Le football a viré dimanche dans la rubrique des faits divers : 160 individus, dont 90 mineurs, arrêtés, et 85 policiers blessés. Ce n’est pas la première fois et ça ne sera pas la dernière que ces actes de vandalisme se produisent dans nos les stades. Les différentes approches essayées par les pouvoirs publics pour résoudre ce problème ont échoué. Nous avons posé cette question à Moncef El Yazghi, chercheur en politique de sport. Ce dernier, de prime à bord, a assuré que les pouvoirs publics ont cru résoudre problème juste en promulguant la loi 09-09 modifiant le Code pénal. «Beaucoup de gens ont cru que la loi 09-09 était une fin en soi. Ladite loi a vu le jour suite aux Directives Royales pour éradiquer la violence dans les stades. Mais elle est incomplète puisqu’elle ne comprend aucun article interdisant l’accès des mineurs aux stades. Du coup, le problème des mineurs est traité via des circulaires de la FRMF qui rappelle à chaque fois que les mineurs doivent être accompagnés par un tuteur. Or on sait comment on accède aux stades», nous a-t-il expliqué.
M. El Yazghi va encore plus loin en assurant que les 14 mesures de la loi 09-09 ne sont pas appliquées. L’interdiction d’accès aux stades par exemple à toute personne impliquée dans des actes de violence n’est pas appliquée. La raison, assure le chercheur, c’est le fait que la commission locale de lutte contre la violence dans les enceintes sportives, qui a pour mission l’exécution des décisions judiciaires prononçant l’interdiction d’assister aux compétitions et aux manifestations sportives, n’a jamais vu le jour. Moncef El Yazghi conclut en disant que la loi-09-09 a été créée pour ne pas être appliquée.
Du coup, on essaye de trouver des justifications à ce phénomène, comme la situation sociale et scolaire difficile des hooligans. Du coup, on se retrouve avec des fauteurs de trouble qui arrivent toujours à s’en sortir en mettant en avant des raisons sociales, grâce à l’intervention des familles ou même des clubs, qui défendent leurs supporters fauteurs de troubles. D’autres spécialistes considèrent que l’approche sécuritaire seule ne résoudrait rien. Le phénomène est d’ordre social et éducatif. Du coup, il faut aussi mener un travail de sensibilisation au le fait que c’est le football qui perd de son aura avec de tels actes.
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«80% des équipements du stade sont saccagés»
Le complexe sportif Moulay Abdellah a été dimanche le théâtre d’actes de vandalisme, œuvres de supporters de l’AS FAR, mécontents après la défaite de leur équipe face au Maghreb de Fès. Le directeur du stade, Abderrahim Naciri, a assuré au «Matin» que 80% des équipements du stade ont été endommagés. «J’ai été traumatisé par ce qui s’est passé hier. Je n’ai jamais vu une violence pareille. On est en train d’évaluer les dégâts matériels. Si on parle par exemple des LED endommagés, cela représente plus de 4 millions de DH, sans compter les pertes causées dans les loges VIP, la pelouse, les sanitaires, les caméras de surveillance et les autres équipements sportifs. Reste à savoir qui va payer cette facture pour remettre le stade à niveau. Est-ce l’AS FAR ou le Maghreb de Fès, ou les deux clubs réunis ?