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Deux œuvres du réalisateur Saâd Chraibi prônent la sauvegarde de notre mémoire

Deux œuvres du réalisateur Saâd Chraibi prônent la sauvegarde de notre mémoire

Après la projection du film «Les 3M, une histoire inachevée» qui retrace l’histoire des événements politiques au Maroc et dans le monde, un débat a pris place, à travers lequel le réalisateur Saâd Chraibi a insisté sur le sujet de la mémoire qu’il faut sauvegarder. «C’est le cas des deux travaux que je présente aujourd’hui et qui appellent à la sauvegarde de cette mémoire, que ce soit historiquement ou socialement». Pour le long métrage «Les 3M, histoire inachevée» (2018), racontant l'histoire des trois enfants, Malika, Moïse et Mathieu, nés à Casablanca le même jour, dans le même quartier et de confession différente, celui-ci incarne parfaitement l’essence d’une relation d’amitié qui a réuni trois personnes (une musulmane, un juif et un chrétien) malgré leurs différences religieuses et culturelles. «L’écriture de ce film s’est faite en trois étapes : la première a été consacrée à la recherche de tous les documents visuels pour avoir une banque de données, la deuxième a consisté à dessiner les trois personnages et leur évolution, puis la troisième était de trouver l’interaction entre l’histoire des trois amis et l’impact des événements politiques qui ont déterminé leur processus, depuis 1952 jusqu’en 2012». Donc, le film démarre en 2012, avec à chaque fois un flash-back pour revenir sur des événements qui ont marqué l’Histoire. «C’est une interaction entre la dramaturgie d’un côté et les événements politiques de l’autre», souligne le réalisateur Chraibi. Et d’ajouter que le film est, aussi, une histoire d’amour qui met en exergue le vivre-ensemble et l’évolution de ce processus. «Autant dans les années 50 et 60, ce processus était une réalité. Mais, plus on avançait dans le temps, il a commencé à se disloquer jusqu’au point où c’est devenu une opposition. C’est-à-dire toute l’évolution des événements qui se passaient dans notre région faisaient que ce vivre ensemble n’était plus possible. Ce qui nous intéressait dans ce film était ce conflit entre l’évolution amicale de ces personnages et les facteurs qui vont empêcher que cette relation se transforme en opposition, conflit et débats intenses».

Un docu-fiction où les personnages ont bien porté le film et qui soulève beaucoup de points de notre vécu, parfois même avec choc intense. Par ailleurs, l’ouvrage «Fragments de mémoire cinématographique», révélant 27 ans d’écriture et de témoignages, de 1991 jusqu’à 2018, pose des questions de la conjoncture dans laquelle nous vivons et l’effervescence des débats politiques, puis des questionnements de fonds sur le cinéma marocain. C’est un document qui permet d’avoir une idée sur l’évolution de l’administration et la politique culturelle du cinéma. On y trouve, également des témoignages sur des personnes importantes de notre histoire du cinéma marocain. «Il y a une relation étroite entre le sujet du livre et le film. Car, c’est ce film qui m’a motivé à l’écrire. En préparant ce long métrage, j’avais besoin de documents visuels et j’ai cherché dans tous les endroits susceptibles de les avoir, mais je n’ai pratiquement rien trouvé. La solution était de s’adresser à des banques de données à l’extérieur. Ce qui signifie que nous avons un réel problème de conservation de la mémoire. C’est cette douleur qui m’a poussé à écrire ce livre. C’est un ensemble de textes à moi, déjà publiés, qui sont des témoignages d’événements importants qui ont marqué l’histoire du cinéma marocain, surtout les coulisses de ce qui se passait et que le grand public ne connaît pas du tout. Ces textes déterminaient l’évolution de notre secteur, dont la dynamique des cinéclubs, l’organisation des festivals nationaux, le cinéma et les droits de l’Homme, le cinéma et les années de plomb, entre autres événements que j’ai vécus au Centre cinématographique marocain et dans des organismes professionnels», précise le réalisateur Saâd Chraibi qui donne, à travers cet ouvrage, une matière à réflexion pour les critiques et les professionnels du secteur.

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