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Nouvelle impulsion au projet du gazoduc Nigeria-Maroc

Sediko Douka de la CEDEAO : La construction du gazoduc Nigeria-Maroc pourra démarrer à l’horizon 2025-2026.

Nouvelle impulsion au projet du gazoduc Nigeria-Maroc
Ph. Kartouch

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), la République Fédérale du Nigeria et le Royaume du Maroc ont signé, hier à Rabat, un mémorandum d’entente relatif au Gazoduc Nigeria-Maroc. La signature de ce mémorandum représente une étape importante dans le processus de réalisation de ce chantier, fruit de la vision clairvoyante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et du Président nigérian Muhammadu Buhari. «Nous avons mené, depuis la signature de l’accord entre le Maroc et le Nigeria, des études de faisabilité. Nous sommes actuellement à la fin de l’étude d’ingénierie détaillée qui va nous permettre d’aller vers l’étape des appels à candidatures. Nous avons associé, depuis le début, la Cédéao à l’évaluation des différentes étapes et elle a travaillé avec nous», nous a expliqué, à l’issue de la signature du mémorandum d’entente, la directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra. 

Signé côté marocain par Mme Benkhadra, par Sediko Douka, commissaire Infrastructure, énergie et digitalisation de la Cédéao et du côté nigérian par le président-directeur général de la National Nigerian Petroleum Company Limited (NNPC), Mallam Mele Kolo Kyari, ce mémorandum d’entente confirme l’engagement de la Cédéao et l’ensemble des pays traversés à contribuer à la faisabilité de cet important projet qui, une fois achevé, fournira du gaz à l’ensemble des pays de l’Afrique de l’Ouest et permettra également une nouvelle voie d’exportation vers l’Europe. C’est ce qu’a tenu à relever la directrice générale de l’ONHYM, qui a mis en avant l’engagement de la communauté de la Cédéao, qui représente 14 pays sur les 16 États concernés par le projet du gazoduc Maroc-Nigeria. «Le rôle de la Cédéao est de faire en sorte que ses membres adhèrent à ce projet. Ce qui est déjà le cas puisque la Communauté a accompagné les différentes étapes de ce projet. Cela est d’autant plus important qu’on va passer maintenant à l’étape des études environnementales et d’autres études ainsi qu’à la phase de finalisation du tracé. Donc le soutien de tous les pays et leur apport en matière d’informations complémentaires sont essentiels à la réussite de ce chantier. Toutes les parties prenantes ont souligné leur engagement pour ce projet important pour le développement de notre continent et la région ouest-africaine.

Les 13 pays atlantiques de la Cédéao sont concernés ainsi que trois pays enclavés, le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Ces derniers seront également alimentés par le gaz dans le cadre de ce projet», nous a-t-elle expliqué Pour sa part, le représentant de la Cédéao, Sediko Douka, a rappelé l’importance de ce projet pour l’intégration des pays africains. Il a salué le fait que les structures de la Communauté aient été associées à toutes les réunions qui avaient eu lieu dans le cadre de ce projet. Sur le plan du financement, il a déclaré : «un seul partenaire ne peut pas financer seul un tel projet. Il y a la Banque islamique de développement qui a déjà donné des dons que nous avons utilisés pour mener les études de faisabilité ainsi que de pré-faisabilité du projet. La prochaine étape, c’est de mener des études d’ingénierie d’exécution. Après, il faut chercher des investisseurs publics ou privés», a-t-il précisé. Et d’ajouter que la construction du gazoduc Maroc-Nigeria pourra démarrer à l’horizon 2025-2026. Pour rappel, le gazoduc longera la côte ouest-africaine depuis le Nigeria, en passant par le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie jusqu’au Maroc. Le projet sera connecté par la suite au Gazoduc Maghreb Europe et au réseau gazier européen. Cette infrastructure devra permettre aussi d’alimenter les États enclavés du Niger, du Burkina Faso et du Mali. Selon les signataires du mémorandum d’entente, ce projet stratégique devra participer à l’amélioration du niveau de vie des populations, à l’intégration des économies de la sous-région et à l’atténuation de la désertification, grâce à un approvisionnement en gaz durable et fiable. Le gazoduc aura également des retombées économiques considérables sur la région, en exploitant une énergie propre qui respecte les nouveaux engagements du continent en matière de protection de l’environnement. Un chantier réfléchi dans une vision de coopération Sud-Sud devant permettre de donner à l’Afrique une nouvelle dimension économique, politique et stratégique. 

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Amina Benkhadra : «Des mémorandums d’entente bientôt signés avec la Mauritanie et le Sénégal» 

Notre continent a besoin d’un projet de cette envergure qui va permettre d’assurer l’accès dans de bonnes conditions à l’énergie, à l’électricité et qui permettra de développer l’ensemble du secteur industriel, minier et le développement de la région. C’est également un projet d’intégration régionale qui répond parfaitement au vœu de S.M. le Roi qui n’a cessé de contribuer au développement du continent à travers le renforcement des relations entre le Maroc et l’ensemble des pays africains pour la création d’un marché intégré pour la croissance et la prospérité de la population. Aujourd’hui, ce sont 400 millions d’habitants qui sont concernés par ce projet stratégique. Je voudrais également saluer la Mauritanie et le Sénégal qui vont également contribuer à fournir du gaz à ce gazoduc, à la faveur des découvertes importantes qui sont en cours de développement. Nous avons également préparé des mémorandums d’entente qui seront bientôt signés avec eux».

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