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Nabil Adel : « Le Maroc va avoir une sévère inflation »

L’inflation au Maroc reste à des niveaux relativement acceptables. Mais pour ne pas en subir les graves conséquences, Nabil Adel, invité de l’info en Face préconise le relèvement des taux pour contrer l’inflation et procéder à une rationalisation de la dépense publique.

Nabil Adel : « Le Maroc va avoir une sévère inflation »

Le Maroc se dirige t-il vers une phase hyper inflationniste ? Comment il s’en sortira alors que ses importations sont réglées par deux monnaies inflationnistes qui sont le dollar et l’euro. Dans un nouvel épisode de l’Info En Face, l’animateur Rachid Hallaouy avec son invité l’économiste Nabil Adel, ont mené des réflexions sur le comportement a adopté en cette période délicate qui caractérisent les plupart des économies mondiales, en particulier les Etats Unis et l’Europe.

« Les mouvements de prix sur un marché son déterminés à court terme par l’offre et la demande, et à long terme par les changements technologiques, démographiques, et des habitudes de consommation. Et puis vous avez un gros chapitre lié à la politique monétaire » souligne l’économiste. Selon Adel, il y’a l’effet Covid qui a déstabilisé les chaines de production, mais l’on se retrouve devant une politique monétaire qui est extrêmement généreuse. « On a presque imprimé des billets ! » l’inflation est-elle partie pour durer dans les transport et l'énergie ? s’interroge Rachid Hallaouy « Je ne suis pas sûr. Car nous subissons la conséquence de politique monétaire qui était extrêmement généreuse en 2008, et qui a oublié le facteur inflation, une fois la pandémie venue, ils ont continué sur leur lancée. Maintenant ils sont en train de se rattraper. La FED prépare d’ailleurs un carnage pour les marchés en relevant ses taux en mars ».

Pour l’économiste, si la FED augmente des taux et que nous suivons on va avoir moins d’inflation, mais on aura une récession économique sévère, car si la machine de consommation de production par le crédit qui va s’arrêter ou au moins elle va ralentir considérablement. En clair, explique Nabil Adel, si l’inflation devient galopante ( on s’oriente vers 6 ou 7% aux USA), c’est trop lourd pour les ménages donc il va falloir mener des politiques d’austérité. L’on va avoir beaucoup d’entreprises qui vont souffrir de ce que la pandémie a commencé et que la politique monétaire va finir : à savoir sacrifier beaucoup d’entreprises. « Beaucoup s’attendaient depuis la semaine dernière à ce que Le Wali de BAM baisse une fois de plus le taux directeur » s’interroge M. Hallaouy. Pour Adel, c’est typiquement la version des économistes de gauches qui n’ont qu’une seule fixation : la consommation ou la dépense. « Mais je rappelle que c’est un modèle qui est arrivé à ses limites, car la consommation finale et les dépenses publiques sont arrivées à leur limites. Maintenant, demander au Wali de la banque Centrale de baisser davantage les taux d’intérêts c’est presque criminel, parce que déjà la réserve obligatoire est à 0% , les taux directeur sont à 1,5% , même si on les met à Zéro, l’investissement ne va pas décoller , par contre on va continuer à avoir une sévère inflation ». Le Maroc devrait-il pour autant essuyé les conséquences ? se demande Hallaouy. « Non, car nous avons une réalité objective qui le dicte. Vous savez en matière de politique économique le timing est très important, si on attend trop longtemps l’inflation s’installera comme phénomène, et pour la guérir ça va être très douloureux. L’inflation c’est comme la drogue, les bons effets commencent au début, et les mauvais on les voit après, quand on veut corriger c’est comme une cure de désintoxication. Maintenant si on tarde à agir, l’inflation va s’installer et on le voit déjà avec les transporteurs qui se préparent à augmenter leurs prix, et si les couts de production augmentent, les produits vont augmenter, pareil pour les entreprises qui vont augmenter leurs prix donc les salaires ne vont plus suffire, et donc là, l’inflation devient autoentretenue, si on ne la casse pas maintenant » décrypte l’économiste. Quel levier à actionner ? Toujours le levier monétaire , insiste l’économiste, et il faut qu’il est y est, selon lui, des signaux forts aux opérateurs économiques, car l’inflation au Maroc reste à des niveaux relativement acceptables. « En clair, la balle est dans le camp de la banque centrale et accessoirement dans celui du gouvernement en menant une politique de contrôle des dépenses . Il ne faut pas que celles-ci glissent car cela va autoalimenter l’inflation » . Sur quel schéma il faudrait se diriger ? Premièrement, le relèvement des taux pour contrer l’inflation et deuxièmement précéder à une rationalisation de la dépense publique.

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