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L'épopée Intelcia racontée par Karim Bernoussi et Youssef Al Aoufir

L’ambition, la volonté et la ténacité. Voici les piliers de l’aventure Intelcia qui fête ses 20 ans d’existence. Derrière cette épopée, deux hommes ont cru dur comme fer que l’effort, l’abnégation sont les ingrédients incontournables de toute réussite entrepreneuriale. D’une petite entreprise fondée en 2005, Intelcia est entrée aujourd’hui dans la cour des grands multipliant les partenaires et élargissant sans répit son spectre des clients. L’aventure racontée par ses protagonistes.

L'épopée Intelcia racontée par Karim Bernoussi et Youssef Al Aoufir
Aujourd’hui, Intelcia est une multinationale présente sur 3 continents à travers 16 pays et avec plus de 35.000 collaborateurs.

Intelcia, opérateur marocain de premier plan dans la relation client, fête ses deux décennies d’aventure entrepreneuriale. Pour marquer son anniversaire, l’entreprise a édité «Alea Jacta Est», un ouvrage qui retrace l'histoire du groupe, tout en faisant l'écho à la marche économique et industrielle du Royaume. Le 26 mai, la plateforme africaine pour les startups, les entreprises et les investisseurs, HSEVEN, basée à Casablanca, recevait Karim Bernoussi, PDG et co-fondateur du groupe et Youssef El Aoufir, directeur général. Les deux dirigeants ont ainsi partagé avec la communauté des entrepreneurs leur expérience de l'entrepreneuriat à l'occasion de la sortie du livre. La véritable histoire d’Intelcia commence en 2005. Transcom, ancêtre suédois de l’entreprise, a 5 ans d’existence. Karim Bernoussi, alors actionnaire passif dans la société, propose à Transcom de racheter ses parts et celles de ses amis. Les trois protagonistes détenaient alors 40% du capital de cette boîte qui s’était installée au Maroc en 2000, suite à un démarchage initié par Bernoussi et feu Kamil Benjelloun. «Nous voulions nous revendre nos parts pour des raisons de divergences quant au développement de l’entreprise», raconte Bernoussi. Aucun accord n’est alors trouvé. Karim, tenace et ambitieux, y voit l’opportunité de se lancer pleinement dans l’aventure entrepreneuriale.

L’expérience pour commencer

«C’était le moment, dit-il, de tracer ma propre trajectoire». Il ne pouvait pas le faire avant. Car, pour se lancer dans les affaires, il faut de l’or : l’expérience. «En intégrant Microsoft Maroc pendant cinq ans, j’ai été imbibé de la culture d’entreprise à l’américaine où l’on ne sentait pas le poids de la hiérarchie. Nous étions en contact direct avec Bill Gates. Cette expérience m’a été très enrichissante dans la mesure où elle m’a permis d’acquérir les techniques de vente de produits difficiles comme les logiciels», se rappelle Bernoussi. Il convainc ses partenaires marocains de reprendre les parts de Transcom. Le deal aura lieu en 2006. Le jeune guerrier prend les commandes de la société, après avoir racheté les parts des suédois.

Le ton est alors donné. Transcom Maroc devient Intelcia. L’aventure peut commencer. Bernoussi fait appel à son ami, Youssef El Aoufir, qu’il surnomme son copilote. 2007, Youssef est propulsé à la tête de la direction générale avec un focus particulier sur les opérations. Peu de temps après, il offre à Intelcia un contrat en or, celui du géant américain des technologies : Google. Le binôme enclenche une nouvelle dynamique sur le marché de la relation client. N’écoutant que son instinct, Bernoussi mène le groupe dans une série de développements.

Le rêve se concrétise

En 2010, il double la taille de la boite en mettant la main sur une entreprise confirmée de la place : Eurocall. Autre opération stratégique, le fonds d’investissement Cap Mezzanine fait son entrée dans le capital d’Intelcia. Bernoussi ne s’arrêtera pas là. En 2011, l’entrepreneur rachète The Marketing Group, une société française cotée à la Bourse de Paris. «D’une rive à l’autre de la Méditerranée, l’on s’étonne de voir du marocain acheter du français. Plus que de l’audace, on y voit une rupture avec les us du marché», se remémore Bernoussi. Généralement, c’est le Nord qui investit dans le Sud. Pour le top management d’Intelcia, s’implanter dans l’Hexagone est la meilleure manière d’être proche de ses chalands et donc mieux les servir. En 2016, en s’adossant au groupe Altice, Intelcia franchit une nouvelle étape dans son épopée.

Un deal inspiré pour les deux parties puisque les deux structures partagent la même vision entrepreneuriale et les mêmes ambitions de développement. De son côté, Altice souhaite avoir un pro de l’expérience client parmi ses entreprises. Intelcia, lui, y voit un intérêt clair : accélérer son expansion internationale. En 2020, Intelcia a fêté ses 20 ans. «Un contemporain de Goethe, le moraliste français, Joseph Joubert, a écrit que le génie commence les beaux ouvrages, mais le travail seul les achève», souligne Bernoussi. L’entrepreneur assure qu’il faut suivre son instinct. Lorsqu’on acte des deals, dit-il, cela ne se fait pas toujours de manière rationnelle. «Nous avons toujours suivi notre instinct, Youssef et moi. Idem pour le rachat d’entreprises ou l’association avec des partenaires. Il faut savoir écouter son intérieur», résume-t-il. Aujourd’hui, Intelcia est une multinationale présente sur 3 continents à travers 16 pays et avec plus de 35.000 collaborateurs.

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