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Hausse des prix de l’énergie, indexation des prix des carburants, Conseil de sécurité énergétique et augmentation des capacités de stockage sont les grands axes analysés par Mehdi El Fakir, expert-comptable et analyste économique qui a été l'invité de «L’Info en Face». «Cette hausse ne pourra être soutenable. Elle inquiète sérieusement. Non seulement elle presse les ménages et stresse leur pouvoir d’achat, mais également les professionnels», a souligné El Fakir. Commentant l’annonce faite par le ministre de l’Équipement, Nizar Baraka, sur l’indexation, l’expert-comptable précise que ce mécanisme est une sorte de flexibilisation du prix. «Nous n’allons pas libéraliser les prix, nous allons fixer un minimum et un maximum. Si le prix est inférieur au minimum fixé, c’est de l’argent que nous allons mettre de côté pour financer l’augmentation par la suite», indique-t-il. Face aux problèmes d’approvisionnement liés à la crise russo-ukrainienne, l’analyste pointe du doigt le surenchérissement dans un contexte de rareté et par conséquent la difficulté à trouver des fournisseurs. «Je crains que des Directives Royales n’aient pas été suivies.
En effet, le Discours Royal de l’ouverture de la session parlementaire a appelé à la constitution de stocks stratégiques d’énergie et de denrées alimentaires. La question qui se pose aujourd’hui, c’est pourquoi l’Exécutif n’a pas suivi ces Directives à la lettre ?» s’interroge l’expert-comptable. «Sa Majesté, lorsqu’il a parlé de la constitution de stocks stratégiques, c’était tout simplement par anticipation». Stocker de l’énergie devient d’autant plus important et urgent suite à la sonnette d’alarme tirée par la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, qui avait déclaré que le stock de sécurité de gasoil au Maroc ne couvrait plus que 26 jours contre les 60 jours prévus par la loi. «Là encore, la vraie question est de savoir si nous avons des infrastructures de stockage.
La réponse est que ces infrastructures n’ont pas évolué depuis 2015. Il était question que le gouvernement loue des citernes à la Samir, mais le projet a été résilié. Lorsque Leila Benali parle de Conseil de sécurité énergétique, le sujet devient brûlant et des solutions à très court terme deviennent urgentes», souligne Mehdi El Fakir. Il faut donc stocker et vite. Pour ce faire, «il faut renouveler le contrat avec l’État pour avoir un stock stratégique. Il y a des citernes (la Samir), il faut les exploiter. Et pour aider la Samir à renaître de ses cendres, il faut transformer ses créances en participation», note-t-il. Attendu lundi devant les parlementaires, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, devra donc bien préparer sa copie, selon Mehdi El fakir, et préparer des alternatives, «parce que le débat risque d’être houleux».
