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Mardi 19 Mars 2024
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Mohamed Joudar élu Secrétaire général de l'Union constitutionnelle

Sans trop de difficultés, les participants aux travaux du sixième congrès national de l’Union constitutionnelle ont élu, à l’unanimité exprimée par acclamation, les nouvelles instances dirigeantes du parti. Mohamed Joudar a ainsi pris les rênes du parti dirigé jusqu’ici par Mohamed Sajid. Homme de consensus, M. Joudar a convaincu ses trois rivaux de retirer leurs candidatures. Il devra préparer et présenter, dans les prochains jours, la liste des 33 membres du bureau politique qui dirigeront à ses côtés le parti du cheval.

Mohamed Joudar élu Secrétaire général de l'Union constitutionnelle

Un nouveau nom est désormais inscrit dans l’histoire de l’Union constitutionnelle en tant que cinquième personnalité à diriger le parti. Il s’agit de Mohamed Joudar, choisi à «l’unanimité» à l’issue des travaux du sixième congrès, selon des pratiques de vote propres à ce parti. Le même consensus a permis, sans recours aux urnes ou au comptage des voix lors des votes à main levée, d’adopter, par acclamation, le rapport moral, le rapport financier, le document politique ainsi que les nouveaux statuts du parti. L’événement a eu lieu sous la coupole de la salle omnisports couverte du complexe Mohammed V à Casablanca, dans un temps record par comparaison aux congrès précédents ou ceux des autres formations politiques. Ce Congrès s’est déroulé d’ailleurs en trois étapes, sous le slogan «L’Union constitutionnelle : renouvellement et continuité».

Dans un premier temps, de manière très expéditive, les congressistes ont adopté à l’unanimité le rapport moral présenté par le secrétaire général sortant, Mohamed Sajid (qui a fait son apparition après une longue éclipse). À travers le rapport, il a plus donné un aperçu de son parcours au sein du parti et des chantiers économiques du Maroc, sans évoquer son bilan ou ses réalisations à la tête de la formation politique qu’il dirige depuis mars 2015. Le principal message qu’il a délivré lors de son discours est qu’il allait prendre sa retraite politique, sachant qu’il a intégré le parti en 1993. Il a d’ailleurs rappelé qu’il y a de valeureux candidats qui se proposent de lui succéder.

En effet, au démarrage des travaux du congrès, samedi dernier, quatre personnes avaient déposé leurs candidatures. Il s’agit, en plus de Mohamed Joudar, de Chaoui Belassal, l’ancien ministre Hassan Abayba et Mohamed Bensaïdi (candidat qui avait également postulé lors du cinquième congrès avant de retirer, comme d’autres rivaux, sa candidature devant Mohamed Sajid). Après ce rapport moral, le congrès a adopté le rapport financier et le nouveau projet des statuts ainsi que la plateforme politique, tout cela de manière assez expéditive, avant la levée de la séance. L’après-midi, avant de passer à l’étape de l’élection des instances dirigeantes, les congressistes ont poireauté pendant de longues heures (les médias également puisque les travaux de ce congrès leur étaient ouverts). Les dirigeants influents – les anciens membres du bureau politique et les candidats au poste de secrétaire général – s’étaient retirés dans une salle inaccessible à la presse ou aux simples congressistes.

C’est au début de la nuit que les membres du bureau politique ont repris, à nouveau, leurs places sur l’estrade pour annoncer la démission du bureau sortant. Puis, prenant le micro, le président du congrès, Lahbib Dekkak, qui a joué le rôle de l’animateur lors de cette assemblée, a annoncé le désengagement de trois candidats, laissant la voie libre à Mohamed Joudar, chose qui a dû être négociée lors de la retraite des membres influents du parti. De même, Hassan Abayba a été élu, en tant que candidat unique au poste de secrétaire général adjoint, alors que Chaoui Belassal a gardé le statut qu’il avait auparavant, celui de président du conseil national. Tout cela a été validé à l’unanimité, de même que la décision de charger le nouveau secrétaire général de proposer la liste des 33 membres du nouveau bureau politique.

Le troisième moment de ce congrès s’est déroulé dimanche matin (2 octobre), avec un peu de retard. Au menu de cette matinée, les organisateurs de ce conclave ont programmé la tenue de la première réunion du conseil national (dont le nombre a été réduit, selon les nouveaux statuts, passant de plus de 900 personnes en 2015 à 400). Après sa première réunion, cette instance, la plus importante dans l’organisation du parti, a décidé de laisser sa session ouverte dans l’objectif de peaufiner et de discuter la version finale des statuts. Elle restera ouverte également en attendant que le nouveau secrétaire général établisse la liste des membres de son équipe à inclure dans le nouveau bureau politique, liste qui devra être entérinée par le nouveau conseil national.

Histoire de l’Union constitutionnelle

Fondée en 1983 par feu Maâti Bouabid, alors Premier ministre, l’Union constitutionnelle (qualifiée par ses détracteurs de parti de l’administration) a dirigé et participé à de nombreuses majorités gouvernementales. Depuis sa création et jusqu’aux élections de 1997, l’UC a profité d’une majorité confortable au Parlement en tant que premier parti. Après cette date, avec l’avènement du gouvernement d’alternance, il est passé à l’opposition.

Maâti Bouabid a dirigé le parti depuis sa création jusqu’en novembre 1996 (date de son décès), puis c’est Abdellatif Semlali qui lui a succédé avant d’être remplacé (après son décès), en janvier 2001, par Mohamed Abied. Ce dernier est resté à la tête du parti jusqu’en 2015 et a passé le flambeau à Mohamed Sajid lors du cinquième congrès. Lors du sixième congrès, tenu au début de ce mois d’octobre, Mohamed Joudar (qui était passé par plusieurs partis avant d’atterrir, il y a 10 ans, dans les organes de l’UC) a pu arracher le titre de chef de parti devant trois autres candidats qui se sont retirés en sa faveur. Il a ainsi un mandat de quatre ans renouvelable une seule fois (à moins que des circonstances exceptionnelles exigent d’accorder un troisième mandat, précisent les nouveaux statuts).

 

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