour travailler ensemble dans cette perspective.

De son côté, le président de la région de Casablanca-Settat, Abdellatif Maazouz, a rappelé les efforts consentis pour l’élaboration de plans de développement et de schémas directeurs d’urbanisme. Il a ainsi appelé à réfléchir à des habitations qui prennent en considération un véritable «espace de vie». Un espace avec des atouts pour le bon vivre et pour investir, afin que la métropole Casablanca demeure la première région économique sur le plan national avec l’ambition de devenir la métropole la plus importante du continent africain. De son côté, la maire de Casablanca, Nabila Rmili, a défendu un volet assez important de cet espace de vie, à savoir les espaces verts.

Elle a regretté que ces espaces constituent moins de 3 mètres par habitant, alors que les standards onusiens appellent à ce qu’ils soient au moins de l’ordre de 10 mètres par habitant, en appelant tous les acteurs concernés à travailler ensemble dans ce sens, notamment dans le cadre des nouvelles structures et zones à aménager. «Nous ambitionnons, pour les six prochaines années, une ville verte qui réutilise les eaux usées, une décharge dotée du tri des déchets, des bâtiments et des constructions dotées de l’efficacité énergétique proportionnelle au nombre des habitants Casablancais. Il faut réfléchir à une charte communale de manière à bâtir selon les principes de l’efficacité énergétique. On travaille, dans cet esprit, pour revoir l’éclairage public, mais aussi sur de nouveaux bâtiments qui respectent l’efficacité énergétique», a-t-elle annoncé.

 

Lisez nos e-Papers
Nous utilisons des cookies pour nous assurer que vous bénéficiez de la meilleure expérience sur notre site. En continuant, vous acceptez notre utilisation des cookies.