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Mostafa Labrak : La concurrence existe sur le marché des carburants au Maroc

Malgré l’avis du Conseil de la concurrence sur le marché des carburants au Maroc, l’expert dans le domaine de l’énergie et des carburants Mostafa Labrak estime que la concurrence existe bel et bien sur ce marché. Invité de l’émission l’Info en Face diffusée par Groupe «Le Matin», le DG d’Inergysium consulting insiste sur le fait que le rapport du Conseil était clair : Il n’y a pas d’entente sur les prix entre les opérateurs de ce secteur.

Mostafa Labrak : La concurrence existe sur le marché des carburants au Maroc
Mostafa Labrak

La concurrence existe bel et bien sur le marché du carburant au Maroc, selon l’expert dans le domaine de l’énergie et des carburants, Mostafa Labrak. Invité de Rachid Hallaouy dans l’émission «L’Info en Face», le DG d’Inergysium consulting a livré sa lecture du dernier avis du Conseil de la concurrence sur les marchés des carburants au Maroc et qu’il juge complet. L’expert a également livré sa propre analyse de ce marché sous les feux des projecteurs à cause de la hausse vertigineuse des prix, aussi bien sur le marché international qu’au niveau local.

Avis du Conseil de la concurrence : «un document complet»

Pour M. Labrak, l’avis rendu par le Conseil de la concurrence sur la flambée des prix des intrants et des matières premières au niveau mondial et ses conséquences sur le fonctionnement concurrentiel des marchés nationaux pour le cas des carburants (gasoil et essence) est un document complet qui vient résoudre plusieurs énigmes, notamment à propos des marges des opérateurs de ce secteur. Toutefois, si le rapport dressé par Ahmed Rahhou et ses hommes fait état d’une forte concentration, en amont et en aval, sur ces marchés, l’invité de l’émission «L’Info en Face» estime que la concurrence existe sur ce marché. Les prix pratiqués et les marges qui diffèrent d’un opérateur à l’autre le prouvent, estime-t-il. De plus, on assiste à une hausse importante du nombre d’opérateurs, qui est passé de 13 à 29 en quelques années. 
Affirmant qu’un accompagnement du secteur devait avoir lieu au moment de la libéralisation, l’expert souligne l’importance de la mise à niveau du cadre juridique du secteur. Des choses restent à faire, notamment dans le domaine du contrôle des produits au niveau des stations. Dans ce sens, M. Labrak estime que l’Autorité nationale de régulation de l’électricité (ANRE) pourrait bien jouer le rôle d’autorité de régulation en l’absence d’une autre entité.

Hypertaxation du secteur : une action sans intérêt !

Gagner plus et payer plus. Cette règle a été largement mise en avant par les experts en économie, mais également par plusieurs hauts responsables qui ont soutenu l’idée d’une hypertaxation des secteurs réalisant des hyper-profits, à l’image du secteur des hydrocarbures. Mais pour Mostafa Labrak, une telle mesure n’a pas lieu d’être. En effet, si l’expert adhère à l’idée de l’impôt de solidarité, il affirme que les profits du secteur ne sont pas «si énormes».  En effet, sur un chiffre d’affaire de 60 milliards de dirhams, la marge n’a pas dépassé les 4,5%, pour donner lieu à des profits de 2,7 milliards de dirhams, estime l’expert. Soulignant que le rapport du Conseil de la concurrence n’a pas évoqué d’hyper-profits pour le secteur, M. Labrak a affirmé qu’une hypertaxation serait nuisible pour les petits opérateurs et risquerait de porter un coup de grâce à la concurrence, si ces opérateurs venaient à se retirer. C’est ainsi que l’expert en hydrocarbures préconise plutôt une baisse des impôts sur les hydrocarbures pour permettre une baisse des prix à la pompe. Avec la configuration actuelle, même une baisse des marges des opérateurs n’aurait pas d’impact significatif sur les prix, a-t-il souligné.

Le raffinage : oui, mais à quel prix ?

La seule raffinerie du Maroc est à l’arrêt depuis plusieurs années. La question de sa relance a été fortement posée avec la vague de hausse des prix du carburant à l’international. Si le gouvernement n’a toujours pas donné une réponse définitive sur la reprise des activités de raffinage, l’expert Mostafa Labrak doute fort qu’une raffinerie nationale soit compétitive actuellement. De plus, rien ne garantit que les prix soient plus bas, vu que les investissements consentis seront très lourds, a-t-il souligné. Toutefois, M. Labrak estime que l’activité du raffinage pourrait aider à maintenir le niveau de stock de sécurité des carburants au niveau exigé par la loi et réglerait la question de l’approvisionnement. 
Par ailleurs, l’expert soutient que pour réussir une telle activité, il faut mettre en place une méga-raffinerie, à l’image de ce qui se fait actuellement en Asie. «Les raffineries en Europe ferment leurs portes, car elles ne sont pas compétitives, contrairement aux méga-raffineries lancées en Asie et qui opèrent, en plus du raffinage, dans le domaine de la pétrochimie», affirme l’expert qui exclut une baisse considérable des prix, notamment du gasoil, en 2023. 

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