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Mesures anti-sécheresse : le gouvernement invité à s’expliquer d’urgence au Parlement

Bien que le gouvernement ait annoncé jeudi dernier le lancement prochain d’une série de mesures destinées au secteur agricole qui fait face à une sécheresse des plus sévères, les députés des partis de l’opposition viennent d’adresser une correspondance aux présidents de quatre commissions parlementaires permanentes demandant la tenue d’une réunion urgente. Les députés demandent la présence des ministres concernés directement par le retard des pluies, à savoir ceux de l’Économie et des finances, de l’Intérieur, de l’Agriculture et l’Équipement et de l’eau. Le but est d’examiner les mesures à mettre en place pour faire face aux conséquences du retard des pluies sur le secteur agricole, sur les ressources hydriques et sur le pouvoir d’achat des populations, notamment dans les zones rurales enclavées.

Mesures anti-sécheresse : le gouvernement invité à s’expliquer d’urgence au Parlement

La pression sur le secteur agricole, en proie à une sécheresse des plus sévères, mobilise les représentants de la Nation. En effet, les groupes et groupements parlementaires des partis de l’opposition viennent d’adresser une correspondance aux présidents des quatre commissions permanentes au sein de la Chambre des représentants concernés par cette question pour les solliciter pour tenir des réunions en urgence en présence des ministres concernés afin d’examiner les mesures à mettre en place pour faire face aux conséquences d’une année agricole qui s’annonce des plus difficiles.

Dans cette correspondance dont «Le Matin» dispose d’une copie, les différentes composantes de l’opposition, qui ont choisi d’accorder leurs violons pour jouer la même partition, ont sollicité la présence de quatre ministres en vue d’exposer les grandes lignes du plan d’action gouvernemental anti-sécheresse. Bien que le gouvernement ait déjà annoncé jeudi dernier, à travers son porte-parole Mustapha Baïtas, le lancement prochain d’une série de mesures dédiées à l’actuelle campagne agricole, les députés tiennent visiblement à avoir plus de détails sur les actions prévues pour soutenir chaque secteur agricole. «De nombreux indicateurs du secteur agricole sont en berne, il est temps de mettre en place un programme d’urgence global pour sauver ce qui peut l’être encore», souligne Abderrahim Shahid, président du groupe parlementaire socialiste et coordinateur général des partis de l’opposition, dans une déclaration accordée au «Matin». Dans le détail, on apprend que la ministre de l’Économie et des finances est sollicité au sein de la Commission des finances pour répondre aux interrogations des députés au sujet des conséquences économiques et sociales de la sécheresse et son impact sur le pouvoir d’achat des citoyens.

Les parlementaires souhaiteront aussi interpeller l’argentière du Royaume sur la vision du gouvernement pour alléger l’impact de la crise ainsi que la possibilité d’une révision des indicateurs prévus dans la loi de Finances 2022. Car l’hypothèse d’une récolte céréalière de 80 millions de quintaux retenue par le gouvernement dans cette loi, prévoyant un taux de croissance de 3,2%, est certainement loin d'être atteinte. Il en est de même pour l'hypothèse de 75 millions de quintaux retenue par Bank Al-Maghrib, qui table sur un taux de croissance de 2,9%. Compte tenu de l'état pluviométrique qui prévaut actuellement, les prévisions des spécialistes vont dans le sens d'une récolte céréalière de 40 à 50 millions de quintaux, pour autant que le ciel se montre plus clément. Le ministre de l’Agriculture sera pour sa part interpellé au sein de la Commission des secteurs productifs, sur sa stratégie visant à réduire l’impact de la sécheresse sur le secteur agricole en général et celui de l’élevage du bétail en particulier frappé également de plein fouet pour les retards de pluies.

Les députés de l’opposition prévoient également de soulever la question de la raréfaction des ressources hydriques, surtout avec la baisse importante des réserves dans les différents barrages. Dans ce sens, le ministre de l’Équipement et de l’eau est d’ailleurs attendu de pied ferme, en compagnie du directeur général de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable pour répondre aux interrogations des parlementaires. Selon le président de la Commission des infrastructures, de l’énergie des mines et de l’environnement, Mohammed Mellal, la date de la réunion a déjà été fixée. Elle est prévue pour le 1er mars et sera consacrée à l’examen des moyens déployés par ce département pour garantir la sécurité hydrique. Enfin, le ministre de l’Intérieur est invité au sein de la Commission de l’intérieur pour répondre aux interrogations des parlementaires ayant trait aux mesures mises en place pour accompagner la population visant dans les zones rurales et montagneuses directement impactées par la sécheresse.

Le déficit actuel en précipitations est particulièrement préoccupant, dans le contexte marqué par la pandémie et ses aléas. Une pandémie qui a pratiquement ruiné des secteurs comme le tourisme, mais pas le secteur agricole, qui est resté jusqu'à aujourd'hui très bien loti et a même enregistré une campagne exceptionnelle l'année dernière. Mais cette année, le retard des pluies complique la donne et appelle des mesures urgentes de soutien, notamment au profit des petits agriculteurs et éleveurs. Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, avait déclaré jeudi dernier, lors du point de presse à l'issue du Conseil de gouvernement, que l'Exécutif comptait déployer une série de mesures pour gérer les effets de la sécheresse. Mais depuis, aucune annonce n’a été faite. D’où la mobilisation des partis de l’opposition au Parlement qui veulent mettre le gouvernement devant ses responsabilités économiques et sociales.
 

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